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Il nous faut descendre jusqu'en 1332 pour avoir des
renseignements positifs sur Auros. A cette époque, Guillaume-Arnaud,
seigneur d'Auros, avait été tué dans la ville de Bordeaux par Bernard d'Escoussan,
seigneur de Langoiran, qui avait pour complices Guillaume-Seguin d'Escoussan,
son frère; Gaillard de Pomarède, Pierre de Puch, Annisat de Launhac, le
bâtard de Langoiran, Bertrand de Molia, Arnaud Constant, Guillaume-Seguin de
Floirac, Amanieu de Pomarède, Jean de Molendin, Arnaud Andraud, Sans de
Talhanet dit Seuport, et Bernard de Sauvage. Bernard et Guillaume-Arnaud,
frères du seigneur d'Auros, son fils et sa femme portèrent plainte au
sénéchal de Périgord, qui fit saisir les biens des accusés et les fit mettre
en prison; mais le meurtre ayant été commis hors de sa juridiction, Philippe
VI, roi de France, lui écrivit de cesser ses poursuites. Il est assez
probable que ce meurtre avait été commis à la suite d'une querelle; et comme
les seigneurs qui s'en étaient rendus coupables étaient nombreux et
puissants, on fit traîner l'affaire en longueur, et enfin on l'étouffa. En
1383, Raimond d'Albret était seigneur d'Auros. En 1406, c'était Bérard
d'Albret. Au commencement du XVe siècle, le château appartenait encore à la
même famille. En 1421, les Bordelais firent une campagne dans les environs
de leur ville pour se saisir de toutes les forteresses qui tenaient pour la
France. Menaud de Fabars, chevalier, s'empara, avec l'aide des hommes de
Gaston de Foix, comte de Longueville, captal de Buch, du château d'Auros;
mais craignant de ne pouvoir conserver cette forteresse au roi d'Angleterre,
parce qu'il était déjà chargé du gouvernement de la ville de Langon, il la
vendit à Gaston de Foix par acte passé à Langon, le 22 septembre 1423.
Trois ans après, cette terre fut érigée en comté par Édouard II en faveur de
Gaston de Foix. Édouard III confirma cette faveur le 14 août 1433. Le comte
de Foix était à peine propriétaire d'Auros, qu'il s'en démit en faveur de
Bernard de Lamssans, son écuyer, dont il avait particulièrement à se louer,
à la condition qu'il lui rendrait hommage, ainsi qu'à ses successeurs. Les
enfants légitimes de Bernard devaient lui succéder, et, dans le cas où il
décéderait sans héritiers légitimes, la terre d'Auros devait revenir au
comte de Foix ou à ses successeurs. Le roi d'Angleterre confirma cette
donation le 16 juillet 1447. Dans le rôle du ban et arrière-ban de la
sénéchaussée de Bazadais, du 23 mai 1557, on trouve la preuve que cette
terre était encore dans la même famille, puisque Jean de Lamminsans, comme
seigneur et baron d'Auros, donne par dénombrement 100 livres tournois de
rente, et fut cotisé pour la sixième partie d'un chevau-léger. Quelques
années après, nous trouvons Jean de Fabas seigneur d'Auros. Il s'était
peut-être adjugé cette seigneurie après une course heureuse qu'il fit dans
les environs vers 1586: Largemarie, qu'il poursuivait, s'était retiré dans
le château avec une centaine de cavaliers, laissant son infanterie
retranchée dans un bois à la merci de ce terrible protestant. Olivier des
Combes était coseigneur de la baronnie d'Auros en 1589; il l'était encore en
1594. A la fin du XVIIIe siècle, nous trouvons cette terre possédée par les
marquis de Castelnau, qui ajoutèrent à leur nom celui d'Auros. Vendue alors
nationalement à la Révolution à un M. Delas, par qui elle fut revendue à la
famille Partarieu, qui la possédait au milieu du XIXe siècle.
Le château d'Auros est situé sur un promontoire fort élevé qui s'avance dans
la vallée du Beuve, sur la rive droite de cette petite rivière. Protégé, au
sud et à l'ouest, par les pentes rapides du coteau, il était isolé du
plateau par un fossé qui le protégeait au nord et à l'est, et se reliait aux
pentes naturelles par ses deux extrémités. Ce fossé, sur lequel existait un
pont-levis, est complètement comblé à l'est, mais il est encore fort
apparent au nord. Le plan du château forme un polygone très irrégulier.
Mais, la courtine de l'est paraît avoir été en ligne droite et garnie de
tours. Il y a peu d'années que celle de l'angle sud-est et sa voisine
étaient encore debout; on les trouve dans le vieux cadastre. Les trois
autres sont problématiques; c'est qu'il fallait une défense dans l'angle
nord-est, et une ou deux tours pour protéger la porte, qui devait occuper la
place du portail actuel. La grosse tour du sud est plus moderne que le reste
de la construction. Elle paraît avoir été bâtie pour protéger une poterne
ogivale, condamnée maintenant, et dont le seuil est élevé de quelques pieds
au dessus du sol extérieur. On trouve deux autre poternes à l'ouest. Il
était fort difficile de les aborder, parce qu'elles ouvraient sur des braies
très étroites, précédées par plusieurs terrasses défendues par des pentes
rapides. Il reste encore une tour en forme de losange, et dont la partie
inférieure est assez bien conservée. Le sommet, garni de mâchicoulis, a été
démoli; là se trouvait une motte artificielle, ainsi qu'on peut s'en
convaincre en entrant dans la cave actuelle, qui a sa porte au niveau du sol
de la cour, et qui a été creusée dans des terres transportées et fortement
tassées. D'ailleurs, le sol sur lequel reposent les bâtiments du sud est
bien plus élevé que celui de toutes les autres parties de la forteresse. On
trouve une citerne et une source abondante jaillit au dessous du château. Le
peu qui reste de cette forteresse, démolie, dit-on, par les ordres de Louis
XIII, est de la fin du XIIIe siècle ou du commencement du XIVe. (1)
château d’Auros, rue vieille côte,33124 Auros,
tel. 06 71 44 12 24, propose la location de salles pour réception.
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