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A cinq kilomètres, de Lesparre, on
rencontrait au moyen âge le château d'Escurac, bâti sur le point cul minant
des terres hautes, d'où ses murailles dominaient les marais d'alentour. Le
château, dont il est fait mention dans des titres du XIVe siècle, dut être
détruit durant les guerres des Français et des Anglo-Gascons en Guyenne; car
des actes postérieurs à celte époque ne donnent plus à Escurac que le nom de
maison noble. En 1459, Escurac appartenait à Jehan de Minvielle, écuyer. On
ne peut dire s'il possédait ce domaine comme héritier de Ramond de Bord, ou
comme ayant été établi dans le fief par suite de la conquête française;
toujours est il que, d'après un aveu et dénombrement fait en la même année
en faveur d'Amanieu d'Albret, sire de Lesparre, Jehan de Minvielle reconnaît
tenir dudit sire la terre et seigneurie d'Escurac, au devoir de douze livres
tournois, d'une mesure de cibade (avoine), et, en sus, d'une paire d'éperons
dorés à mouvance de seigneur ou de vassal. A la maison de Minvielle succéda
la famille de Livron, qui posséda Escurac pendant environ un siècle. Elle s'é
teignit d'une manière fatale. M. Jean de Livron fut trouvé un jour baigné
dans son sang, au pied d'un marronnier qui subsiste encore: il avait été
assassiné par un de ses voisins, qui lui avait tiré un coup d'arquebuse en
pleine poitrine. M. de Livron ne laissait pas d'enfants, et sa succession se
partageait entre plusieurs héritiers collatéraux. L'un d'eux, M. Pepin de
Belleville, écuyer, seigneur de Belleville, acheta en 1740 les droits de ses
co-héritiers; il devint ainsi propriétaire de la totalité du fief et
seigneur de la paroisse d'Escurac. En 1910 le château appartenait à Madame
Eyrem. L'édifice actuel est une vaste demeure entourée d'épais ombrages; une
superbe allée de marronniers d'Inde, et une jolie garenne, donnent à ce lieu
l'aspect nobiliaire qu'on aime à retrouver dans les anciens logis. On jouit
à Escurac d'une des plus belles vues qui existent en Médoc: de là on
découvre le territoire de quinze communes; à l'ouest, ce sont les dunes et
le feu de Cordouan qui arrêtent le regard; au nord, c'est la Gironde,
semblable à un ruban argenté, et au-dessus d'elle les côtes de la Saintonge,
qui se perdent à l'ho rizon. Aujourd'hui, le château, cru bourgeois
supérieur, est utilisé comme deuxième marque à l’étiquette des Vieux
Colombiers. En effet, certains châteaux ne mélangent pas les cépages dans
les cuves et les vinifient séparément, ce qui offre deux qualités de vins.
Le château d’Escurac, important domaine viticole qui comporte aussi des
haras, appartient à la famille Landureau. (1)
château d'Escurac, route d’Escurac, 33340 Civrac
en Médoc, tel. 05 56 41 50 81, propriété viticole, vente directe sur place
et visite sur rendez-vous.
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