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D'après Édouard Guillon, la demeure aurait été construite en 1785 par M.
Despase, propriétaire du domaine, sur les plans de l'architecte Victor
Louis. Des bâtiments figurent à cet emplacement sur les cartes anciennes (à
partir de 1691) et le lieu-dit est mentionné sur une carte de 1751. Le
château est illustré dans l'ouvrage de Gustave de Galard en 1835. En 1850,
l'ouvrage de Cocks mentionne le domaine appartenant à M. Boué et produisant
50 tonneaux. D'après les matrices cadastrales ce dernier fait construire une
maison en 1852 (correspondant au bâtiment de la Métairie). Il revend la
propriété en 1860 à M. Caula qui opère également des aménagements : une
cuisine de vendanges, une maison et un fournil sont construits en 1860. En
1866, Édouard Guillon mentionne d'ailleurs ces bâtiments de dépendance : "A
côté du château sont les servitudes d'une grande exploitation vinicole ;
logements des gens de service, parcs à bœufs, greniers à foin, chai,
contenant 80 tonneaux en sole et cuviers, où sont des cuves de même
dimension, portant chacune le nom d'un crû célèbre". Ce n'est que dans
l'édition de 1908 de Cocks que le château est illustré. Le corps de logis
principal a certainement été surélevé côté est dans un second temps, et de
la même façon, deux ailes ont été ajoutées de part et d'autre. Au moment des
crises de la viticulture du troisième quart du XXe siècle, le domaine s'est
orienté vers l'élevage de vaches avant de reprendre une activité viticole.
Aujourd'hui, les 20 hectares qui entourent le château produisent des raisins
qui sont apportés à la cave coopérative de Cussac pour être vinifiés.
Le château est situé à l'écart du bourg, à la limite entre vignes et palus,
présentant deux façades, l'une donnant vers l'estuaire à l'est et l'autre à
l'ouest. L'édifice se compose d'un rez-de-chaussée surélevé percé de sept
ouvertures, les trois au centre formant un avant-corps. Côté oriental cet
avant-corps est surmonté d'un étage carré couronné d'un fronton triangulaire
percé d'un oculus et sculpté de guirlandes végétales. Les travées latérales
sont, quant à elles, surmontées de balustrades. La porte principale, à
laquelle on accède par un escalier en fer-à-cheval doté d'une rampe en
ferronnerie, est surmontée d'un décor sculpté composé d'une table décorative
avec motif de drapé disposé en chute et surmontant un médaillon avec
l'initiale B. Deux corps de bâtiment de deux travées chacun ont été greffés
dans un second temps de part et d'autre du corps principal. La façade ouest
ne présente qu'un rez-de-chaussée surélevé, auquel on accède également par
un escalier en fer-à-cheval. La porte est surmontée d'un écu encadré de deux
figures de sirènes, probablement remployé. Le fronton triangulaire qui
couronne l'avant-corps présente un oculus avec des motifs de guirlande
végétale. A l'intérieur, l'ensemble du décor (lambris, stucs, cheminées) est
conservé. Les bâtiments de dépendance, en mauvais état, abritaient au nord
le cuvier et les chais, qui ont également servi d'étables à vaches. L'aile
sud semblait abriter des logements d'ouvrier. Une parcelle close de murs
correspondait au jardin : deux niches appareillées y sont aménagées. Un
bâtiment en rez-de-chaussée a pu servir d'orangerie.
Éléments protégés MH : le château ainsi que son jardin, ses murs de clôture,
ainsi que les niches, à l'exclusion des dépendances viticoles : inscription
par arrêté du 22 février 2012. (1)
château Bernones
33460 Cussac-Fort-Médoc, propriété à l'abandon, dans un triste état.
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