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Château de Génissac (Gironde)
 
 

    On commence à bien connaître les localités de l'Entre-deux Mers, dont Génissac faisait partie, qu'au moment de l'arrivée de saint Gérard, fondateur de l'abbaye de La Sauve-Majeure. Alors, un certain Raymond-Guillaume, qui paraît avoir été seigneur de Génissac, touché parla grâce, se rendit au monastère naissant et se fit moine; il donna en outre à l'abbaye tout ce qu'il possédait au lieu appelé Valentignan, au château de Salabou (Sallebœuf) et à Vayres. On voit par cet acte de donation qu'il avait plusieurs fils, et c'est sans doute l'un d'eux, appelé Raymond, qui, vers 1130, s'associa avec plusieurs autres seigneurs pour défendre les droits de La Sauve contre Seguin d'Escoussans. Une trentaine d'années plus tard, Pierre-Rainaud de Génissac, au retour de la seconde Croisade, prit l'habit religieux à La Sauve et donna au couvent une terre sur les bords de la Dordogne, où plus tard on fit bâtir une église. Il faut traverser maintenant un laps de temps de trois cents ans pour retrouver un autre seigneur de Génissac, à moins qu'on ne considère comme étant seigneur de cette localité Arnaud d'Anglade, chevalier, seigneur, en 1372, de La Taule de La Mote de Génissac et Trente-deux ans auparavant, un Pierre d'Anglade tenait de ses ancêtres certains fonds dans le comté de Benauges; il est assez probable que c'était La Taule de La Mote. Le 18 mai 1451, Gadifer Shorthoise se fit donner par le roi d'Angleterre la baronnie de Génissac avec le droit de haute et de basse justice sur cette paroisse. Ce personnage, peut-être Anglais de naissance, avait dans ces temps difficiles la confiance du roi d'Angleterre; il fut nommé en 1430, n'étant que simple écuyer, capitaine de la ville de Bergerac.
L'année suivante, il passa en France, chargé probablement de quelque mission diplomatique. En 1433, il était chevalier et maire de Bordeaux; il l'était encore lors de la conquête de la Guienne. En 1443, le roi lui concéda le château et la terre de Biron; en 1445, la garde des villes et des châtellenies de Bergerac et de Sainte-Foy. A la fin du XVe siècle, la terre de Génissac appartenait à Michel de Chassaigne. Le 15 janvier 1500, d'accord avec sa femme Marguerite de Gontaut, il fonda le chapitre de Géaissac pour obtenir de Dieu le rétablissement de la santé de son frère Jean de Chassaigne, abbé de La Sauve-Majeure. La fille de Michel de Chassaigne, Jeanne, mariée à Gaston de Ségur, seigneur de Théobon, eut une fille nommée Izabeau, qui épousa Louis de Pierre Buffière, à qui elle apporta la seigneurie de Génissac, qui était en 1586 au pouvoir de Bertrand de La Pierre, et en 1717 en celui de Charles-Raphaël de Jousseran. A la fin du XVIIIe siècle, la terre de Génissac était dans les mains de Jean-Laurent de Durfort-Civrac, duc de Lorge, etc. Le château appartenait à la fin du XIXe siècle à M. Gautier.
Le château de Génissac est bâti sur l'angle d'un coteau très élevé au dessus de la plaine de la Dordogne, et dont les pentes regardent le sud et l'est. La forme de son plan est celle d'un quadrilatère se rapprochant du carré. Il était complètement entouré de fossés, sans égard pour les pentes naturelles du coteau, sur la crête desquelles il devait y avoir des barrières. Ils sont presque comblés actuellement; il n'en reste de traces très apparentes qu'au nord-ouest et à l'ouest. On voit les vestiges d'un autre fossé ou du moins des mouvements de terrain faits de main d'homme enveloppant la pointe du plateau. Au milieu de son parcours on aperçoit sur leur contrescarpe un reste de tour ronde englobé dans des constructions modernes. Il y avait peut-être là une porte. Les plus anciennes constructions remontent au commencement du XIVe siècle: c'est le rez-de-chaussée du donjon carré, la courtine qui le relie à la tour ronde, presque toute l'autre tour, et la courtine qui touche cette tour au sud. Lorsqu'on a comblé les fossés, le rez-de-chaussée du donjon a été enterré de toute leur profondeur, en dehors comme en dedans; aussi le sol intérieur est assez près de la voûte à nervures d'ogive portant un écusson à la clef. Il est impossible de voir quelles étaient les ouvertures primitives de ce rez-de-chaussée, habité maintenant par les domestiques du château.
Le sommet de cette tour est d'une époque moins ancienne que la base; la soudure des deux constructions se distingue très facilement au dessus du premier étage, qui primitivement était éclairé par une fenêtre géminée. De ce premier étage partait un escalier à vis renfermé dans une cage polygone contre laquelle s'appuyait la courtine. A côté du donjon et sur l'ancien mur, on retrouve la porte primitive du château de forme ogivale. La preuve de l'ancienneté de la tour est dans ses meurtrières cruciformes, maintenant murées. Le château a dû être démantelé au XVe siècle, et peu de temps après, à la fin du même siècle ou plutôt au commencement du suivant, on a rebâti le sommet du donjon, qu'alors on a couronné de créneaux surmontant d'élégantes consoles de mâchicoulis, et coiffé d'une toiture pyramidale. Des fenêtres cruciformes, à moulures prismatiques, ont remplacé, au premier étage, les petites ouvertures géminées. Tout l'intérieur de ce donjon n'offre aucun intérêt. Sa hauteur actuelle, depuis le sommet des créneaux, est de 14,40 mètres.
Au XVIe siècle, lors de la restauration, on n'a pas trouvé la porte ancienne assez forte, et l'on a construit en avant une antichambre un peu plus saillante que le donjon, protégée par un gros contrefort angulaire, des mâchicoulis et deux échauguettes; puis, sur la façade de cette antichambre, on a percé une grande porte et une poterne, précédées chacune par un pont-levis particulier; mais au lieu de combler les fossés dans cette antichambre, on y avait conservé un vide recouvert par un plancher mobile, qu'on enlevait facilement en cas d'attaque. Ce vide existe encore derrière la poterne, qui est murée. La tour paraît de la seconde construction. Les mâchicoulis qui la couronnent lui donnent assez d'élégance; mais elle est mal bâtie. Les ouvertures ont été plusieurs fois modifiées. L'autre tour ronde est découronnée. Les appartements n'offrent plus aucun caractère. La chapelle occupe l'angle de la basse-cour, au nord-ouest du château. Elle avait trois travées voûtées d'ogives à arêtes prismatiques; il ne reste plus que la dernière, à l'orient; on l'a fermée pour en faire un petit oratoire. En soulevant dernièrement deux énormes pierres qu'on croyait recouvrir des tombeaux, on a trouvé un magnifique devant d'autel portant la date de 1527. Son ornementation se compose de douze niches renfermant chacune une statuette d'un dessin presque irréprochable. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la tour ronde et de la tour carrée ; la salle voûtée du donjon : inscription par arrêté du 9 juillet 1978. La chapelle : la travée de choeur subsistant avec sa voûte d'ogives. Les vestiges du mur Sud de la nef et terrain correspondant à l'emplacement des deux travées de la nef (à l'exclusion des bâtiments postérieurs accolés au chevet de l'édifice) : inscription par arrêté du 22 décembre 1987. L'intérieur de la tour Sud-Ouest et l'extension de la protection aux étages intérieurs du donjon (le rez-de-chaussée étant déjà protégé). Les façades et les toitures de la tour Nord-Est. La courtine Ouest (reliant la tour ronde Sud-Ouest au donjon) et son châtelet d'entrée (façades et toitures). Les Façades et les toitures côté cour du logis en équerre du XVIe siècle et son ancienne tour d'escalier polygonale : inscription par arrêté du 16 mars 1988 (2)

château de Génissac 33420 Génissac, tel. 05 57 24 48 41, ouvert au public, visites sur rendez-vous, et ouvert pour les journées européennes du patrimoine

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source de la photo par satellite: https://www.google.fr/maps

 
 


(1)           La Guienne militaire: histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays pendant la domination anglaise. par Léo Drouyn (1816-1896). Éditeur: Didron Paris (1865)
(2)
  
         source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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