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Château de Lesparre-Médoc (Gironde)
 
 

   Ce n'est qu'à partir de l'an 1100 qu'on commence à connaître ces sires de Lesparre; ils portaient le nom de Gombaud. En 1130, on trouve un Ayquem-Guillem, puis un Cenebrun, noms auxquels on ajoutait celui de Lesparre. Les successeurs de ceux-ci, jusqu'au milieu du XIVe siècle, portèrent presque alternativement ces deux noms. Seul, le dernier, et le plus illustre de cette race, porta celui de Florimont. Il mourut sans enfants vers l'an 1394. Son neveu, fils de sa sœur, Guillem-Amanieu de Madaillan, seigneur de Rauzan et de Pujols, lui succéda. Après sa mort en 1415, le roi d'Angleterre acheta la seigneurie de Lesparre, et en donna la garde à Jean Ratcliffe, connétable de Bordeaux; puis à Jean Tiptost, sénéchal de Guienne. En 1433, Henri VI investit Bernard Angevin de la châtellenie de Lesparre. Le duc de Glocester en fut seigneur en 1434; Jean, comte de Huntington, en 1438; son fils, Henri Holland, comte de Huntington, duc d'Exeter, en 1448. A cette époque, le sire de Montferrand avait des prétentions sur cette terre et prenait le titre de seigneur de Lesparre, mais il ne l'était pas en réalité. Après la conquête de la Guienne, Amanieu d'Albret fut reconnu par Charles VII comme seigneur de Lesparre. Il fit hommage au roi de France de cette terre en 1453. Son fils, Jean d'Albret Orval-Rethel, vicomte de Lautrec, n'eut que deux filles, Marie et Charlotte. Cette dernière épousa Odet de Foix, qui devint ainsi seigneur de Lesparre. Au milieu du XVIe siècle, cette seigneurie appartenait à François de Clèves, duc de Nevers et de Réthel, comme fils et héritier de Marie d'Albret, sœur de Jean d'Albret, dont le petit-fils, Henri de Foix, était mort sans avoir été marié. Les deux fils de François de Clèves moururent sans postérité. Henriette de Clèves, leur sœur, et Louis de Gonzague, son mari, devinrent ainsi dame et seigneur de Lesparre; mais, après vingt neuf ans de possession, le maréchal de Matignon leur acheta cette terre, en 1593, moyennant la somme de 62,000 écus sol et 150 écus de rente constituée. Le maréchal mourut quatre ans après. Son fils la revendit au duc d'Épernon le 29 septembre 1600, pour 210,000 livres. Enfin, le 27 avril 1672, le duc de Grammont l'acheta pour la somme de 422,500 livres. Elle resta dans sa famille jusqu'à la Révolution. Les ruines du château appartenaient à la fin du XIXe siècle à la ville de Lesparre.

Le château, qui avait été à peu près respecté par la Révolution, a été en grande partie démoli au milieu du XIXe siècle; le donjon seul a été préservé de la destruction par le patriotisme et la généreuse intervention de quelques habitants. Ce donjon se compose de cinq salles superposées, en y comprenant le rez-de-chaussée; le tout surmonté d'une terrasse pavée en larges dalles. Le rez-de-chaussée et le quatrième étage sont voûtés; les autres salles étaient séparées par des planchers et des solives qui s'enfonçaient dans les parois. La courtine qui s'appuie contre la face orientale du donjon est épaisse de deux mètres; elle est percée de meurtrières et couronnée de mâchicoulis. Dans celle du nord, dont il n'existe plus qu'une petite portion, s'ouvre une haute et large porte ogivale; ce devait être une poterne suivie d'une antichambre triangulaire. Il est bien difficile, par le peu qui reste des murs environnants, de se rendre compte de sa disposition primitive. Le rez-de-chaussée, dont le sol paraît avoir été exhaussé d'un mètre environ, est recouvert d'une voûte d'arêtes dont les nervures retombent, aux angles, sur des consoles représentant des têtes humaines ou de magnifiques feuillages. Trois meurtrières cruciformes ouvrant dans des niches en cintre bombé, battent les fossés. La porte d'entrée est placée dans l'angle formé par le donjon et la courtine; elle s'ouvre sous un escalier moins ancien que la tour, mais qui cependant a été fait, dans le courant du XIVe siècle, pour établir un accès plus facile au premier étage du donjon. Ce premier étage possède une cheminée, des latrines, etc, enfin tout ce qui constitue un logement complet. Trois fenêtres y répandent la lumière à grands flots. La cheminée du premier étage est placée dans la paroi occidentale; il n'en reste plus que les pieds-droits formés de faisceaux de colonnettes engagées.

Une porte à linteau droit, ouverte du côté du nord, donne accès dans l'escalier droit, percé dans l'épaisseur du mur et éclairé par deux petits jours. Un corridor, dans l'épaisseur du mur, conduit aux latrines. Le second étage n'est éclairé que par deux fenêtres: une, à l'est; l'autre, au sud. La cheminée est à l'ouest; un linteau appareillé supporte une hotte pyramidale assez saillante. L'escalier du troisième étage, et cet étage lui-même, ont des dispositions semblables à celles du second, sauf la cheminée, qui est placée à l'est; son manteau est formé par un arc bombé et ne fait pas de saillie dans l'appartement. Les latrines sont placées du même côté que celles du dessous, mais dans un corridor plus profond. L'escalier qui monte au quatrième est éclairé par trois jours. Le quatrième étage est recouvert d'une voûte composée de huit formerets, de deux arcs ogives, et deux autres arcs divisant en deux chacun des quatre remplissages laissés entre les premiers arcs. Les arcs ogives retombent, aux angles de la chambre, sur de petits pilastres couronnés de petits chapiteaux ornés de fleurons. La cheminée de cet étage, semblable à celle du troisième, est placée aussi du même côté. Trois fenêtres éclairent cet appartement: une d'elles, la seule de tout le donjon qui n'ait pas été mutilée, est trilobée et surmontée à l'extérieur d'une archivolte ogivale retombant sur des consoles en forme de pyramide renversée et ornée de crochets. Les latrines sont près de l'angle sud-ouest, et dans l'autre angle s'ouvre la porte de l'escalier à vis menant sur la terrasse, et logé dans une tourelle qui prend naissance à cet étage. Les appartements du château étaient pavés avec des carreaux émaillés. Du sommet du donjon, qui a toujours passé pour une des plus belles tours de la Gascogne, l'œil embrasse une grande partie de la seigneurie de Lesparre qui s'étendait sur tout le Bas-Médoc. (1)

Éléments protégés MH : le donjon de l'Honneur : classement par arrêté du 10 septembre 1913. (2)

château de Lesparre 33340 Lesparre-Médoc, te: 06 25 77 60 14, propriété de la commune, le donjon abrite un musée sur cinq étage.

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(1)      La Guienne militaire: histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays pendant la domination anglaise. par Léo Drouyn (1816-1896). Éditeur: Didron Paris (1865)
(2)
 
       source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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