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Si la présence de tuiles gallo-romaines découvertes vers
1975 confirme une occupation ancienne autour du château de Lormont, le
manque de documentation concernant le début du Moyen Age oblige à ne
formuler que des hypothèses. Des évènements liés à la vie de la famille
ducale d'Aquitaine intervenus à la fin du XIIe siècle à Lormont incitent
certains historiens à affirmer qu'il existait dès cette époque un château. A
la fin du XIIIe siècle l'identification de sa mitoyenneté avec la
juridiction de Bordeaux permet de penser qu'un château se trouvait à
l'emplacement de l'actuelle demeure qui dès 1330 est mentionnée avec sa
chapelle dans les comptes de l'archevêché. En 1406 l'archevêque proteste
contre le démantèlement souhaité de son "hostau" qu'il vient de faire
réparer. Partiellement détruit pendant les guerres de Religion, le château
est reconstruit sur des maçonneries médiévales à partir de 1626 par H. Roche
pour le cardinal de Sourdis puis pour son frère. Trois bâtiments sont
organisés autour de deux cours : le bâtiment d'entrée avec chai et corps de
passage, le logis de l'Archevêque au sud et celui des Étrangers au nord ; ce
dernier ne sera que partiellement construit. Dévasté pendant la Fronde, le
château est ensuite restauré ; l'achèvement du logis des Étrangers est
réalisé par les architectes Habert et Dupuy entre 1654 et 1662 pour
l'archevêque de Béthune et par différents artisans : l'escalier par le maçon
Faure, la couverture par Groussin, la menuiserie par Angaut et Bernard, les
tapisseries par Claude de Lapierre, les peintures par Fournier et la serre
par Groteau. Le château est décrit avec la chapelle en 1680 puis en 1744
avant les travaux de restauration ; il est encore décrit en 1771.
L'archevêque Mériadec de Rohan renonce à réaliser de nouveaux travaux,
préférant demander la démolition et la reconstruction de la demeure.
Autorisée par le roi en 1781 la démolition commence par le logis de
l'Archevêque et traîne jusqu'en 1789, date à laquelle le château est
partiellement saccagé. En 1791 une description du château est corroborée par
un dessin du début du XIXe siècle ; la demeure est alors réduite à trois
pavillons : bâtiment d'entrée, partie du logis de l'Archevêque et pavillon
du logis des Etrangers. Pendant la Révolution, une autre partie du logis des
Etrangers est à son tour détruite. Les vestiges sont restaurés vers 1876 et
en 1880, l'architecte Alphonse Blaquière construit une nouvelle façade à
deux tourelles (vitraux par Gustave-Pierre Dagrand), qui vient donner sa
forme actuelle à la demeure ; une aile en retour d'équerre est adjointe aux
dépendances elles-mêmes remaniées. Un blockhaus est bâti en 1940. Vers 1960
le parc est en grande partie détruit par la construction du pont d'Aquitaine
(fontaine). Tout aménagement intérieur a disparu des bâtiments, qui ont subi
de nombreux pillages et dégradations depuis 1985, sauf les graffiti du XVe
siècle et des poutres ornées du XVIIe siècle dans les dépendances. Le
château est situé au sommet du coteau septentrional qui limite le village
ancien de Lormont ; avec le pont d'Aquitaine, il domine la Garonne et la
percée de l'autoroute. Il est composé de deux corps de bâtiments : l'un de
plan en L avec un corps de passage forme les dépendances, l'autre de plan
barlong avec un pavillon et deux tourelles d'angle constitue le logis. Une
cour les sépare, une enceinte et un fossé franchi par un pont les entourent,
enfin un parc les isole du village et s'allonge vers la Garonne. Le logis
est construit en pierre de taille sauf quelques pans de murs en moellons, au
contraire les dépendances sont en moellons sauf le corps de passage en
pierre de taille. Le pavillon du logis est couvert d'ardoise, les autres
toitures sont en tuile creuse. Le sol des dépendances est partiellement
revêtu de pavés de bois. Le logis est composé de trois corps à deux étages
de hauteurs différentes : à l'ouest les tourelles flanquent un corps à deux
étages, au centre un étage et un étage en surcroît composent le deuxième
corps de logis précédé au nord par un perron et un degré en fer à cheval, à
l'est le troisième corps en pavillon est composé d'un étage et d'un étage en
surcroît, un quatrième petit corps en rez-de-chaussée termine le bâtiment.
Les élévations sont ordonnancées selon le corps de logis auquel elles
correspondent. Le bâtiment d'entrée est moins élevé que le logis : il
comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée et un comble à
surcroît ; un corps de passage à un étage et comble occupe la partie
centrale. L'aile en retour est en rez-de-chaussée. Un décor médiéval ou
classique agrémente le logis : des frontons, des bossages continus et des
colonnes baguées ornent certaines élévations, des merlons dissimulent les
toitures du premier et du deuxième corps, alors qu'un couronnement ajouré
cache celle du troisième. De plus, une scène religieuse en bas relief orne
l'élévation antérieure du corps de passage ; elle contient les armoiries du
cardinal de Sourdis qui règnent également au-dessus de la porte principale
du logis. A l'intérieur de celui-ci les pièces très endommagées semblent
avoir été distribuées en enfilade de chaque côté d'un vestibule : un
escalier était peut-être situé dans le troisième corps. Des graffiti
marquent les murs des caves voûtées du bâtiment d'entrée. Le parc conserve
peut-être quelques-uns des édicules anciens cités dans les textes :
escalier, fontaine, belvédère, serre, rocaille de jardin. Le puits était
composé d'une margelle portant quatre colonnes cannelées et baguées
soutenant un dôme de pierre carré.
Éléments protégés MH : le sol et le sous-sol renfermant des vestiges
archéologiques, le bâtiment d'entrée dit des communs avec ses caves, leurs
graffiti et leur escalier d'accès : inscription par arrêté du 13 décembre
1991. (1)
château de Lormont ou des Archevêques 33310 Lormont, propriété publique,
tel. 05 56 06 12 52, abrite un restaurant dans ses dépendances.
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source
des photos par satellite:
https://www.google.fr/maps
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