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Lafite est
mentionné comme maison noble dès le XIVe siècle. Le chapitre cathédral de
Bordeaux, suzerain du lieu, autorisa son seigneur à la munir de fossés et
d'un pont-levis en 1662. En 1715, Alexandre de Ségur achète le domaine de
Lafite et le transmet à son fils, Nicolas Alexandre de Ségur, le célèbre
"prince des vignes". A sa mort, le domaine comprend des parterres et des
terrasses ainsi que des jardins ; les terres sont réparties en vignes, en
terres labourables, en vimières, des marais, un moulin à vent, des prairies
et des bois de haute futaie ; la maison noble et tout ce que renferme la
pré-clôture sont évalués à 50 000 livres. Tous les autres fonds sont estimés
à 657 100 livres. En 1786, Nicolas Pierre de Pichard, chevalier, conseiller
du Roi en ses conseils, président à mortier au Parlement de Guyenne,
acquiert le domaine pour la somme de 960 000 livres. Guillotiné le 30 juin
1794, ses biens sont confisqués au profit de la Nation en vertu de la loi du
2 septembre 1792. Le 26 messidor an IV (14 juillet 1796), le domaine de
Lafite qui comprend 166 journaux de vigne, 52 de prairies et 66 de marais
est adjugé à M. Rozier, négociant à Paris. Mais la vente est annulée et, le
12 septembre 1797, Jean de Witt, ministre de la République batave à Paris,
s'en porte finalement acquéreur pour plus de 2 millions de livres ; puis
sont mentionnés comme propriétaires successifs, un hollandais, M.
Vanlerberghes, puis un banquier anglais, Samuel Scott, en 1821. En 1867,
James de Rothschild achète le domaine 4 149 000 francs. Il est encore aux
mains de cette famille aujourd'hui. Les bâtiments les plus anciens conservés
semblent être la demeure avec ses tours, datant peut-être du XVIIe siècle.
La comparaison entre un plan de 1801 et le plan cadastral de 1825 permet de
voir les bâtiments existant à cette époque : la demeure présente à peu près
la même forme, excepté dans la partie sud. Des bâtiments annexes se
trouvaient à l'ouest mais étaient disjoints alors qu'ils forment un
alignement plus régulier sur le plan de 1825. Ces bâtiments ont été
définitivement réunis avant 1868 avec l'ajout d'une travée que l'on aperçoit
sur une photo prise à cette époque. Le château est situé sur une
terrasse, dominant les marais dit de Lafite ou du Breuil, et entouré de
croupes de vigne. La demeure adopte plus ou moins un plan en L, la partie la
plus au nord étant certainement la plus ancienne. La façade orientale forme
pignon et est flanquée à l'angle nord-est d'une tour ronde coiffée d'un toit
conique en ardoise. Ce pignon présente un rez-de-chaussée percé de quatre
portes en plein-cintre et un étage avec quatre fenêtres présentant des
allèges en léger ressaut et surmontées d'une corniche à modillons. L'une de
ces fenêtres se distingue par son gabarit plus étroit. Les rampants du
pignon sont agrémentés de deux frontons triangulaires passants et d'un
fronton cintré à volutes rentrantes en amortissement. Sur la façade nord
sont greffées la tour d'angle ronde ainsi qu'un appentis et une tour de plan
carré avec toit en pavillon en ardoise. On retrouve des baies étroites ainsi
qu'une porte en plein-cintre. Les allèges des fenêtres de l'étage sont
traitées en léger ressaut. La tour carrée est dotée d'une lucarne passante
avec ailerons à volutes et fronton à volutes rentrantes. La façade sud est
organisée selon trois travées. La porte principale, rectangulaire, est
surmontée d'une corniche. Le rez-de-chaussée est également percé de deux
fenêtres en plein-cintre. Les fenêtres de l'étage présentent des allèges en
léger ressaut. Au sud, un bâtiment à étage carré complète le plan en L : les
deux ailes sont réunies par une imposante tour carrée sur laquelle est
greffée une tourelle coiffée d'un dôme en pierre, dite tour de l'horloge. La
façade est de cette aile présente cinq travées. Les encadrements des
ouvertures sont traités en continu formant une travée en ressaut. La façade
sud à trois travées présente à l'étage des fenêtres avec allèges en ressaut.
Cette aile est doublée à l'ouest par un bâtiment formant porche et donnant
accès à une cour ménagée à l'ouest du château. Au sud, se déploie une vaste
aile de bâtiments de dépendance qui devaient regrouper des écuries ainsi que
des logements pour le personnel. Aujourd'hui, ces espaces servent notamment
de bureaux. On distingue deux parties : le bâtiment nord à étage carré est
composé de dix travées, les trois centrales formant avant-corps à pignon
avec fronton triangulaire. La façade est rythmée par des jambes traitées en
bossage. Le bâtiment situé en léger contrebas mais dans le prolongement est
composé d'un corps central dont la façade est rythmée de sept arcs en
plein-cintre réunissant les trois baies correspondant à chaque logement
d'ouvrier : on trouve ainsi une alternance d'une porte et d'une fenêtre avec
une fenêtre à l'étage. Ce corps principal est encadré de deux pavillons
d'angle à étage carré formant pignon et composés de trois travées : il
s'agissait probablement des logements du régisseur ou du maître de chai. Le
pavillon sud présente également une façade sud, percée de cinq travées
d'ouvertures. Les façades postérieures (à l'ouest) de ces deux bâtiments
formant l'aile de dépendance sont en partie occultées par les ajouts de
bâtiments plus récents.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, le hall d'entrée avec
son poële, le grand salon, le salon d'été, le fumoir avec son décor
intérieur, les façades et les toitures du cuvier, les 24 cuves anciennes en
chêne de Bosnie et le chai dit du vin nouveau : inscription par arrêté du 22
novembre 1989. (1)
château Lafite-Rothschild 33250 Pauillac, tel. 05 56 59 26 83, propriété
viticole, visite sur rendez-vous.
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