châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château du Puch de Gensac à Pellegrue
 
 

 Le Puch de Gensac, dont le nom ancien est le Puy de Gensac, appartenait autrefois à la puissante famille de Pellagrue ou Pellegrue. François de Pellegrue en était seigneur en 1445, ainsi qu'on le voit par le testament de sa femme Marguerite de Balezac. Noble Bertrand (alias Jean) de Pellagrue, seigneur d'Eymet et de la maison noble du Puy de Gensac, avait acquis tous les biens de François de Pellagrue, et avait donné à fief à Guillem Odon, le 20 mars 1460, le domaine (le mayne) de Puy Breton, situé dans la paroisse de Pellegrue, sur le bord du ruisseau de Bouffiagues (en la risveyra de Bouffiaguas). Cet acte, passé à Gensac par Mathonia Bilhardy, notaire royal, eut pour témoins Pelegrin de Valenx, Arnaud de La Brousse et Jean de Pellagrue, paroissiens de Gensac. Bertrand de Pellagrue était encore seigneur du Puy de Gensac en 1495. On voit, par divers bails et exporles, que de cette maison noble dépendait alors une assez grande quantité de terres situées dans les paroisses de Pellegrue, Sainte Regonde (Radegonde), Bouffiagues, Listrac, Juillac, etc, et des maisons dans le bourg de Gensac. On voit aussi, par diverses reconnaissances de 1552, 1555 et 1556, et par le rôle du ban et arrière-ban de la sénéchaussée de Bazadais du 23 mai 1557, publié par M. J. de Bourrousse de Laffore dans le Nobiliaire de Guienne et de Gascogne, qu'alors Phelippe de Pellagrue, dame de Limeyrac, était aussi dame du Puy de Gensac. Elle dut vendre cette maison noble à M. Le Blanc, conseiller en la Cour du Parlement de Bordeaux; car elle écrivait à M. de Léonard, avocat en la Cour présidiale de Brives, son voisin, qui lui demandait pour M. Le Blanc, seigneur du Puy de Gensac, les titres de propriété, que Maître Lussaut, le notaire qui les gardait, étant mort, elle ne savait à qui s'adresser; mais que lorsqu'on aurait trouvé le lieu où ils sont détenus, elle se ferait un plaisir d'être agréable à M. Le Blanc. Elle date sa lettre de Limeyrac, le 30 octobre, sans indication d'année; mais ce doit être vers I 560.

Lors de l'avènement d'Henri III, des partis de protestants et de catholiques parcouraient la Guienne, s'emparant des châteaux, dans lesquels ils se fortifiaient, désolant les campagnes, où ils empêchaient de faire les récoltes. Le Puch de Gensac ne fut pas exempt de ces calamités. Le 15 septembre 1574, M. Le Blanc reçut une lettre de Bernard Bailhon, son homme d'affaires, qui lui rappelait que, le samedi précédent, il lui avait écrit que sa maison du Puy de Gensac avait été envahie par des hommes qui disaient en avoir reçu l'ordre, tantôt de M. de La Valette, tantôt de M. de Saint-Orens. "Ces hommes, écrit-il, se remparent tous les jours et font mille maulx. Ils perssent votre maison, rompent les arbres autour tant gros que menus. Je ne me pourmène point pour y avoir l'œil, parce qu'ilz tachent de me prendre, ce que je me garderay si je puis. Je crains que si ilz sont pris dedans, que la maison sera en danger d'estre ruynée, comme ilz ont déjà faict celle qui est dedans la ville de Gensac; car ilz la desmolissent jusques à emporter les poutres. Je crains bien ne pouvoir faire vendanges, si Dieu n'y met la main". Les prévisions de Bernard Bailhon ne se réalisèrent que trop; car dans une supplique adressée au Parlement le 21 février 1599, Jacques Le Blanc, conseiller du roi en la Cour, se plaint que "il y a vingt-deux ans passés, sa maison du Puis de Genssac auroist esté non seulement sacquagée et pillée, mais aussi bruslée et mise en sandre par ceulx de la nouvelle religion", et que tous ses titres avaient été perdus; il prie, en conséquence, le Parlement de donner ordre de lui délivrer des copies vidimées des actes dont il pourra retrouver les originaux chez les notaires. Ce même seigneur obtint du Parlement, le 29 octobre 1605, le privilège de faire porter à Bordeaux, tous les ans, et sans payer les droits de passage ni autre frais quelconques, douze tonneaux de vin provenant de sa maison noble du Puy de Gensac, prouve que les membres du Parlement s'entr'aidaient et que chacun d'eux pensait à ses intérêts particuliers. Jacques Le Blanc fit son testament le 5 octobre 1615. On y voit qu'il avait un fils, Pierre Le Blanc, qu'il institue son héritier universel.

Il laisse à quatre de ses filles, dont, deux étaient mariées, ses rentes de Montravel, sa maison noble de Birac, située près d'Yzon et Vayres à Saint-Sulpice d'Izon, et sa maison noble du Puch de Gensac. Il paraît qu'elles se partagèrent ces diverses propriétés, puisque le 19 jan vier 1641, Jeanne Le Blanc, veuve de feu André de Senaut, de son vivant conseiller en la Cour des Aydes de Guienne, était dame du Puchs de Gensac. Dans un arrêt du Parlement du 5 avril 1667, Joseph de Senaut, très probablement fils d'André, est qualifié seigneur du Puy de Gensac. Dans divers actes de 1671, 1674, 1675, il porte la même qualification, avec le titre d'écuyer. Une reconnaissance du 12 mai 1671 nous a paru digne d'être analysée, à cause de la quantité de noms de lieux qu'elle renferme: Jean Tauzia, marchand, habitant de la paroisse de Bouffiagues, et Jeannot Barboutin, tailleur d'habits, habitant du bourg de Gensac, reconnaissent tenir du seigneur du Puy de Gensac trois pièces de terre: la première, située dans la paroisse de Bouffiagues, au lieu appelé aux Fosses-Content; la seconde, située dans la même paroisse, au lieu appelé à La Pradelle, autrement dit à Fontblanquet, confrontant à Jacques de Saint-Guacies, sieur de Fonbizon (Fonbizol); du midi, au ruisseau qui sépare les paroisses de Lislrac et de Bouffiagues; du nord, au chemin qui va du pont de Bouffiagues à Guiontet, appelé jadis le chemin de la Chaussade; la troisième terre, située à Listrac, au lieu appelé à La Boulbene. On voit dans un acte du 9 janvier I686 qu'alors Joseph de Senaut était mort. Le 10 juillet de la même année, le sieur de Lautrec fut chargé par le nouveau seigneur, Jacques-Jean de Puch, écuyer, seigneur des maisons nobles de La Tour-de-Monbreton et de Pailhas et autres lieux, brigadier général dans les armées du roi, et habitant de la maison noble de Pailhas, paroisse de Massugas, juridiction de Gensac, de retirer les titres des mains de M. de Senaut; ce qui paraît prouver que le sieur de Pailhas avait acquis de la famille de Senaut la maison noble du Puch de Gensac. Depuis lors, le château n'est plus sorti de la famille de Puch.

Le château du Puch de Gensac est situé sur l'extrémité d'un promontoire rocheux qui s'avance dans le vallon de la Durèze. Ses constructions les plus anciennes datent du XIVe siècle. Jadis le château était isolé du plateau par un fossé, dans lequel s'avançait la tour carrée qui recouvre la porte. Il ne reste de la construction primitive du XIVe siècle, que la tour carrée couronnée de mâchicoulis, sous laquelle s'ouvre la porte; un pan de mur percé d'une meurtrière cruciforme dans une cour intérieure, dont un des côtés bordait le fossé, et un fragment d'un grand mur d'enceinte sur lequel existait un chemin de ronde, dont la porte se voit encore au premier étage de la tour. Toutes les autres constructions paraissent dater du XVIe siècle; on y remarque une grosse tour ronde au sud-ouest, pouvant servir à l'occasion de donjon; puis, la tour octogone de l'escalier, construite toujours avec un grand luxe pendant cette époque. La porte de celle-ci est à linteau droit surmonté d'une contre-courbe, et entourée de pilastres dont les clochetons encadrent une fenêtre cruciforme. Le linteau des autres fenêtres est surmonté d'une accolade. Contre les parois intérieures de l'escalier sont creusées de petites niches, au dessous desquelles s'avancent des culs-de-lampes représentant des têtes humaines. Ces niches devaient sans doute servir à mettre des flambeaux pour éclairer l'escalier, au sommet duquel existe une charmante petite chambre. Les huit nervures de la voûte retombent sur des consoles, dont la plupart représentent des têtes humaines. Sur la clef est sculpté le monogramme de Notre-Seigneur, composé d'une façon assez bizarre: le I, portant à ses deux bouts une fleur-de-lys, est placé entre les deux jambages du H; le S est formée par un serpent qui s'entrelace dans les autres lettres. (1)

Éléments protégés MH : le château, avec ses terrasses et les dépendances, ruinées ou non, qu'elles comportent : inscription par arrêté du 30 septembre 1994. (2)

château du Puch de Gensac 33790 Pellegrue, lieu dit Puy de Gensac ouest, ouvert pour les journées du patrimoine.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement Madame Cathy du site
http://lescreasdepatchie.centerblog., pour les photos qu'elle nous a adressées pour illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux de Gironde" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
château du Puch de Gensac château du Puch de Gensac château du Puch de Gensac château du Puch de Gensac 
 
château du Puch de Gensac  
 
château du Puch de Gensac  
 
 
 


(1)          La Guienne militaire: histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays pendant la domination anglaise. par Léo Drouyn (1816-1896). Éditeur: Didron Paris (1865)
(2)
  
         source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.