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Sauviac était autrefois une des plus anciennes
baronnies du Bazadais. Les barons de Sauviac, qui étaient eux-mêmes de
puissants seigneurs, puisqu'ils jouissaient du droit de haute, moyenne et
basse justice, se trouvaient cependant dans une position assez singulière:
ils avaient trois juridictions à reconnaître, et trois puissances exerçaient
sur eux le droit de suzeraineté. Le château était situé dans le duché
d'Albret: les sires de Sauviac relevaient donc par cela même du duc de
Bouillon, qui en était possesseur; mais une partie de leurs fiefs était
comprise dans la ville de Bazas ou dans les communes voisines: là c'était le
roi qui régnait directement; c'était donc au roi qu'ils devaient leur
hommage; enfin, à côté de l'autorité royale, se trouvait l'autorité de
l'évêque: or, les barons de Sauviac étaient, pour ce fait, tenus de lui
payer la dîme à laquelle il avait droit. Le château, construit au XIVe
siècle par Bertran de Sauviac, neveu du pape Clément V et comte de Campanie,
fut démoli pendant les guerres de religion; il avait remplacé un ancien
castel, détruit à une époque beaucoup plus reculée, et dont il reste encore
quelques ruines. Celui qui existe de nos jours remonte à la fin du XVIe
siècle ou au commencement du XVIIe; il se compose d'un corps de logis
flanqué de deux pavillons carrés. Les vastes prairies et le parc qui
l'entourent ont été dessinés par M. Fischer, jardinier paysagiste; ils font
honneur au talent de cet artiste, qui a laissé de nombreuses preuves de son
goût dans les départements circonvoisins.
La terre de Sauviac appartenait au XVIIe siècle au seigneur de Lamarque;
elle passa successivement et par filiation aux Pontac, comtes de Belhade, et
aux Fortisson, vicomtes de Saint-Maurice. En 1783, le vicomte de Fortisson
la vendit au marquis de Saint-Marc, ancien officier aux gardes françaises,
qui, à son tour, la céda, six ans après, au chevalier de Marbotin, alors
lieutenant, et plus tard capitaine des vaisseaux au service du roi. Le
nouvel acquéreur de Sauviac était frère de M. le baron de
Marbotin-Conteneuil et fils de messire de Marbotin du Mirail, lieutenant des
maréchaux de France et jurat de la noblesse à Bordeaux. Le château était au
milieu du XIXe siècle la propriété de M. Pierre de Marbotin, chevalier des
ordres de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur, chef de bataillon en
retraite, ancien capitaine-commandant de la garde royale, et fils du
chevalier de Marbotin. Il est inutile de rappeler ici que la famille de
Marbotin, originaire d'Italie et établie en Guyenne depuis les premières
années du XVe siècle, a fourni à l'armée, sous Henri IV et ses successeurs,
plusieurs officiers distingués; au Parlement de Bordeaux, de nombreux
magistrats. On peut citer, entr'autres, Léonard de Marbotin conseiller au
Parlement, dont la fidélité ne se démentit point à l'époque des troubles qui
agitèrent la France sous Louis XIII et pendant la minorité de Louis XIV.
Léonard de Marbotin fit tant de sacrifices, que le roi daigna le
récompenser, en accordant à Pierre, son fils, des lettres patentes où
étaient rappelés ses dangers, ses pertes et son dévouement à toute épreuve.
(1)
Éléments protégés MH : le château de Sauviac, ses dépendances, les ruines du
lavoir, le parc, la pièce d'eau et le bois renfermant le labyrinthe et les
ruines de l'ancien château, ainsi que le sol et sous-sol de toutes les
parcelles d'assise situés au lieu-dit Le Château : inscription par arrêté du
15 mars 2019. (2)
château de Sauviac 33430 Sauviac,
propriété privée, ne se visite pas.
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