châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château du Grand Puch à Saint-Germain-du-Puch
 
 

   Nous voyons dans le Recogniliones feodorum, manuscrit de la bibliothèque de Wolfenbuttel, dont l'analyse a été communiquée par M. Jules Delpit aux Archives historiques de la Gironde, que la paroisse de Saint-Germain du Puch était au XIIIe siècle possédée par une certaine quantité de petits seigneurs qui devaient hommage au roi. Les seigneurs de Vayres et ceux de Rauzan étaient de leur côté seigneurs directs d'une portion de cette paroisse; aussi renferme-t-elle dans son territoire une grande quantité de maisons fortes. En 1273, Gaillard du Puch devait hommage au roi pour des rentes allodiales qu'il avait à Nérigean. Le 24 juin de la même année, Arnaud de La Salle (de Salas) de Saint-Germain, et Jean de La Salle, son frère, fils de feu W. de La Salle, vendent à Raimond du Puch de Saint-Pierre une pièce de terre dans la paroisse de Saint-Germain du Puch, au lieu appelé à Campmartin, dont un des côtés confronte au jardin de Robert du Puch. Le 10 mai 1315, Hélie de La Taste (Las Tastas), damoiseau, échange avec Hélie du Puch, aussi damoiseau, de la paroisse de Saint-Germain du Puch, une terre dans ladite paroisse, dont un des côtés confronte à la terre de Raimond du Puch, damoiseau, fils du feu seigneur Géraud du Puch, chevalier. En 1332, Jeanne d'Ardilars (Ardilas), fille de feu Bernard d'Ardilars, de la paroisse de Saint-Sulpice, et femme de feu Guilhem de La Bidane, en son nom et avec l'autorité d'Hélie de La Bidane, son fils, vend à Hélie du Puch, damoiseau, fils de feu Gaston du Puch, chevalier, de la paroisse de Saint-Germain du Puch, 45 sous de rente. Le 3 avril 1353, le seigneur Giraut du Puch, chevalier, de la paroisse de Saint-Germain du Puch, et Arnaude de La Pereyre, femme de Pey de Labatut de Puch-Pelat, de ladite paroisse de Saint-Germain du Puch, font l'échange suivant: Giraut donne une pièce de terre située dans ladite paroisse, au lieu appelé au Mainin, et, en retour, Arnaude lui cède une terre à La Borie du Puch, qu'elle tient du seigneur de Pujols et de Rauzan.

Dans les actes que nous venons d'analyser, et qui tous proviennent des archives du château du grand Puch, aucun des du Puch qui y sont nommés n'est qualifié seigneur de ce château ni d'aucune des autres forteresses situées dans la paroisse de Saint-Germain du Puch. Les renseignements que nous puisons dans les archives de Vayres ne sont pas plus précis. Nous y voyons, en effet, qu'Édouard III, par lettres patentes du 2 janvier 1341, concède à Gérard du Puch et à Raimond du Puch frères, le droit de haute et basse justice dans leurs domaines situés dans l'Entre-deux-Mers, et qu'il les réunit au domaine de la couronne d'Angleterre, dont ils ne pourront jamais être distraits, pas plus que les hommes et les terres qui en dépendent, et cela à cause des bons services qu'ils ont rendus tant à lui qu'à ses prédécesseurs. Le 12 janvier 1371, noble homme Guiraut du Puch, chevalier, de la paroisse de Saint-Germain du Puch, donne en fief une pièce de terre dans la paroisse de Saint-Sulpice du Bernac, au lieu appelé à Birac. En 1414, un Géraud du Puch assiste à Orthez au service funèbre d'Archambaud de Grailly. Deux châteaux de la paroisse de Saint-Germain portent le nom de Puch: l'un est appelé le Grand Puch et l'autre le Petit Puch. Les plus anciennes constructions du Petit Puch appartiennent au XVIe siècle; le Grand Puch est du milieu du XIVe. Si Raimond et Hélie du Puch ont profité de l'autorisation du roi d'Angletere, il est probable que leurs châteaux n'existent plus ou que l'un d'eux a été remplacé, et que mes recherches ont été infructueuses pour retrouver l'autre. Le Grand Puch est de la seconde moitié du XIVe siècle, et nous trouvons, dans le Catalogue des Rôles gascons, que Gaillard du Puch, chevalier, obtint, le 17 mars 1348, la permission de construire une forteresse dans la paroisse de Saint-Germain; de plus, nous avons vu plus haut que Gaillard du Puch, qualifié aussi chevalier, passait des actes à Saint-Germain en 1371.

Il est donc à peu près sûr que c'est le Grand Puch que Gaillard fit construire; il pourrait se faire aussi qu'Hélie, qui paraît avoir été grand-père de Gaillard, ait commencé le château en 1330. Le 28 janvier 1439, Jean et Bertrand du Puch frères rendent hommage à Jean de Huntington et de Derby, lieutenants du roi d'Angleterre, pour raison des terres du Puch, Cren, Blanquefargue et de la Motte-plane de Béguey. Ce n'est que le 13 mars 1493 que nous trouvons le Grand Puch signalé, par le nom que nous lui connaissons actuellement, dans un acte de vente consentie par Bertrand de Sallenave et Bidauce Cassiolat, sa femme, paroissiens de Saint-Germain du Puch, en faveur de Mre Jean de Montmaur, prêtre, demeurant dans la maison noble du Grand Puch; les objets vendus mouvaient de Jean du Puch. Louis XII, par lettres patentes datées du 3 avril 1499, permit à Jean du Puch, alors âgé de soixante-quinze ans environ, et qui était retenu par la goutte dans son château du Puch en Entre-deux-Mers, de rendre à un procureur, qui ira exprès chez lui, la foi et l'hommage qu'il doit au roi pour raison des terres du Puch. En conséquence, l'hommage fut rendu le lendemain. Le 12 février 1500, Jean du Puch, écuyer, seigneur du château du Puch et de Marcillac en Limousin, achète une pièce de terre dans la paroisse de Saint-Germain. Jean du Puch dut mourir vers cette époque; il n'avait que deux filles : Anne, a seconde, fut mariée à François de Sainte-Maure, seigneur de Cadillac en Fronsadais, auquel elle apporta en dot la terre de Marcillac; Jeanne, l'aînée, fut mariée à Arthur Olivier, dont elle eut Souveraine du Puch. Souveraine, qui était sans aucun doute dame du Puch, fut mariée à Jean du Puch, dit Brun, et lui apporta en dot la seigneurie du Grand Puch. Ils eurent trois enfants: Jacques, Anne et Catherine. En 1541, noble homme Jean Brun, chevalier, rendit hommage à François 1er pour raison de la maison et château du Puch sis à Saint-Germain du Puch.

Jacques et Anne du Puch moururent sans doute sans avoir eu d'enfants, et Catherine du Puch, la seconde fille de Jean, se maria avec Joachim de Ségur, panetier ordinaire de la maison du roi, et lui apporta en dot toutes les seigneuries qu'avait possédées son père, puisque, dans une reconnaissance d'une terre mouvante du Grand Puch, datée du 9 juillet 561, il est qualifié seigneur en la prévôté d'Entre-deux-Mers, vicomte de Cabanac en Terre-Gasque, et mari de Catherine Biun, damoiselle. Dans plusieurs contrats de ventes faites dans le courant de l'année suivante, damoiselle Catherine Brun est qualifiée dame du Grand Puch et de Blanquefargue en Entre-deux Mers, et de la vicomté de Cabanac en Terre-Gasque. Joachim de Ségur devait être mort en 1572, puisque les actes passés durant cette année le sont au nom de Catherine seule. En 1583, Pierre de Ségur, écuyer, avait succédé à son père dans ses diverses seigneuries; il avait épousé Françoise de Feydeau, ainsi que le prouve un contrat de vente fait le 17 décembre 1585. En 1611, Bérart de Ségur, écuyer, avait succédé à Pierre, ainsi que le prouve un contrat d'échange du 22 novembre, fait entre ledit Bérart et Bertrand Michaut, habitant de la paroisse de Saint-Germain du Puch. Jusqu'en 1624, il n'est qualifié qu'écuyer; depuis cette époque, il prend le titre de chevalier. De 1621 à 1630 il ajoute aux diverses seigneuries qu'avaient possédées ses ancêtres celle de La Taste. Il avait épousé haute et puissante dame Ester de Polignac, qui, le 13 septembre 1630, était veuve. Ses enfants avaient pour tuteur M. Me Joseph de Ségur, conseiller du roi en la cour de Parlement et Chambre de l'édit, séant à Agen. En 1650, Lénor (Éléonor) de Ségur était seigneur du Grand Puch. Le 29 octobre 1691, et le 1 5 avril 1693, François de Ségur, écuyer, seigneur du Grand Puch, fils d'Éléonor de Ségur, rendit hommage à messire Armand-Jacquesde Gourgues, seigneur de Vayres. François de Ségur était encore seigneur du Grand Puch en 1703. En 1762, c'était messire Jean de Ségur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment d'Orléans-cavalerie. Après la Révolution, le château du Grand Puch fut vendu par M. de Grivel, qui le tenait de son beau-père M. de Ségur, à M. Souffron, qui le revendit à son gendre M. Castillon. Celui-ci l'a vendu à M. Sarlande, qui le possédait à la fin du XIXe siècle.

Le château du Grand Puch est bâti sur le versant du plateau qui borde la rive droite du Gestas, au sud-ouest. En plan, c'est un quadrilatère à côtés inégaux enveloppé de profonds fossés taillés à fond de cuve dans le roc, qui affleure presque le sol dans la plus grande partie de la paroisse. Les fossés, creusés à une certaine distance des murs, ne sont pas plus réguliers que le château; leurs côtés sont inégaux, et tous n'ont pas la même largeur. L'entrée primitive est à l'est; le pont, qui sans doute n'était alors qu'en bois, retombait, du côté du dehors, sur un cube de pierre en saillie dans le fossé, et devait se relever, du côté opposé, contre une tour ou du moins une construction qui n'existe plus. On a remplacé l'ancien pont par un pont en pierre, et on a ajouté deux autres ponts, l'un au nord, l'autre au sud. Le château est plus rapproché de l'angle sud-ouest de cette enceinte que de tous les autres angles. On devait l'avoir placé de cette façon pour laisser plus d'espace aux diverses dépendances, qui devaient s'appuyer contre les murailles extérieures. Le château possède deux tours octogonales flanquées dans les angles nord-est et sud-est. Les deux autres angles sont couronnés d’échauguettes en encorbellement comportant des canonnières. Les parties hautes sont ornées de balustrades ajourées de quadrilobes sur mâchicoulis qui courent autour des deux combles à double pignon. Malgré les restaurations et modifications du XVIIe et du XIXe siècles, le Grand-Puch est un exemple caractéristique de l’architecture gasconne de la première moitié du XIVe siècle, remaniée au XVe siècle. (1)

château du Grand Puch 33750 Saint-Germain-du-Puch, tel. 05 57 24 51 03, propriété viticole, visite de groupe sur rendez vous.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.

A voir sur cette page "châteaux de Gironde" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
   

source des photos : https://www.google.fr/maps

 
 


(1)
     La Guienne militaire: histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays pendant la domination anglaise. par Léo Drouyn (1816-1896). Éditeur: Didron Paris (1865)

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.