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Château de Jonqueyres à Saint-Germain-du-Puch
 
 

   En 1273, Amalvin de Jonqueyres, Raymond-Willem Jonqueyres, fils de Rostand de Jonqueyres, damoiseau, et le fils de Bertrand de Jonqueyres, font hommage au roi d'Angleterre et déclarent tenir de lui les héritages qu'ils possèdent dans les paroisses de Crognon, de Beaurech et de Saint Germain, et qu'ils doivent ensemble fournir un chevalier lorsque le roi les convoque pour la guerre; mais qu'un seul d'entre eux doit se porter garant pour les autres. Raymond Willem déclare en outre qu'il tient, en franc alleu, tout ce qu'il a dans les paroisses de Crognon, de Camarsac et de Saint Germain. A la même époque existaient un W.-R. de Jonqueyres et un W. de Jonqueyres, qui tenaient d'Amand de Montpezat, des prés dans Saint-Germain. Cette famille nombreuse possédait donc des terres à Saint-Germain, mais n'y avait sans doute pas de lieu fortifié d'où elle pût les surveiller et les défendre. Le 10 juin 1335, Gaillard de Jonqueyres obtint d'Édouard III la permission d'y construire une maison forte. Le 9 juillet 1360, Élies de Jonqueyres, écuyer, vint rendre hommage au prince de Galles dans la cathédrale de Bordeaux. A cette époque vivait un Amalvin de Jonqueyres qui fut enterré dans l'église de Saint-Seurin de Bordeaux, "On lisait autrefois, dit M. l'abbé Cirot de La Ville, dans sa Monographie de Saint Seurin, à l'un des piliers les plus rapprochés du maître-autel: HIC. JACET. DOMINUS AMALVINUS. DE JUNQlJERIO. ABBAS. DE PODIO. CANONICUS. HUJUS. ECLESIE. CUJUS. ANIMA. IN. PACE. REQlJIESCAT. QUI. OBIIT. ANNO. DOMINI. M. CCC. LXXVII. VII. DIE MENSIS. FEBRUARII. Ici repose Amauvin de Jonquières, abbé du Puy, chanoine de cette église. Que son âme repose en paix. Il mourut l'an du Seigneur 1577, le septième jour du mois de février". En 1414, Gaillard de Jonqueyres obtint des lettres de bourgeoisie. Les jurats lui firent prêter le serment accoutumé, et il promit de résider dans la ville de Bordeaux. En 1433, un Gaillard de Jonqueyres, damoiseau, fut établi, par le roi d'Angleterre, juge dans les causes criminelles en Guienne. On voit par un acte publié par les Archives historiques de la Gironde, qu'il était un des principaux bourgeois de Bordeaux, et que sa fille, ou sa sœur, Marguerite de Jonqueyres, était femme d'Arnaud Miqueu, autre jurat et prévôt de Bordeaux, le même qui avait été chargé d'aller assiéger Budos en 1421. Nous trouvons un Guaxiès de Rebleix, sieur de Jonqueyres, en 1633. Vers 1700, Jean Jacques de Sentout, chevalier, époux de Marie d'Essenault, était seigneur de Jonqueyres et de Loubens. Messire Jean-François de Sentout, écuyer, possédait les mêmes seigneuries en 1738. Dans la liste des membres delà noblesse en 1789, on trouve Léonard-Antoine de Sentout, chevalier, seigneur de Jonqueyres. (1)
Le château primitif de Jonqueyres est presque entièrement ruiné; il ne reste plus qu'une masure sans caractère et quelques pans de mur. Il occupait la pointe d'un promontoire s'avançant sur la rive droite du Gestas, à un kilomètre environ au nord de la route de Bordeaux à Brannes. Son plan paraît avoir été carré, mais il est pour le moment impossible de le relever. Le grand château, qui porte le même nom, et qui est situé près de la route, est moderne. Au nord de l'ancien château existait une chapelle qu'on appelait la chapelle de Jonqueyres. La construction du château "moderne" est due à Léonard de Sentout, elle débute en 1785. Il est élevé à quelques centaines de mètres de l’ancien au sommet dominant la vallée du Gestas. Les travaux sont néanmoins interrompus par les évènements révolutionnaires, privant ainsi l’édifice d’un des corps de logis devant occuper l’un des côtés de la vaste cour, les trois autres côtés sont bordés de bâtiments qui sont à l’origine des communs. Des pavillons carrés se dressent aux angles sud-est et sud-ouest. De chaque côté de la partie centrale du château, s’élèvent des dépendances terminées à l’est et à l’ouest par de petites tours circulaires coiffées de dômes de pierre.

château de Jonqueyres 33750 Saint-Germain-du-Puch, tel. 05 56 68 55 88, propriété viticole, visite sur rendez-vous.

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source de la photo par satellite: https://www.google.fr/maps

 
 


(1)
    La Guienne militaire: histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays pendant la domination anglaise. par Léo Drouyn (1816-1896). Éditeur: Didron Paris (1865)

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