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Le vieux château forézien de Valprivas fait
aujourd’hui partie du département de la Haute-Loire. La route qui y conduit
de Bas, son chef-lieu de canton, est des plus pittoresques, elle se déroule
tantôt au milieu des profondes forêts, au pied desquelles coule "la Blou",
tantôt à travers de verdoyantes prairies. D’aussi loin qu’on puisse
apercevoir le manoir, on reconnaît en ce dernier tous les signes
particuliers qui dénotent la vieille habitation féodale: au nord, une tour
cylindrique, et au sud, à l’angle opposé, une gracieuse niche, amorce d’une
poivrière disparue, où ces bonnes religieuses de Saint Joseph ont placé
l’image de leur patron; tout autour, des meurtrières énormes. On pénètre
dans la cour du château par une grande porte, en style ogival. La cour
intérieure est pavée d’une mosaïque grossière en petits cailloux de trois
nuances différentes. A droite se trouve le puits, avec deux sirènes comme
cariatides. Le principal corps de bâtiment se trouve én face. Il est formé
d’une tour à escalier admirablement bien sculptée; au-dessus de la porte du
rez-de-chaussée est l’écusson des Verd: d'argent au lion de sinople, armé et
lampassé de gueules, avec la devise: Noscitur unge leo. La même porte est
gardée par deux statues, nues jusqu’au bas ventre: un fauve grimaçant et une
gracieuse déesse soutenant une gerbe de fleurs qui, laissant la poitrine à
découvert, retombent sur le bas ventre. A droite de cette tour se trouvent
deux galeries superposées, entre lesquelles se voient deux têtes de lions. A
gauche de la tour se trouvait la bibliothèque. Au-dessus de la porte qui
subsiste encore dans toute son intégrité se trouve l’écusson des du Verdier
d'azur à trois pals d’argent, celui du milieu d’hermines; au chef de gueules
chargé de 3 étoiles d'or. L’aile droite est occupée par les cuisines et la
chapelle. Cette dernière renferme une fresque admirable représentant le
Jugement dernier. Elle renferme une centaine de personnages. A droite de la
fresque un homme, avec barbe et cheveux à la Henri II, semble regarder les
visiteurs, peut-être l'ar tiste a-t-il voulu reproduire là ses propres
traits. De ce même côté, se trouvent les figures de Claude du Verdier et de
Bonne de Rothiers, son épouse. Au-dessus est un écusson écartelé du Verdier
et de Rothiers. A gauche, Antoine du Verdier et sa femme Philippe Pourrat.
Les premiers seigneurs de Valprivas paraissent avoir été les Verd. Ponce
Verd, châtelain de Condrieu et seigneur de Valprivas, en 1372, maria sa
fille, Agnès Verd, à Jean de Thélis. Ce dernier prête foi et hommage de
Valprivas, le 12 novembre 1393. Jean était fils d’autre Jean et d’Antoinette
de Laney, et descendait des seigneurs de Lespinasse. Il eut d’Agnès Verd
deux enfants, Antoinette, mariée à Fromentin du Saix, et Jean, marié à
Catherine de Saint-Colombe, fille de Jacques et de Louise des Juliens. Il
mourut sans postérité, laissant ses biens à son oncle Josserand de Thélis,
qui devint seigneur de Valprivas, testa en 1500 et fut père du suivant:
Antoine de Thélis, seigneur de Valprivas, etc, testa le 22 janvier 1522.
Capitaine châtelain de Donzy, il épousa le 19 mai 1501, Jeanne de
Saint-Romain, fille de Rolin et de Gilberte de Gayette, puis Catherine de
Sainte-Colombe. Du premier lit il eut Louis, qui suit; 2° Jean. Du second
lit: Gilbert, teste le 14 novembre 1568, marié à Antoinette de Damas, fille
de Claude et d’Antonie de Lavieu; 4° Claudine, femme de Balthazard de
Seneret, fils d’Hector et d’Antoinette de Chaussain. Louis de Thélis,
seigneur de Valprivas, etc, épousa Jacqueline de Salemard, morte le 3
septembre 1538, fille de Claude, seigneur de Ressis et de Catherine de
Carency; puis en novembre 1539, Louise de Bonnaz, dont Jean, qui suit; 2°
Arbel, marié le 4 mars 1571, à Françoise de Chervant, fille d’Henry; 3°
Pernette, mariée le 2 mai 1570, à Philibert de la Garde, fils de Charles et
d’Amie Bourbon. Jean de Thélis, seigneur de Valprivas, etc, épousa le 9
octobre 1567, Charlotte du Cros, puis Henriette de Sarron, fille de Claude
et de Gabrielle de Frédeville. Il eut du premier lit Romain, seigneur de
Lespinasse. Du second lit: Charles, qui continue les seigneurs de
Lespinasse; 3° Antoine, qui a fait la branche de Valorges. Les armes de
cette maison sont de gueules à trois fasces d’or.
Jean de Thélis dut vendre Valprivas à Antoine du Verdier, né à Montbrison en
1544, célèbre littérateur, auteur de la Bibliothèque Française. Il épousa
d’abord Catherine des Gouttes, puis Philippe Pourrai et mourut à Duerne le
25 septembre 1600. Du premier lit il eut un fils, littérateur comme son
père, Claude du Verdier, qui épousa Bonne de Rothiers. Il dissipa sa fortune
dans un procès qu’il perdit et ne laissa à son fils qu’un mince héritage. Le
2 mars 1683, Claude-Amédée Verd du Verdier, seigneur de Valprivas, épousait
Anne de la Pierre de Saint-Hilaire, qui rend hommage de Valprivas en juin
1722. Il ne devait y avoir aucun enfant de cette union et Valprivas passa
aux Saint-Hilaire, qui le posséderont jusqu’à la Révolution. Originaires de
Saint-Bonnet, où vivait, en 1399, le notaire Amé de la Pierre de
Saint-Hilaire, héritier de toute une dynastie de tabellions, ils peuvent
remonter leur filiation à Benoît, marié à Clauda Verdier, des seigneurs de
Villeneuve et Valprivas. Jean-Baptiste de la Pierre de Saint-Hilaire,
secrétaire du Roi, seigneur de Valprivas, épousa le 28 août 1724,
Marie-Toussainte Boyer, fille de Christophe et d’Antoinette Guigou, dont
Antoine-Joseph, qui suit; 2° Christophe-Anna, né en 1727; 3° Anne-Marguerite,
née en 1729; 4° Marie-Antoinette, née en 1731; 5° Marie-Madeleine (8 janvier
1734-13 mars1750); 6° Antoine. Antoine-Joseph de la Pierre de Saint-Hilaire,
seigneur de Valprivas, dont hommage en avril 1755, (4 février 1726-8 février
1794) martyr de la Révolution. Il épousa le 15 février 1763, Jeanne-Marie
Guigou de Foris, fille d’Antoine et dé Louise Favre, dont Anne-Marguerite,
née le 17 juin 1763; 2° Marie-Louise, jumelle de la précédente, mariée le 9
septembre 1783, à Jean-Georges Sauvade du Perret, puis elle s’unit à Durand
Monistrol; 3° Marie-Renée née en 1764; 4° Denys-François, officier de marine
(1765-1786); 5° Christophe-Marie, né le 2 septembre 1767, marié le 21
frimaire an XII, à Gabrielle-Catherine Girard de Vaugirard, et mort peu
après; 6° Catherine (1768-1775); 7° Marie-Elisabeth, née le 24 février 1775;
8° Antoinette-Henriette, née le 27 avril 1777.
Vendu comme bien national au moment de la Révolution, le vieux manoir fut
divisé. L’abbé Laniel, chapelain, acquit en secondes mains, toute l’aile
septentrionale, et dès 1806, il s’empressa de remettre ce qu’il avait
acquis, par vente pure et irrévocable, à Jeanne-Marie et Marguerite Demore,
sœurs, denteleuses à Valprivas, et à Marie Cheuclin, du Besset, et cela pour
faciliter l’établissement d’une maison d’éducation. L’abbé Antoine-André
Déléage, successeur de l’abbé Laniel, acquit encore, le 9 mai 1817, "une
maison ayant fait partie du château de M. de Saint-Hilaire", et trois ans
après, il remettait le tout aux sœurs Demore et à Marguerite Farissier. Ces
dernières revêtirent peu après l’habide Saint Joseph, et ne tardèrent pas
d’être en possession du château tout entier que leur communauté occupait
encore au commencement du XXe siècle, à la grande satisfaction des habitants
de la région. Il est à regretter toutefois que ces dignes religieuses ne
comprennent pas tout l’intérêt historique qui s’attache aux merveilles qui
sont en leur possession et songent trop souvent à les monnayer. (1)
Éléments protégés MH : le château, sauf la chapelle classée : inscription
par arrêté du 22 août 1949. La chapelle : classement par arrêté du 18
juillet 1994. (2)
château de Valprivas 43210 Valprivas, tél. 04 71 66 71 33, ouvert au
public, visites tous les jours du 1er juillet au 31 août de 10h30 à 12h et
de 15h à 18h. Tous les jours sauf mercredi du 1er septembre au 30 novembre
et du 1er avril au 30 juin. Concerts de mai à octobre, une fois par mois.
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