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Château de Gy (Haute Saône)
 
 

 Le château de Gy est l'ancienne résidence des archevêques de Besançon. Au XIe siècle les terres de Gy appartenaient aux comtes de Bourgogne et au XIIIe siècle, des gentilshommes portaient déjà le nom de Gy (Hugon de Gy en 1281). Ils étaient probablement les châtelains des archevêques. Ce château a connu de très nombreuses campagnes de construction. C’est au milieu du XIIIe siècle que l’archevêque Guillaume de la Tour fait construire un nouveau château à l’emplacement de l’ancien. Les comptes de son administration font en effet mention en 1256 de l’acquisition de la tour de Gy et de tous les édifices près du château fort. En 1255, Jean de Chalons, suzerain d’Oiselay et d’autres gentilshommes s’emparent du château et le détruisent. Après ces événements, le château est reconstruit et renforcé par les archevêques. Des vestiges de ce château du XIIIe siècle pourraient correspondre à l'angle nord-est de l'aile ouest (près de la galerie). A cette époque, le village est également fortifié par la construction d’une enceinte flanquée de huit tours reliées au château. Les archevêques venaient s’établir dans leur forteresse de Gy lorsque les bourgeois bisontins et les barons comtois les "menaçaient". Ils tiraient une grande assurance de ce château ce qui déplaisait fortement aux plus puissants comme Philippe le Hardi qui, en 1389, ruina l'édifice. Thiebaud de Rougemont commença à le remettre en état au début du XVe siècle (1404-1429).
En 1448, le château est restauré par Quentin Ménart de Flavigny qui y adjoint deux tours carrées: l’une flanquant la porterie au nord et communiquant avec le bourg et l’autre au sud entre les écuries et le logis. Puis, en 1477, le château subit un siège mené par Georges de la Trémoille, sire de Craon (garnison française, contre le parti de Marie de Bourgogne). Vers 1500, l’archevêque François de Busleyden (1499-1502), qui réside à Gy à cause de ses différends avec les bisontins, fait ajouter un corps de logis et percer des fenêtres. Dans la tour carrée nord (du trésor), est aménagé un cabinet de travail voûté à l’étage inférieur avec les armes du prélat à la clé de voûte et une chapelle (fenêtre en arc brisé). Cette partie du château existe encore aujourd'hui et correspond à la partie centrale (orientée nord-ouest-sud-est) de l'édifice actuel. Ainsi, le décor de la tour d'escalier de la façade sud: trilobes, accolades... et de la galerie: arcs brisés, voutes sur croisée d'ogives... témoignent en effet bien de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Antoine de Vergy (1502-1541) fait également retravailler l’aile gauche quelques années plus tard, ce dont attestent ces armes: trois roses posées, deux et une. En 1570, Claude de la Baume (1545-1584) fait refaire la porte d’entrée du château: grande porte flanquée de deux colonnes et petite porte adjacente avec un écu à ses armes au-dessus du plein cintre.
Un plan de Gy en 1640 nous permet de connaitre l'aspect du château à cette époque. Ce plan mentionne les différents bâtiments qui composaient alors l'édifice. Ainsi, l'entrée se faisait au sud-est du château actuel, par une "grande cour d'entrée", sorte de basse cour dans laquelle se trouvaient des bâtiments de dépendance: grange, écurie, cave. Cette première cour donnait accès par l'est (Tour Marmet) à la cour du château à proprement parler (cour d'honneur). Les logis du château étaient alors composés au rez-de-chaussée, d'est en ouest, d'un poêle, d'une cuisine, d'une salle, de la tour de la chapelle ou du trésor, de l'ancienne cuisine et enfin d'une grange et écurie à l'ouest. Au sud des bâtiments, se trouvait un potager alors qu’au nord, se développaient des "parterres". Une enceinte ponctuée de cinq tours protégeait le château au nord. L'une de ces tours, au nord-est, abritait un colombier. D'après ce plan, nous connaissons l'emplacement de la chapelle du château qui se trouvait donc dans la tour carrée située au nord de l'édifice. Cette pièce est en effet encore aujourd'hui voûtée sur croisée d'ogives. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les archevêques, en paix avec leurs citoyens de Besançon, se désintéressent de leur château de Gy. Toutefois, entre 1754 et 1774, le cardinal de Choiseul-Beaupré entreprend de faire du château un logis princier en y ajoutant des jardins et des parterres. Les ailes est et ouest témoignent de cette époque avec leurs percements imposants, organisés en travées.
A l'intérieur, certaines cheminées en marbre gris sont datables du XIXe siècle et permettent par conséquent de supposer que le château a connu des réaménagements internes à cette époque. Le 23 janvier 1793, le château et ses dépendances son vendus comme bien national à Antoine Perrot, riche propriétaire puis, la commune le rachète et en fait une école de garçons (la partie centrale reste un collège jusqu'en 1976, date à laquelle la château est vendu à un particulier). Il est revendu par la suite et en 1837, 26 copropriétaires possèdent le château. Cette situation n'a pas été favorable à la bonne conservation de l’édifice. Ainsi, en 1909, le maire de l’époque, Monsieur Marnier, vend deux statuettes de pierre situées sous le grand escalier et trois belles cheminées à un antiquaire parisien, Monsieur Moretti. L'escalier menant de la ville basse au château a été construit entre 1841 et 1845 et remplace plus ou moins l’ancien chemin de Lougeote qui partait de la porte du Bourg et longeait les murailles avant de descendre à la fontaine. En 1874, la commune refuse le classement Monument Historique du château. Seule la tour d’escalier octogonale construite par François de Busleiden est classée.
Le gros-œuvre du château témoigne de l’usage du matériau local: la pierre calcaire. Les différentes toitures, à longs pans, à croupes, à pans coupés sur la tour d’escalier, sont quant à elles couvertes de tuile plate. Les bâtiments du château sont implantés en U autour d’une cour pavée fermée par un mur percé d’un portail central et d’une porte piétonne latérale. La partie centrale du château, correspondant à la partie la plus ancienne, présente une façade sur cour percée d’une galerie et accolée d’une tour semi hors-oeuvre à pans coupés abritant un escalier en vis monumental. La galerie qui jouxte la tour d’escalier est composée de trois arcades en arcs brisés. Des baies dont les linteaux sont ornés d’accolades éclairent une salle située au fond de cette galerie voûtée sur croisées d’ogives. Le sol de la galerie était semble-t-il couvert de terres cuites vernissées bleues; certaines d’entre elles sont d’ailleurs conservées et sont présentées dans une vitrine à l’intérieur du château. La tour d’escalier témoigne d'un répertoire décoratif exceptionnellement riche: "contreforts" surmontés de pinacles à choux frisés, porte en anse de panier surmontée d’un fronton en arc brisé, lui-même surmonté d’une accolade à fleurons, fenêtres surmontées de trilobes… Cette tour d’escalier compte 78 marches et la tourelle en encorbellement, 39; au sommet, se trouve une pièce voûtée. Deux ailes latérales, nord et sud, ferment la cour. Elles sont percées de six travées formées par des baies quadrangulaires.
Enfin, deux tours de plans carrés se trouvent sur les façades postérieures, la première au sud-ouest et la deuxième, dans l'alignement de la tour d’escalier à pans coupés de la façade antérieure. La première est percée d’une imposante meurtrière canonnière. Une cave se trouve sous les bâtiments, l’accès depuis la cour se fait par une porte située à l’ouest. Les pièces du rez-de-chaussée possèdent des cheminées témoignant d’époques, de formes et de matériaux variés. Les cheminées de l’aile sud-ouest sont de petites tailles, en marbre gris, avec des lignes de foyer découpées en courbes et contre-courbes et des jambages en gaines pour celle du pignon sud-ouest. Une autre cheminée en marbre gris, de style Louis XV, à linteau à courbes et contre-courbes, jambages gainés et décor végétal, se trouve dans la tour carrée nord, faisant pendant à la tour d’escalier. La cheminée de la salle centrale du rez-de-chaussée de l’aile nord est une cheminée monumentale en pierre calcaire dont le trumeau est orné de corniches et de motifs évoquant des mâchicoulis ; le linteau monolithe repose sur des jambages en devers… Certains éléments de confort subsistent encore dans le bâtiment; c'est le cas de latrines qui se trouvent dans la partie nord-est.

Éléments protégés MH : la tour : classement par arrêté du 18 mars 1922. Les façades et les toitures du logis avec ses deux ailes Est et Ouest cantonnées des deux tours du XVIe siècle, le sol de la cour, la tour du Tésor, la galerie basse jouxtant la tour gothique : classement par arrêté du 22 juillet 1991. Les lambris du salon numéro 7 et du mur nord des pièces numéros 3 et 4 au rez-de-chaussée ; les lambris du mur nord des pièces numéros 10 et 11, à l'étage ; les cheminées des pièces numéros 3, 6 et 16 au rez-de-chaussée et numéros 10, 11, 13, 14, 15, 17 et 18 à l'étage : inscription par arrêté du 22 juillet 1991. (1)

château de Gy 70700 Gy, tél. 03 84 32 14 10, ouvert au public, visites de Pâques à la Toussaint les week end et jours fériés, et du 1er juillet au 30 août tous les jours sauf jeudi et mardi.

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Crédit photos : JGS25 et Espirat  sous licence Creative Commons. source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps
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    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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