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Le premier sire de Ray connu est Guy de Ray, dont le fils, Sevuin de Ray,
est témoin dans une donation en 1098. Celui-ci y mentionne son père et ses
fidèles prédécesseurs. Au XIe siècle, Ray et sa terre appartenaient à
l’abbaye Saint-Vincent de Châlon-sur-Saône dont les tenaient en fief les
seigneurs de Ray. Des Ray, la seigneurie est passée aux Merode par mariage,
puis aux Marmier par substitution en 1774. Le château est resté dans cette
famille jusqu'en 2016, date à laquelle la dernière propriétaire, Diane
Baconnière de Salverte, l'a offert au département de la Haute-Saône. Le
château est cité pour la première fois dans les archives en 1175 mais
l'histoire de l'édifice et du bourg castral (distinct du village établi en
contrebas, autour de l'église paroissiale Saint-Pancrace) sont mal connus.
Les historiens évoquent un édifice important (avec une enceinte de cinq
hectares), protégé par un donjon dressé sur un puits de plus de cinquante
mètres (qui existe encore), des tours et des fossés. Aux XVe et XVIe
siècles, signale Patrick Boisnard (dans le dossier de protection Monument
historique), le logis est modifié par la construction de deux ailes, au nord
et au sud, suivant un plan d'ensemble en U que l'édifice conservera. Le
château a subi d'importantes destructions au cours de la guerre de Dix Ans
(1634-1644) et il n'en subsiste alors que des pans de muraille, la poterne
et trois tours. A la fin du XVIIe siècle et dans le premier quart du XVIIIe
siècle, le sculpteur et architecte Jean-Pierre Galezot intervient pour
d'importants travaux: reconstruction de la tour nord (ou tour Holstein, du
nom de Philippine de Merode de Ray duchesse de Holstein) et aménagements
intérieurs, dont la chapelle.
Les transformations d'ensemble réalisées après 1774, et plus
particulièrement de 1789 à 1807, sont ainsi présentées par Patrick Boisnard:
"le logis est modifié suivant les plans de l'architecte bisontin
Claude-Antoine Colombot qui accentue l'axe de symétrie au centre de la cour
par la construction d'un avant-corps à fronton triangulaire, et qui
recompose le décor intérieur des appartements de l'aile nord, et de l'aile
en retour, côté Saône, en faisant appel aux meilleurs artisans bisontins. En
même temps, les propriétaires acquièrent progressivement les terrains
entourant le parc, tant à l'est vers la rivière, qu'à l'ouest, et engagent
la réfection complète du parc suivant un projet demandé à l'architecte
paysagiste Jean-Marie Morel (auteur notamment du jardin de la Malmaison)".
Un manège est construit en 1775 (il sera par la suite transformé en ferme).
Au XIXe siècle, les principales modifications connues sont dues au duc
Raynald de Marmier: il remplace les toits coniques des tours de la façade
est par un toit en terrasse couronné de mâchicoulis et de créneaux, leur
donnant ainsi une touche néo-gothique. Patrick Boisnard signale que "les
communs et le parc sont alors simplifiés en privilégiant les points de vue
et les beaux arbres sur la composition et le dessin des allées. Après la
seconde guerre mondiale, le pavillon sud-ouest à l'angle de l'aile sud, a
été reconstruit et différentes transformations intérieures ont été réalisées
: construction du grand escalier, de la salle à manger et aménagement de
l'aile sud. A la suite, l'entrée du parc a été redessinée à partir d'un
portail Louis XV rapporté, installé dans l'axe de la cour d'honneur, d'où
rayonnent des allées concentriques".
Le château, qui se dresse sur un promontoire dominant de 80 mètres environ
le village et la Saône, est composé de plusieurs constructions: le logis,
dressé au bord de la falaise, reconstruit au début du XVIIIe siècle sur des
parties plus anciennes; des vestiges du site médiéval dans le parc: une
partie du mur d’enceinte médiéval (à droite de la pelouse), deux tours (la
tour du guet et la tour tranchée) et des fossés comblés; l'ancien manège,
construit au XVIIIe siècle, modifié et transformé en ferme. Depuis le
portail, une longue allée bordée par une double rangée de tilleuls traverse
le parc paysager et débouche sur une vaste pelouse face à la cour d'honneur.
Construit sur un plan irrégulier en U, le château est fait de moellons de
calcaire, apparents sur la façade sud et enduits sur les autres. Comportant
un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un
étage de comble, desservis par des escaliers dans-oeuvre, il est coiffé d’un
toit brisé, à croupes et couverture de tuiles plates. Il s'appuie sur deux
tours médiévales (façade est, côté Saône): une hors-oeuvre au nord-est (la
tour Holstein) et une demi-hors-oeuvre au sud-est (la tour d'amour). La
façade antérieure (ouest), donnant sur la cour d'honneur, présente une
élévation ordonnancée et se signale par son avant-corps souligné de bossages
en table et surmonté d'un fronton triangulaire muni d'une horloge.
L'ensemble est d'une grande sobriété: des bandeaux plats soulignent les
fenêtres à linteaux droits, une corniche court sur les façades. La façade
sur Saône est plus dépouillée: ses percements, parfois irrégulièrement
disposés, s’accordent à l’aspect des tours couronnées, depuis le milieu du
XIXe siècle, de mâchicoulis et de créneaux.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et les pièces
suivantes du rez-de-chaussée avec leur décor : la grande salle à manger, la
galerie dite des Porcelaines, le salon de musique, le grand salon, le petit
salon, la salle des Gardes, la bibliothèque, la salle de la tour d'Amour, le
vestibule ovale, la chapelle et les deux boudoirs de la tour Holstein. L'nsemble
des bâtiments du château : le logis, les tours médiévales, la porte. la
ferme ainsi que le parc, en totalité : classement par arrêté du 5 novembre
2009. (1)
château de Ray sur Saône 70130
Ray-sur-Saône, tel. 03 84 95 77 37, ouvert au public, visites guidées
de mai à octobre, Samedi, dimanche et jours fériés de 14h30 et 16h15, le
parc est ouvert tous les jours de l'année de 9h à 19h.
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Crédit photos : Alain Mey sous licence Creative
Commons
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