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Au XIIIe siècle, la seigneurie des Cars et le château des Pérusse passent
par mariage sous la suzeraineté du vicomte de Rochechouart et de leur
descendance. Occupé par les anglais pendant la guerre de Cent Ans, le
bâtiment est repris en 1370 par Du Guesclin. Peu à peu, les Pérusse des
Cars, augmentent leur influence et leur pouvoir. Au XVIe siècle, grands
serviteurs du pouvoir Royal, ils se scindent en trois branches : Saint
Bonnet, Lavauguyon et des Cars. Ils sont élevés au rang de comte en 1562.
François, premier gouverneur du Limousin en 1559 et conseiller du roi en
1562, reconstruit le château dans le goût Renaissance. En juin 1569,
Coligny, après être passé par Montbrun et Châlus, arrive au château des Cars
où il s’installe en l’absence de ses propriétaires qui avaient pris la
fuite. Il y reçoit Henri de Navarre avec sa mère, Jeanne d’Albret, et le
jeune prince de Condé qui venaient de Bonneval. Puis ce fut la
bataille contre les catholiques du duc d’Anjou à La Roche l’Abeille.
Reconstruit à l’emplacement du château du XIIIe siècle, modifié au XVe
siècle, l’édifice était constitué d’une enceinte flanquée en ses angles de
grosses tours circulaires qui ménageait une cour intérieure ornée d’une
galerie Renaissance.
Aujourd'hui, le site présente deux tours, seuls vestiges en élévation du
château et, dans l'ancienne basse-cour, le bâtiment des écuries. Dans les
années 1520-1530, les premiers travaux réalisés correspondent à une phase
d'embellissement et à des interventions dans la cour. Dans la seconde moitié
du XVIe siècle, des travaux de fortification du site sont réalisés dans le
contexte des guerres de Religion. Des restitutions montrent un château de
plan carré, cantonné de tours toutes différentes, entouré d'un fossé et d'un
boulevard périphérique, avec des pavillons d'angle. En contrebas, la
basse-cour était bordée d'autres bâtiments. Le corps de logis était organisé
autour d'une cour centrale intérieure. Cette cour se présentait à la
Renaissance avec des colonnes torsadées. Des vestiges de mobiliers montrent
des médaillons sculptés en calcaire, représentant un buste féminin et un
masque de lion. La position des écuries est assez traditionnelle pour
l'époque. L'édifice des écuries est assez exceptionnel du fait de la rareté
du corpus des écuries Renaissance conservées en France. Il s'agit d'un vaste
bâtiment rectangulaire d'environ 37 mètres de long sur 12 de large. La
façade principale est occupée par un appentis construit plus tardivement.
Elle présente trois niveaux de baies et un rez-de-chaussée voûté à deux
niveaux de combles. La maçonnerie est en moellon. Un exhaussement des murs
est visible sur tout le pourtour du bâtiment.
La façade principale ainsi que le pignon nord conservent les traces d'un
enduit de décor de faux appareil gris avec faux joints blancs, remontant
sans doute au XVIIe ou au XVIIIe siècle et reprenant un décor préexistant.
Les lucarnes Renaissance sont sculptées, avec un couronnement formé d'un
fronton à coquille et pyramidions. Les pilastres comportent un décor de
disques sculptés. L'intérieur était couvert d'une voûte continue et d'un
long berceau brisé qui ne subsiste que sur le tiers nord de l'édifice. Des
vestiges de peinture sont conservés, représentant des scènes et des chevaux.
Le décor se développait sur quatre registres avec une frise sommitale de
médaillons, des registres de scènes, le dernier élément étant constitué par
une frise portant une inscription. Le style des peintures indique à priori
une réalisation remontant à la seconde moitié du 16e siècle. Le bâtiment est
couvert par une charpente de huit fermes, non remaniée depuis sa mise en
place. Le sol était recouvert d'un pavage en galets, séparé par un caniveau
central dont l'évacuation est aménagée au sein du pignon sud. Des restes de
murets, sans doute des supports de mangeoires, subsistent de l'aménagement
interne. Il devait également exister des structures non pérennes.
Éléments protégés MH : les vestiges de l'ancien château : les deux tours, le
pavillon du XVIe siècle ; le pavillon du XVIIIe siècle ; la maison à
lucarnes du XVIe siècle ; la porte en arc sur le passage entre la place de
la Mairie et la place dite Cour des Miracles ; le canal (à l'exclusion de la
porte en arc dépendant du domaine public) : inscription par arrêté du 21
décembre 1982. Les écuries et leur terrain d'assiette, correspondant à
l'ancienne basse-cour du château, en totalité : classement par arrêté du 15
mai 2012.
château-fort des Cars 87230 Les Cars, tél. 05 55 36 90 22, possibilité de
visite, renseignements à la mairie.
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