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Le château occupe une
ancienne motte féodale située au carrefour de deux ruisseaux. Les archives
(actuellement aux A.D. des Hautes Pyrénées), ont permis de reconstituer son
histoire. De plan trapézoïdal, la place forte primitive était entourée d'un
mur de terre et d'un fossé et disposait d'un pont-levis. Quelques vestiges
sont perceptibles dans la construction actuelle (base de tour carrée et
angles de murs côté ouest, tour wisigothique au nord-ouest). Odos au Moyen
Age était une place forte militaire pour les comtes de Bigorre. Le château
fut pris aux pillards de Gaston Phaebus en 1380 puis en grande partie arasé.
En 1426, Bernard de Coaraze reçoit les seigneuries d'Odos et de Juillan par
un acte de reconnaissance. Il peut résider dans la basse-cour, au pied du
château, mais la motte dite Soubirane reste propriété des habitants d'Odos.
A la fin du XVe siècle, Madeleine de France construit à la place des
anciennes ruines un nouveau manoir. Un important domaine agricole (prés,
champs, vignes, bois) s'étend vers Laloubère, à l'est.
En 1542, Marguerite de Navarre s'établit à Odos et y meurt en 1549. Son
petit-fils, Henri IV, hérite du château d'Odos qui devient un camp retranché
huguenot au cours des guerres de religion. Le château devient propriété de
la famille de Lassalle. Sous l'Ancien Régime, une longue période
d'affrontements entre villageois et seigneurs du lieu sur différents droits
afférents aux terres et au domaine du château, dure jusqu'en 1831. Joséphine
dite Nathalie, la dernière fille de la famille de Lassalle d'Odos, épouse en
1841 le général Courby de Cognord. Ce dernier confie la restauration du
château à l'architecte tarbais Tiffon, concurrent de Jean-Jacques Latour
pour le tombeau de Massey. Un plan est établi en 1852. Les travaux
commencent en 1853. Ils consistent à ajouter une aile de bâtiment symétrique
à l'opposé de l'aile orientale existante, pour occuper tout le quadrilatère
du tertre. L'ornementation extérieure, de style éclectique, est réalisée par
l'entreprise Virebent de Toulouse et se réfère au catalogue ornemental
produit sur le site de Launaguet (Haute-Garonne). Cependant, l'entreprise
Virebent est à l'origine de nombreuses difficultés de livraison et de retard
du chantier. Dans la basse-cour, le général de Cognord prévoit de remplacer
les deux anciennes dépendances disposées en biais par deux ailes
symétriques. Seul le pavillon oriental est reconstruit. Les travaux sont
achevés en 1862 à la mort du commanditaire, mais comportent des malfaçons.
Le château change ensuite de mains à plusieurs reprises jusqu'à l'arrivée en
1907 de Paul de Févelas dont l'épouse se maintient sur place jusqu'en 1957.
Le château est bâti sur une éminence et jouit au sud d'une vue
exceptionnelle sur les Pyrénées (Pic du Midi, Montaigut). La butte
artificielle qui le supporte, élevée grâce à la terre des fossés, est de
plan rectangulaire, comme l'édifice. Une tour crénelée carrée, réhabilitée
sur les vestiges d'une ancienne tour, flanque le côté ouest du château, au
pied du tertre. Le château est orienté au nord, vers la place du village. Il
comporte deux ailes parallèles, de direction nord-sud, couvertes par un toit
à forte pente à deux pans et croupes, couvert d'ardoise, abritant un haut
comble. Elles sont reliées par un corps de logis central couvert en
terrasse. Les façades nord et sud, ordonnancées et symétriques, présentent
chacune cinq travées d'ouvertures, sur deux niveaux, tandis que les façades
latérales ne présentent que deux travées (la façade orientale est la plus
soignée). Toutes les baies sont identiques : de style néo-renaissance, elles
possèdent un encadrement droit adouci aux angles et un garde-corps percé de
deux roses quadrilobées, qui repose sur des culots à motifs de chimères. La
porte d'entrée, dans l'axe central, se signale par un décor à voussures
recherché, un blason sur la clef du linteau et une imposte ouvragée. Les
pièces d'encadrement semblent être en pierre reconstituée mais les éléments
de décor sont en terre cuite de couleur rouge recouverte d'une engobe de
teinte jaune. La façade est revêtue d'un enduit gris moucheté rustique que
vient interrompre, entre chaque travée et aux angles extérieurs, un jeu
d'assises harpées en fausse pierre jaune. Ce rythme vertical est équilibré
par l'assise horizontale d'une corniche très saillante sous toiture,
particulièrement visible sur les ailes latérales. Coiffées en croupe, ces
dernières sont surmontées d'un fronton triangulaire à redents percé d'une
niche à remplage néo-gothique. Une volonté de magnificence marque les
travées centrales des deux façades avant et arrière que surmonte, au niveau
du terrassement, un couronnement d'allure fortifiée : terminé par un rang de
créneaux et de mâchicoulis, il est cantonné par deux tourelles rondes
crénelées sur culs-de-lampe moulurés aux motifs de rinceaux d'acanthe. En
façade nord, le crénelage est complété par un lion en ronde-bosse, couché au
pied des armoiries des Cognord. Des épis de faîtage, en terre cuite,
surmontent les arêtes du toit et les pointes des frontons.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ainsi que la
totalité du sol de la parcelle d'assiette constituant le site médiéval
fossoyé d'Odos (motte castrale portant le château et le fossé, plate-forme
nord portant les communs) : inscription par arrêté du 27 février 2006.
château d'Odos 65310 Odos, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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