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D'abord simple fief de la très riche
abbaye de Saint-Denis, la terre de Bois-Préau est achetée conjointement en
1696 par Frédéric Léonard et par son fils Frédéric-Pierre Léonard, tous deux
imprimeurs et libraires ordinaires du Roi. Sur le terrain de dix-sept
hectares; qui correspond encore de nos jours à la superficie du parc; ils
font bâtir entre 1697 et 1700 une assez vaste demeure entourée de jardins
agrémentés de pièces d'eau. Le fils de Frédéric-Pierre s'en sépare en 1747
en faveur d'un ancien marmiton, Jean Garnier, devenu maître d'hôtel de la
reine Marie Leszczynska ; jusqu'en 1765, Garnier embellit le domaine en
créant une maison de bains et en ornant le parc de statues. Après être resté
neuf ans propriétaire de Bois-Préau, de 1765 à 1774, le comte de Prie vend
la propriété au banquier Louis Julien qui y meurt en 1796. C'est sa fille,
Anne-Marie Julien, qui refusera toujours de vendre Bois-Préau à Bonaparte,
en dépit des propositions avantageuses qui lui sont faites. Il faudra
attendre la mort accidentelle de la vieille fille, retrouvée noyée dans la
pièce d'eau du parc le 9 mars 1808, pour que Joséphine puisse enfin étendre
son domaine en direction du village de Rueil. Après avoir fait sonder les
héritiers, l'Impératrice ne peut résister à agrandir sa propriété, au point
que Napoléon lui écrit depuis Schönbrunn en septembre 1809 : "La maison de
la vieille fille ne vaut que 120.000 F, ils n'en retireront jamais plus.
Cependant, je te laisse maître de faire ce que tu voudras, puisque cela
t'amuse, mais une fois achetée, ne fais pas démolir pour y faire quelques
rochers". Trois semaines après le divorce, il lui fait parvenir 200.000 F
pour acheter Bois-Préau et le contrat est signé le 29 janvier 1810. Après
avoir fait abattre les murs séparant Malmaison de Bois-Préau, on peut
désormais aller à Rueil sans sortir de la propriété. Joséphine y loge
plusieurs personnes de son service comme le médecin ou l'intendant et en
profite pour y placer le surplus de la bibliothèque de Malmaison (7500
volumes), y aménager une salle pour les archives du domaine ou y abriter une
partie de son cabinet d'histoire naturelle.
La mort de l'Impératrice interrompt les travaux entrepris par Louis-Martin
Berthault dans les jardins qu'elle envisageait de remodeler. Bois-Préau
continue d'être entretenu par son fils et héritier, le prince Eugène et
lorsqu'il meurt en 1824, sa veuve vend la propriété à des négociants
parisiens en 1828. En 1853 la propriété trouve un nouvel acquéreur en la
personne d'Edouard Rodrigues-Henriques, bienfaiteur de Rueil, qui réunit à
Bois-Préau artistes et musiciens comme les compositeurs Fromental Halévy,
qui avait épousé sa cousine germaine, ou Georges Bizet qui avait épousé la
fille d'Halévy. Il entretient également une abondante correspondance avec
George Sand qui lui avait été présentée par Alexandre Dumas. Avec elle, il
choisit les livres à acheter pour la bibliothèque destinée aux pauvres de
Rueil, tandis que sa femme, Sophie Rodrigues, crée une crèche de vingt
berceaux. Mais le château n'était pas en très bon état, et le premier soin
d'Edouard Rodrigues est d'en faire démolir les ailes et de faire
reconstruire la plus grande partie du corps central en 1854 par son
architecte qui était peut-être Alfred-Louis Feydeau, l'oncle du célèbre
écrivain. Lorsque Rodrigues-Henriques meurt en 1878, ses enfants vendent
Bois-Préau dès l'année suivante au journaliste Jouvin qui avait ressuscité
le Figaro avec son beau-père Villemessaint. Après être passée de mains en
mains, la propriété est achetée sous réserve d'usufruit en 1920 par un autre
couple de grands bienfaiteurs de Rueil, Edward Tuck et son épouse Julia
Stell. Ils offrent Bois-Préau et son parc de dix-sept hectares aux Musée
nationaux en 1926 afin d'en faire une annexe du musée de Malmaison.
château de Bois Préau, 1 avenue de l'Impératrice, 92500
Rueil-Malmaison, propriété publique, le musée est consacré à la captivité et
à la mort de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi qu'au Retour des Cendres et à la
légende impériale.
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