|
C’est au XVe siècle, en
1470, qu’il est fait mention, pour la première fois, d’une demeure
seigneuriale à Sceaux. Jean de Troyes, dans la chronique de Louis XI,
rapporte que le Roi "vint dîner à Ceaux-le-Grand, en un hôtel qui appartient
à maître Jehan Baillet". Les Baillet restèrent à Sceaux pendant plus de cent
ans. En 1597, à la famille Baillet succéda la famille Potier de Gesvres.
Louis Potier fit construire un château. En 1644, son fils René, agrandit la
propriété au sud en achetant les terrains marécageux de la Mer Morte (futur
emplacement du bassin de l’Octogone). Peu après sa mort en avril 1670, ses
héritiers vendaient la terre de Sceaux à Jean-Baptiste Colbert, ministre du
Roi Louis XIV. Le domaine ne couvrait qu’une cinquantaine d’hectares.
Colbert agrandit la propriété et transforme le château. La façade ouest sur
les jardins est peu modifiée, mais elle est élargie par l’augmentation des
pavillons d’angle. A l’inverse, la façade Est, du côté de l’entrée, est
totalement transformée. Elle est doublée par des galeries de circulation
d’où partent deux ailes en retour d’équerre terminées par des pavillons de
plan carré : au sud une orangerie et la chapelle, au nord les offices et la
conciergerie, l’entrée d’honneur est reconstruite, couronnant les guérites
que gardent les animaux de Colbert, accueillant le visiteur. La licorne
symbole de l’intégrité du ministre combat un dragon et le dogue, image de la
fidélité tient un loup à la gorge. Le peintre décorateur Charles Le Brun
établit un programme décoratif dans lequel symboles et allégories tiennent
une place essentielle. Il réalise de grands décors peints pour l’intérieurdu
château de Sceaux, la chapelle et les pavillons de jardin comme le pavillon
de l’Aurore qui seul a subsisté.
Le grand jardinier André Le Nôtre est chargé de réaménager les jardins, il
interviendra au château de Sceaux pendant plus de vingt ans à chaque
agrandissement du parc. Jean-Baptiste de la Quintinie plante le potager et
le fontainier Nicolas, le Jongleur, aménage le réseau hydraulique. Les plus
habiles sculpteurs de l’époque travaillent pour orner les bâtiments et les
jardins: Jean baptiste Tuby, Antoine Coysevox,les frères Marsy,
Jean-Baptiste Théodon, Michel Anguier, Pierre Puget et François Girardon. En
1683, au décès de Colbert, son fils aîné, le marquis de Seignelay hérite de
tous ses biens. Devenu seigneur de Sceaux, en 1685 il offre au roi une fête
magnifique dont les gazettes de l’époque rendront compte. En 1686, Jules
Hardouin Mansart construit une nouvelle orangerie qui sera trouvée si belle
qu’elle servira aussitôt de galerie, d’autres espaces seront trouvés pour
protéger les orangers. Après avoir fait l’acquisition de la seigneurie de
Châtenay, Seignelay agrandit le domaine, le portant à 227 hectares. Le Nôtre
peut créer le grand canal, la terrasse qui le surplombe, et le long tapis
vert qui prolonge les parterres à l’ouest du château. En 1700, il devient la
propriété du duc et de la duchesse du Maine. En 1720, la duchesse crée le
jardin de la Ménagerie. Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le parc
est parfaitement entretenu par ses différents propriétaires, le prince de
Dombes, le comte d’Eu et leur cousin le duc de Penthièvre. A la révolution,
le domaine est confisqué comme bien national, puis vendu en 1798. Les
statues sont dispersées, et les jardins sont ruinés puis le château est
détruit vers 1803. Au XIXe siècle les nouveaux propriétaires, le duc et la
duchesse de Trévise restaurent le domaine.
Un château de style brique et pierre est reconstruit sous le Second Empire,
à partir de 1856. En 1870, la guerre de saccage, une fois de plus, le parc
et les bâtiments. En 1923, la princesse de Cystria Faucigny Lucinge,
descendante des Trévise, vend le domaine au département de la seine qui doit
lotir une partie du parc pour financer les travaux de restauration, confiés
à l'architecte Léon Azéma. Le parc est replanté, les pièces d’eau curées, de
nouvelles cascades sont construites à l’emplacement des anciennes, détruites
à la Révolution. Le parc est inauguré, en 1935, par Albert Lebrun, président
de la République. Le musée de l’Ile de France, installé dans le château,
ouvre ses portes en 1937. Depuis 1971, la propriété est gérée par le
département qui mène une politique active de mise en valeur...
Éléments protégés MH : les façades de la maison dite "Pavillon de Hanovre" :
inscription par arrêté du 24 mars 1925. Les parties du domaine de Sceaux
comprenant le pavillon de l'Aurore ; la clôture ancienne du château avec les
pavillons des Gardes, le pont, les fossés et les deux groupes de Coysevox
placés sur les piliers de chaque côté de la grille d'entrée ; l'orangerie ;
la balustrade des Pintades ; les trois bassins circulaires situés dans les
parterres à la française faisant face au château ; le grand canal ; le grand
bassin de l'Octogone : classement par arrêté du 24 septembre 1925. La
décoration à peintures du XVIIIe siècle de la maison de Mademoiselle
Guimard, provenant de l'immeuble 100 rue de Paris à Pantin et remontées dans
le musée de l'Ile de France : inscription par arrêté du 19 octobre 1928. Le
portail du Petit Château sis 17, rue du Docteur-Berger : inscription par
arrêté du 17 avril 1931. Le bain des Chevaux de Sceaux avec ses murs
entièrement appareillés en pierre, son fond pavé et sa rampe inclinée, situé
dans le parc département de Sceaux : inscription par arrêté du 12 février
1993. (1)
château de Sceaux 92330 Sceaux, tel. 01 41 87 29 50, ouvert au public,
visites du 1er novembre au 31 mars de 10h à 13h et de 14h à 17h, du 1er
avril au 31 octobre de 10h à 13h et 14h à 18h, jusqu'à 18h30 le dimanche...
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E, photos
ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
Hauts de Seine" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|