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L'acte de fondation de la seigneurie de Fontenay
n'est pas connu, elle apparaît dans les sources dès 1148 et appartient à
Thomas de Fontenay, époux d'Agnès de Vitré. Les seigneurs de Fontenay
deviennent très tôt des personnages puissants. En 1294, Alain de Fontenay
doit, pour sa terre, un chevalier à l'ost ducal. C'est à la fin du XIVe
siècle que la seigneurie atteint son apogée. En 1379, Amaury de Fontenay est
"capitaine et maréchal", chargé de la garde du château et de la ville de
Rennes. Il est signataire, en 1381, du second traité de Guérande qui met fin
à la Guerre de Succession en Bretagne. Il obtient du duc Jean IV, en 1383,
une pension à vie de 200 livres et est nommé chambellan de ce même duc avant
1386. Son fils Amaury lui succède probablement dans ces charges sous Jean V.
Le domaine de la seigneurie de Fontenay était composé outre le logis
seigneurial et sa basse cour, des métairies du Marais et de la Retenue, de
deux moulins à eau des Bois de la Seiche et de Teslé (ce dernier en
Saint-Erblon), du moulin à vent de Fleury en Noyal-sur-Seiche, de l'étang de
Teslé, et de l'hôtel de Fontenay à Rennes, rue du Four-du-Chapitre. Leurs
droits féodaux leurs permettaient de tenir foires et marchés au village de
la Poterie, et au bourg de Noyal-sur-Seiche, de nommer et révoquer
l'instituteur chargé d'instruire les enfants de la paroisse, de prélever une
pièce de poterie, sur chaque fournée ou journée. Le mercredi des cendres,
ils élisaient une commission composée de deux prévôts et de quatre maîtres
potiers qui surveillaient notamment les fournées et divers autres droits.
Des dignitaires de hauts rangs sont également venus à Fontenay et rendent
compte de la notoriété du lieu et de ses propriétaires. Le 15 août 1532, le
château reçoit le dauphin François III qui vient de se faire couronner duc
de Bretagne, en 1593 le duc de Mercoeur s'y arrête, puis le 8 mai 1598 le
roi Henri IV y passe une nuit avec toute sa famille et enfin Louis XIII en
août 1626 y restera trois jours. La dernière mention de la motte et du
château de Fontenay remonte à 1751, il s'agit d'un aveu donné au roi par
Charles de Morant. "La motte ou estoit cy devant basti le chasteau de
Fontenay avec la cour devant, le puits au milieu d'icelle autour de laquelle
sont des maisons servantes de logement au métayer, basties de pierre,
couvertes d'ardoise, la chapelle au coin de la cour, à laquelle il ne reste
que les murailles et peu de couverture, autre cour et depost au devant, le
tout cerné de fossés, le verger ou pépinière avec le jardin, le tout
contenant six journaux". La motte n'est plus représentée sur le cadastre de
1812, par contre une partie des douves et un vivier sont encore en place
ainsi que la plupart des bâtiments qui entourent la cour. Un chemin la
traverse et contourne la chapelle, située dans l'angle nord-ouest. Quant au
château de Fontenay, il a été reconstruit à la fin du XIVe siècle ou dans la
première moitié du XVe siècle. Une partie de ce logis seigneurial est encore
en place et se distingue, à l'ouest de la cour, par deux cheminées
monumentales dont les hottes se dressent au-dessus du mur gouttereau. Leurs
formes pyramidales sont un des traits les plus marquants des cheminées des
logis de la première moitié du XVe siècle. Ces cheminées monumentales
étaient placées généralement dans des pièces sous charpente. Deux autres
logis à salle basse charpente ont par ailleurs été recensés sur la commune à
la Retenue et à la Conterie.
Il est difficile aujourd'hui d'appréhender l'élévation de ce logis qui a été
très transformé et amputé d'une partie. Des étables sont aménagées au 19e
siècle dans le prolongement de la grande salle. Les dépendances qui
encadrent la cour à l'est sont mentionnées sur le cadastre de 1812. Le
chaînage de l'angle de la remise actuelle est réalisé à partir d'anciennes
pierres dont une partie de colonne de la période antique. Fontenay était
situé à proximité de la voie romaine de Rennes à Nantes et on sait par
ailleurs que Chartres était considéré comme le centre du pagus carnutenus.
La chapelle dédiée à saint-Aubin est le plus ancien édifice de la commune.
Au XIIe siècle, la paroisse s'appelait Fontenay et avait vraisemblablement
pour église cet ancien édifice. Celui-ci de dimension modeste se compose
d'une simple nef à chevet droit. Sa construction n'est pas homogène et
différentes campagnes sont encore perceptibles. Un appareil régulier de
petites pierres cubiques à plusieurs endroits du soubassement indique une
construction probablement romane ou du haut Moyen Age. La baie du chevet et
une niche crédence intérieure témoignent d'une reconstruction dans le
courant du XIVe siècle. La charpente semble dater du XVe siècle, elle a été
modifiée lors de l'installation du retable au XVIIe siècle contre le mur du
chevet. Un plancher masque aujourd'hui l'élévation de ce beau mobilier en
pierre de taille de calcaire, qui était autrefois recouvert de polychromie.
Quant aux nombreuses baies en plein-cintre dont une partie sont aujourd'hui
murées qui éclairaient largement ce vaisseau unique, elles sont de cette
période faste de réaménagement du sanctuaire. Des fragments de peintures
murales sont encore perceptibles au revers de l'élévation ouest, ils
pourraient remonter à la période médiévale. Suite aux dommages de guerre, un
nouveau logis de la ferme est construit en 1953 au sud de la cour, à
l'emplacement du vieux château.
Éléments protégés MH : l'ancienne chapelle : inscription par arrêté du 11
avril 1975. (1)
château de Fontenay 35131
Chartres-de-Bretagne, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.
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