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Assis sur le rebord d'un plateau rocheux dominant
par un talus escarpé une étroite et longue vallée au sud, le site de la
forteresse de la Roche est celui d'un éperon barré artificiellement par le
creusement de fossés au nord. Le château se composait d'un réduit défensif
de plan trapézoïdal verrouillé par un donjon au nord, qui protège le logis
seigneurial disparu dont les arrachements sont visibles sur la tour du
Chesne, et d'une basse-cour s'étendant à l'est sur un vaste rectangle
ceinturé de levées de terre ponctuées à chaque angle par des bases de tours
circulaires. Le chemin d'accès originel venant de l'ouest devait contourner
l'ensemble par le nord, franchir les fossés de la basse-cour. De là, le
visiteur empruntait le pont-levis jetté sur le fossé sec séparant le bayle
de la haute-cour probablement entourée de murailles. Pièce maîtresse du
dispositif de défense, le donjon quadrangulaire est l'élément le mieux
conservé sinon le plus intéressant du château. Constuit sur le roc qui lui a
valu son nom, ce monument à lui seul est soigneusement appareillé en granite
extrait sur place comme le suggèrent les excavations voisines. Il s'élevait
vraisemblablement sur cinq niveaux en comptant le cul de basse fosse rempli
des gravats du couronnement, le rez-de-chaussée percé de meurtrières et
l'hypothétique terrasse sommitale.
Le logis seigneurial primitif occupait les pièces du premier au troisième
étage, éclairées chacune par de petites fenêtres à banquettes ou coussièges,
chauffées par une cheminée et pourvues de latrines en encorbellement sur les
douves côté ouest. L'absence d'escalier dans l'épaisseur des murs épais de
2,80 mètres à la base laisse penser que des escaliers de bois permettaient
la communication entre les niveaux. Seul accès au donjon, la porte percée au
premier étage sur la face sud était munie d'un pont-levis, selon une
disposition archaïque qui n'est pas sans rapeller les ouvrages romans.
Pourtant, la modénature de baies et des cheminées correspondent aux usages
de la seconde moitié du XIVe siècle. L'hypothèse la plus vraisemblable
attribue la construction du donjon à Jean de Montbourcher, sénéchal du
Limousin pour Charles de Blois qui possède la Roche entre 1330 et 1370. Plus
tardif peut être sont le logis seigneurial disparu ainsi que la tour du
Chesne, construit dans la première moitié du XVe siècle par Bertrand II de
Montbourcher alors chambellan du duc Jean V, qui procède à une restauration
du château donné comme ruiné en 1429. Forteresse de second rang, la Roche
s'inscrit dans la ligne de défense des marches orientales de Bretagne, entre
Dol et Saint-Aubin-du-Cormier, places ducales. L'épisode malheureux de
guerres de la Ligue, sans doute la seule épreuve du feu que le monument eut
à subir, lui est fatal : capitaine des Royaux, Saint-Luc met le siège devant
la Roche tenu par les ligueurs en 1590. Pris et pillé, le château est
démantelé par une ordonnance de 1595 et abandonné par la suite. Site d'un
intérêt majeur pour le pays, qui mériterait une mise en valeur.
Éléments protégés MH : l'ensemble du château (vestiges des deux tours,
assiette de l'ensemble, levées de terre et douves) : inscription par arrêté
du 8 août 1995. (1)
château de la
Roche-Montbourcher 35270 Cuguen, propriété privée, ne se visite pas,
vestiges.
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