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Les traces les plus anciennes concernant le
Bois-Guy remontent à 1531. La seigneurie possède alors, outre le domaine et
le moulin, onze métairies. Elle dispose du droit de basse justice et relève
de la baronnie de Fougères. Au XVIIe siècle, est édifié un grand château sur
deux niveaux, flanqué aux extrémités de deux tours circulaires, il s’agit
d’une fort belle construction de style Louis XIV, insérée entre une chapelle
plus ancienne et une tour puissante, reste d’un édifice antérieur, sans
doute du XVe ou XVIe siècle qui fit place au château actuel. L'ancien manoir
est aménagé en ferme. Le général Aimé de Bois-Guy, propriétaire, s'est
illustré dans la chouannerie du pays de Fougères. La seigneurie du Boisguy
avait autrefois une certaine importante, ses mouvances s’étendaient sur
treize paroisses, couvrant une superficie de 2915 journaux de terre, soit
environ 1.500 hectares. Malgré cette importance, le Boisguy n’était pas la
terre seigneuriale de la paroisse de Parigné ; cette qualité seigneuriale
était dévolue à la vieille seigneurie des Acres qui pouvait exercer un droit
de haute justice au bourg de Parigné et qui fut unie, au XVIIe siècle, à la
terre de Saint-Brice. Les seigneurs du Boisguy possédaient des droits dans
l'église de Parigné, notamment ceux de bancs et d’enfeu. D'ailleurs, on voit
encore dans l’église de Parigné une pierre tombale appartenant à René de
Gaulay, seigneur du Boisguy, inhumé dans l’église en 1561, comme en témoigne
le texte qui y est gravé : "Cy-gist noble et puissant seigneur René de
Gaulay, seigneur du Boisguy 1561". Au milieu du XVe siècle, le Boisguy
appartenait aux Pichot. Il passa ensuite par alliance dans la famille de
Gaulay, seigneur de Bois-Lebon. Cette famille était en possession du
Bois-Guy dès 1513, elle en resta propriétaire jusqu’au début du XVIIIe
siècle. Ce fut en effet en 1703 que l’héritier bénéficiaire des de Gaulay,
M. Martin, seigneur de Bouillon, vendit pour 22000 livres, la seigneurie du
Boisguy à M. Picquet, seigneur de Melesse et greffier en chef des États de
Bretagne. Il en prit le nom comme cela était souvent l’usage et ce fut ainsi
que fut créée la branche des Picquet du Boisguy.
Après la Révolution, ruinée par les guerres de la Chouannerie, Madame du
Boisguy vendit ses biens (la Bécannière en 1803 et le Boisguy en 1804) et
s’en alla rejoindre son fils à Paris. Le Boisguy fut alors acquis par un
certain Dubuat dont la fille épousa, en 1830, Henri-Charles d’Estanger qui
fut maire de Parigné. Les d’Estanger vendirent le Boisguy à Maître Chevreult,
notaire à Fougères. Le château du Boisguy a bien failli disparaître par
suite de son abandon. Le château, posé dans un cadre grandiose avec une
grande cour d’honneur, des douves, encore en partie visibles, et une
ceinture de bois de haute futaie et d’étangs, occupait alors 108 hectares.
La chapelle qui semble remonter au XVe siècle, conserve un beau petit
retable du XVIIIe siècle. Le château était la résidence de campagne de la
famille d’Aimé Picquet du Boisguy (1726-1839). Aimé Picquet du Boisguy a
treize ans quand la Révolution s’enflamme. D’après son beau-frère le colonel
de Pontbriand, il a partagé très tôt l’idéal de La Rouërie, ami de la
famille, chef de la Conjuration bretonne ; lors de la révolte de la
Saint-Joseph qui éclate le 19 mars 1793 à Landéan, il prend la tête de
l’insurrection chouanne : il a alors quinze ans. Il dirige en redoutable
tacticien une longue guerre d’embuscades dans les pays de Fougères et Vitré.
En 1796, le comte de Puisaye qui tente de fédérer la Chouannerie le nomme
général de l’armée de Rennes et Fougères. Longtemps irréductible, il ne
cesse les hostilités qu'en 1800 mais il refuse de pactiser avec le Premier
Consul qui lui offre d’entrer dans l’armée impériale. Avec le retour de
Louis XVIII en 1815, il reprend un commandement militaire à Mézières dans
les Ardennes et à Reims pendant la période du sacre de Charles X mais, par
fidélité aux Bourbons, il refuse de reconnaître la Monarchie de Juillet en
1830. En 1994 un industriel achète le château dont il ne reste que le
rez-de-chaussée et une des tours. Il le restaure avec pour objectif d'en
faire un hôtel-restaurant.
Un dessin de Poulain montre un aspect très intéressant du château dans sa
partie qui n’existe plus. On distingue une petite galerie construite entre
la tour qui n’a pas été reconstruite et le pignon de la partie du logis
principal non reconstruit non plus qui jouxtait la vieille tour. Flanqué de
deux grosses tourelles d’angle surmontées de corniches sur modillons et toit
en dôme, le corps de logis, aujourd’hui en partie reconstruit, présente des
fenêtres à lancis et à crochets surmontés d’un toit à la Mansard, percé de
belles gerbières à frontons alternativement triangulaires et arrondis. Une
autre tour s'élève derrière le château. Il manque une partie de l’étage du
pavillon central et la tour qui faisait le pendant à celle restaurée et qui
était écroulée. Ainsi les premier et deuxième étages ont fait place à une
terrasse entourée d’une balustrade de pierre et la tour de droite ne
conserve plus que sa base. La chapelle du Bois-Guy est accolée à la tour du
château, la seule encore en place. Les boiseries originelles du chœur,
datant du XVIIe siècle, ont été retrouvées et remises en place. La cour est
fermée sur un côté par les anciens communs, de la même époque que le château
; ils ont conservé leur toit à la Mansard, les fenêtres surmontées d’oculus
ou de triangles, et des gerbières ouvragées. Les dépendances sont
constituées d'un seul corps de bâtiment, encadré aux extrémités par deux
pavillons rectangulaires en avancée. L'ordonnance régulière de la façade est
caractéristique de l'esprit classique au goût du jour à la fin du XVIIe
siècle. (1)
château de Bois-Guy 35133 Parigné, tel. 02
99 97 34 60, hôtel restaurant avec une salle pour réceptions, 1er golf
durable de France.
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