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Bien que construit pour un malouin, le
Montmarin, se démarque totalement de l'architecture des malouinières. Outre
le charme de son site et de son implantation ce château qui s'apparente
davantage à une "folie", est tout à fait remarquable par la qualité et
l'originalité de son architecture, et ce, à plusieurs titres. D'abord
l'ordonnancement de son élévation sur jardin, avec arcades, décalage de
niveaux entre le corps de logis et les pavillons et contrastes de toitures,
ensuite par l'association dans le gros oeuvre de matériaux comme le bois,
employé pour les balustrades, à la base des toits ou certaines clefs d'arcs.
D'autre part, bien que modifiée au XIXe siècle, sa distribution intérieure
reste très intéressante, et bien plus encore, les exceptionnels décors de
boiseries du grand salon central, uniques du genre en Bretagne, probablement
exécutés par des artistes ayant travaillé pour les cabinets intérieurs de
Versailles. Il faut signaler enfin le jardin qui, malgré ses aménagements du
XIXe siècle, a conservé la plupart de son tracé et de ses terrasses
d'origine qui, à la fin du XVIIIe siècle en faisaient un des jardins les
plus remarquables de toute la contrée. L'allure générale du Montmarin, trois
pavillons réunis entre eux par des ailes couvertes à l'origine en terrasse,
le rattache plus aux folies construites autour de Paris qu'aux
"malouinières" du Clos-Poulet. Il se peut que cette architecture dont le
toit en carène est d'ailleurs étonnant autour de 1760, reprenne comme modèle
l'ancien château du Colombier, construit à Paramé en 1715 et décrit à la
Révolution comme "un corps de bâtiment flanqué de deux pavillons en terrasse
pavés de pierres plates et surmontés chacun d'un autre petit pavillon".
L'édifice présente aussi la particularité d'utiliser le bois dans le décor
d'architecture : agrafe de la porte centrale, balustrades du toit. Dans la
cour, sur les arcades des communs, les clefs de granite, en retrait,
devaient également être recouvertes par des muscarons de bois sculpté.
Château construit en 1758 pour Aaron-Pierre Magon du Bosc, terminé en 1763.
Vendu en 1782 à Benjamin Dubois, armateur de Saint-Servan, qui transforme
l'anse de Créhen, en contrebas, au sud du château, en chantier naval avec
bassin à flot. La chapelle semble construite à la même époque. Importants
travaux à la fin du XIXe siècle : le corps de logis est transformé du côté
de la cour par l'extension des ailes de part et d'autre du corps central ;
la distribution intérieure est modifiée, en particulier par la suppression
de l'escalier principal dans le vestibule ; suppression des allées séparant
le corps de logis principal des pavillons ; déplacement et reconstruction
des escalier latéraux. Ajout dans la cour d'un bassin de marbre provenant de
la Basse Flourie à Saint-Servan, construction d'une ligne d'arcades doublant
le mur de la cour du côté du chemin et remontage à l'envers, d'un portail du
XVIIe siècle, couvert d'un arc plein cintre. Transformation de la moitié
inférieure du jardin en parc paysager à l'anglaise.
Le corps de logis du château, entre une cour à l'ouest et un jardin en
terrasse à l'est, descend vers la Rance. Couverture composée d'un assemblage
complexe de différentes toitures : toits en pavillon et à l'impériale
accolés sur le corps central, toit brisé sur les extrémités du logis, toits
à longs pans de faible pente jumelés couvrant les ailes avec chêneau
intermédiaire. Sur le jardin, frontons sur les trois pavillons et arcades
dans le rez-de-chaussée des ailes. Communs de part et d'autre de la cour,
constitués de rangs d'arcades. Portail du côté ouest de la cour avec
alignement d'arcades de part et d'autre. Chapelle dans le prolongement du
pavillon nord. Pavillons en rez-de-chaussée au deux extrémités de la
terrasse bordant la Rance.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et des
communs, y compris le portique à l'entrée de la cour d'honneur ; les
boiseries de la salle à manger ; les boiseries, le plafond et le parquet du
grand salon ; la cour d'honneur ; les terrasses, les parterres et les
jardins bordant la Rance : classement par arrêté du 20 juillet 1966.
L'ensemble du parc comprenant les murs de clôture, le parc (à l'exclusion
des parties précédemment classées), les murs de quai avec les pavillons
subsistants et la rabine d'accès : classement par arrêté du 2 mai 1995. (1)
château de Montmarin 35370 Pleurtuit, ouvert au public du 1er avril au
1er novembre, tous les jours de 14h à 19h, fermé le samedi.
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