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Cité dès le milieu du XIIe siècle comme fief
de Guillaume l'Angevin, Montmoron passa par alliance à la famille de Sévigné
à la fin du XVIe siècle, puis en 1695 à la famille du Hallay qui l'avait
encore en 1789. L'ancien manoir possédait un droit de haute justice ; il fut
érigé en comté en 1657. L'histoire du site est complexe et peu documentée
cependant les éléments conservés sur place permettent d'avancer quelques
hypothèses. Les vestiges les plus anciens (XVIe siècle), situés au niveau du
corps de logis ouest et visibles sur la cour (façade est) sont très
probablement ceux de l'ancien manoir ; ce corps de bâtiment conserve des
vestiges de portes anciennes et une grande baie surmontée d'une accolade ;
partiellement détruit, il a été reconstruit et remanié, en particulier au
niveau supérieur, par le percement de baies au XIXe siècle. Il devait être
prolongé vers le nord, par un corps de bâtiment bas, vraisemblablement des
dépendances, lequel a été rehaussé postérieurement. Au nord, un logis placé
en retour d'équerre conserve des éléments de la fin du XVIe siècle ou du
début du XVIIe siècle ; il est flanqué, à l'arrière, par un autre logis
datant du XVIIIe siècle (linteau cintré en bois) et transformé au XIXe
siècle. Le corps de logis Est (à droite de la cour) est plus difficile à
interpréter ; tandis que le cadastre de 1828 mentionne, à cet emplacement,
trois parcelles différentes et vraisemblablement un corps de bâtiment en
ruine au sud-est, les élévations indiquent la présence de bâtiments anciens
très lourdement remaniés, tant sur la façade ouest avec la reprise de toutes
les ouvertures et des décalages de niveaux, que sur la façade est où les
baies ont pour la plupart été percées au XIXe siècle.
Par ailleurs, les quatre souches de cheminées et la toiture brisée datent
également du milieu du XIXe siècle. Cet ensemble a pu correspondre aux
communs d'un château construit au cours de la première moitié du XVIIe
siècle, disparu avant la Révolution et dont on ignore l'emplacement. La
conservation du mur de clôture du jardin, d'un rare bassin polygonal (1625)
placé au centre de celui-ci et alimenté par un système hydraulique et d'une
remarquable chapelle datée des années 1630, permet de supposer qu'un corps
de logis contemporain et de même qualité architecturale ait été édifié à
cette période faste de l'histoire de la seigneurie. Acheté comme bien
national à la Révolution, le château de Montmoron a alors été divisé en deux
propriétés séparées par la cour. Tandis que les bâtiments Est sont
transformés en un agréable logis au cours du XIXe siècle, il faut attendre
les années 1900 pour que d'importants travaux soit entrepris dans le corps
ouest. Le logis est alors agrandi vers l'ouest par la construction d'un
bâtiment de style "châlet" conforme au goût de l'architecture de
villégiature de l'époque. Les abords du château sont modernisés avec la
construction d'une conciergerie à l'ouest de la chapelle, d'un portail
d'entrée et d'un pigeonnier. Hormis une remarquable chapelle et un bassin,
rien ne subsiste de l'ancien château de Montmoron, vraisemblablement ruiné
avant la Révolution. Les bâtiments existants témoignent des aménagements
successifs du site depuis le XVIe siècle jusqu'au début du XXe siècle et de
l'aménagement, au milieu du XIXe siècle, d'un nouveau corps de logis à
l'est. (1)
château de Montmoron 35490 Romazy,
propriété privée, ne se visite pas.
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