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Ogée, dans son dictionnaire de Bretagne, nous
assure que "le château de Saint-Gilles-Perronnay est une seigneurie qui
passe pour une des plus distinguée du ressort de Rennes". Elle appartenait
en 1350 à Rodolphe de Saint-Gilles; Gilles-Olivier, son fils fut gentilhomme
de la chambre; la famille de Saint-Gilles est l'une des anciennes de
Bretagne; elle remonte à Guillaume, nommé dans une donation aux moines de
Savigné en 1163; les plus grandes seigneuries qu'elle eut furent
Saint-Gilles, Betton, Romillé, la chapelle-aux-Filzméens, etc... Elle
portait "d'azur semé de fleur de lys d'argent" d'après un sceau de 1367. Il
n'y aura aucune difficulté à obtenir des renseignements sur cette famille,
encore existante lors de la Réformation de 1669, elle a produit ses preuves
avec onze générations; on trouvera tous les renseignements à la Bibliothèque
Nationale, Paris, Carrés d'Hozier, pièces originales, etc… Perronnay passa,
nous ne savons trop à quelle occasion, dans la famille de Laval, car elle
fut annexée à la seigneurie de Romillé; nous trouvons en effet en 1469 "Aveu
de la terre et seigneurie de Romillé, comprenant les forteresses de Romillé,
du Perronnay et de la Durantays... par Guy, Comte de Laval, seigneur de
Vitré et de Châteaubriant. Ce texte serait très intéressant, car il
permettrait de connaître avec exactitude l'état de la forteresse du
Perronnay à cette date, ainsi que l'étendue de la seigneurie correspondante.
La terre du Perronnay passa donc de Saint-Gilles aux Laval entre 1350 et
1469; la généalogie de la première famille permettra probablement de
préciser comment et à quelle date. Désormais, Perronnay restera toujours
annexé à la seigneurie de Romillé, jusqu'au jour où elle deviendra même le
chef-lieu.
Guy, comte de Laval en 1469 était Guy XIV, majeur en 1429, et donc né en
1404; il devait épouser Marguerite, fille du Duc, mais celle-ci mourut en
1427; en 1430, le Duc lui donna sa fille Isabeau, aînée de Marguerite, qui
mourut en 1443; il épousa le 1er décembre 1450 Françoise de Dinan, veuve de
l'infortuné Gilles de Bretagne; Guy XIV mourut le 2 septembre 1486, dans son
château de Châteaubriant. En 1506, autre aveu des mêmes terres par Jean de
Laval, sire de Châteaubriant, du Gâvre et de Montafilant. Jean de Laval,
sire de Châteaubriant en 1506, était le fils de François de Laval et de
Françoise de Rieux, qu'il avait épousé vers 1481, né en 1486, son père
décéda en 1503; on sait que les propriétaires avaient trois années pour
fournir un aveu lors d'un changement quelconque. François de Laval étant
mort en 1503, il est donc normal que Jean rendit aveu en 1506; nous avons
donc ainsi la succession: 1469-1486: Guy XIV, comte de Laval épouse en 1430
Isabeau de Bretagne; puis en 1450 Françoise de Dinan; et mourut en 1486.
1486-1503: François de Laval, fils de Guy XIV et de sa seconde femme
Françoise de Dinan hérita par sa mère de tous les biens de la maison de
Châteaubriant dont elle était issue; il fut donc par elle baron de
Châteaubriant, seigneur de Candé, Vioreau, Montafilant, Beaumanoir etc...;
il épousa vers 1471 Françoise de Rieux, et fut ainsi par sa femme seigneur
de Derval, Rougé, Malestroit, Châteaugiron, Nozay, Issé, Jans, Fougeray,
Guénéné, et un nombre infini d'autres terres et seigneureries. Mais c'est
comme cadet de la maison de Derval qu'il eut la terre de Romillé Perronnay,
mais en 1503, il laissait la succession à son fils: Jean de Laval, né en
1486, qui hérita à la mort de son père des immenses possessions de sa
famille; c'est lui qui fit construire le nouveau château de Châteaubriant;
il avait épousé la belle Françoise de Foix, dont on a si diversement parlé,
et qui mourut en 1537.
Jean de Laval rendit donc aveu en 1506 pour la terre de Romillé: la famille
de Laval portait "d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alerions
d'azur, la croix chargée de cinq coquilles d'argent". D'après le chanoïne
Guillotin de Corson (grandes seigneuries de Haute-Bretagne), cité par Banéat,
les Laval vendirent la terre de Romillé au début du XVIe siècle aux Thierry,
seigneurs de Boisorcant, qui la vendirent en 1627 aux Saint-Gilles. Cette
famille issue de la bourgeoisie rennaise, fut l‘une des plus importante du
XVIe siècle, sur laquelle on commence à beaucoup écrire car les auteurs
s'intéressent aujourd'hui de plus en plus aux grands banquiers et
financiers; cette famille a fourni ses preuves en 1668, et donc il ne sera
pas difficile d'en avoir une filiation exacte; il est probable que
l'acquéreur de la terre de Romillé était Michel Thierry, receveur des
fouages de Rennes et argentier d'Anne de Bretagne, anobli en 1500, marié à
Marguerite Bonin. La famille Thierry portait "d'azur à trois têtes de
lévrier d'argent coupées et colletées de gueules, bouclées et clouées d'or".
Cela dit, il nous semble que si la famille Thierry possède la seigneurie de
Romillé, elle ne dut pas avoir celle de Perronnay car nous trouvons en
effet, dans Dom Morice: 1593 Messire Olivier de Saint-Gilles, sieur du
Perromnay, chevalier de l'Ordre du Roy, député de l'Ordre de Ta noblesse aux
Etats, et 1595: Messire Olivier de Saint-Gilles, chevalier de l'Ordre,
seigneur de Perronnay, âgé de 52 ans, témoin lors de la réception des
preuves du marquis de Coëtquen pour l'ordre.
Les Saint-Gilles étaient donc en possession dès 1593 de Perronnay alors que
les Thierry avaient Romiîlé; il est donc pensable que les Laval vendirent
séparément les deux seigneuries, car il serait absurde que les Thierry où
ils avaient acquis les deux n'en aient ensuite vendu qu'une partie. Nous
pensons donc que les Saint-Gilles exercèrent, lors de la vente des Laval
leur droit de rachat, et reprirent ainsi possession de Perronnay. Durant les
guerres de la Ligue, Ta forteresse de Perronnay eut fort à souffrir, et
finit même par être ruinée, nous devons avouer que nous ne savons pas au
juste quel était le parti qu'avaient embrassé les Saint-Gilles, celui des
catholiques ou celui des protestants. En 1627, les Saint-Gilles prirent donc
possession de la seigneurie de Romillé, l'unissant ainsi à Perronnay; il
faudra voir pour cela "Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne”, du
chanoine Guillotin de Corson. D'après Banéat, c'est en 1653 que le nouveau
château, subsistant partiellement aujourd'hui, fut bâtis, indiquer une date
simple est parfaitement stupide: il fallut au moins dix ans, sinon vingt,
pour faire pareil édifice, quoiqu'il en soit le château était donc neuf à
cette date de 1679; tous deux avaient eu Messire René-Nicolas, chef de nom
et armes de Saint-Gilles, seigneur de Perronnay, Romillé, la Durantais, qui
avait épousé dame Françoise de Boisbaudry, dame dudit lieu; tous deux
étaient décédés à cette date, et c'est Renée du Breil qui rendit aveu en
1679, comme tutrice de ses petits enfants; on peut remarquer qu'à cette date
la terme de Perronnay est placé devant celui de Romillé: dès que le nouveau
château fut bâti, il devint le chef-lieu de la seigneurie, c'est donc Renée
du Breil qui nous fournira la description de son remarquable château.
En 1684 c'est Jean-Baptiste de Saint-Gilles, chevalier, seigneur de la
Ville-Auffray qui rendit aveu, soit cinq ans après sa grand-mère; il est
probable qu'il venait d'être majeur et de recueillir ainsi la succession
paternelle; il avait épousé Marquise du Guesclin, et mourut avant 1613. 1693
et 1703: les enfants mineurs des précédents, le fait qu'il ait eu des
enfants mineurs en 1703, indique qu'ils sont nés après 1678. Jean-Baptiste
de Saint-Gilles dut donc se marier dans les années 1680-1690. Durant le
XVIIIe siècle, cette terre continua d'appartenir aux Saint-Gilles, on
trouvera certainement des précisions intéressantes dans les "registres
paroissiaux" de l'abbé Paris-Jallobert, ainsi que dans les "Grandes
seigneuries de Haute-Bretagne". A la Révolution, nous ne savons ce qu'il
advint, maïs il est probable que les Saint-Gilles émigrèrent; Perronnay dut
donc être vendu nationalement. Au XIXe siècle, Perronnay appartenait aux
Vaucouleurs de Langamet; on trouvera tous les renseignements sur cette
famille dans le tome V des Filiations bretonnes du Vicomte de la Messelière.
Elle vint par succession à la fin du XIXe siècle de cette famille aux de La
Hamelinaye, qui la possèdent aujourd'hui, pour toute cette période du XIXe
et du XXe siècle il faudra se reporter aux archives de la famille qui
doivent contenir les actes nécessaires.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château de Perronnay :
inscription par arrêté du 18 février 1948. (1)
château
de Perronnay 35850 Romillé, propriété privée, ne se visite pas.
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