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Château du Rocher Portail à Saint-Brice-en-Coglès
 
 

   Le château de Rocher-Portail est un projet de grande envergure dans les premières années du XVIIe siècle. Les seuls éléments de datation dont nous disposons pour sa construction sont la date d'achat de la terre en 1596, et la date de 1617, figurant sur le fronton sud du corps central. Cette dernière correspond sans doute à la date d'achèvement de l'édifice. Le Rocher-Portail qui s'appelait le Rocher Sénéchal était le gage féodé du sénéchal de la seigneurie de Saint-Brice. C'est en 1596 que Gilles Ruellan acheta le Rocher Sénéchal à François de Carné, sieur de Rosampoul. Il le rebaptisa Rocher-Portail et il en prit le nom. Gilles Ruellan, natif d'Antrain, connu une prodigieuse ascension, parti de rien il s'éleva jusqu'aux plus hautes fonctions à la cour de Henri IV. Il amassa rapidement une fortune considérable. Ruellan paraît avoir commencé son activité de financier comme sous-fermier de l'impôt et billot pour quelques paroisses de la région malouine, sans doute pour son patron de l'époque, Ferrière, marchand de toile. Durant la guerre de la Ligue, il se lance dans le trafic d'armes. Il rendit de grands services à Henri IV par la part qu'il prit à la soumission des villes de Dinan et de Fougères à son obéissance. En 1598, il assiste aux états de Bretagne comme bourgeois de Fougères représentant la ville. On dit également qu'il servit d'agent de liaison entre le roi et le duc de Mercoeur qui fit sa soumission en 1598. Ce fut le motif qui lui mérita de ce monarque des lettres de noblesse au mois de septembre 1603. Il reçut pour armoirie d'argent au lion de sable, armé, langué et couronné d'or. Ce fut aussi en considération des services rendus au roi que le même Henri IV érigea, en l'an 1608, en baronnie, les terres du Tiercent et du Rocher-Portail que Gilles Ruellan avait achetées. Il possédait quantité d'autres domaines en Bretagne. Il avait acheté la seigneurie du Tiercent en 1602, et, en 1607 le château de Monthorin à Louvigné-du-Désert, devint châtelain de la Ballue en Bazouges-la-Pérouse en 1615.
Si la construction se fait sur les bases d'un manoir antérieur, celui-ci s'efface presque totalement au profit du bâtiment neuf. En effet, les programmes crées ex-nihilo sont assez rares dans l'architecture civile. On en repère l'existence dans la partie nord du corps central par une rupture d'appareil. De ce premier bâtiment ne subsiste que quelques fragments de murs et une petite baie avec linteau en accolade dans les latrines du premier étage du pavillon nord-est, ainsi que la porte y donnant accès ornée d'un cavet. Le château laisse apparaître plusieurs campagnes de travaux sans doute assez rapprochées. En effet, les fenêtres n'offrent pas moins de quatre modèles différents, les lucarnes cinq et les corniches cinq. Le corps central correspond sans doute à la première campagne de travaux. Sa construction est homogène malgré des différences de corniche, de lucarnes et de baies. Les très hautes souches de cheminées du château avec leur couronnement semi-circulaire, ne furent pour une partie d'entre elles, terminées que vers 1650.Le château s'inscrit dans le type des châteaux à cour close de la charnière des XVIe et XVIIe siècles. Le château affirme un souci d'élégance classique et de symétrie, notamment au niveau de la galerie percée dans l'aile gauche, dont les arcades séparées par des pilastres toscans, présentent un caractère italianisant. L'élément le plus intéressant de l'édifice est sans aucun doute sa galerie. Un tel ouvrage est rare dans les châteaux bretons du XVIIe siècle, bien que le principe ait été fréquent au siècle précédent. Les analogies entre le répertoire décoratif du Rocher Portail et celui du transept nord de la cathédrale de Saint-Malo construit de 1594 à 1605 par Thomas Poussin, architecte du roi de France, notamment le grand fronton courbe de la façade du château avec ses deux oculi, ont conduit Christophe Amiot, architecte des Bâtiments de France, à conclure que le Rocher Portail est peut-être l'œuvre du même architecte.
Le Rocher Portail, bien que profondément restauré vers 1860, nous est parvenu dans un état proche de celui de sa construction et n'a pas subi de mutilation. Outre la réfection des toitures à cette époque, d'une bonne partie des menuiseries et du décor intérieur, des portes furent créées en façade sud pour faciliter l'accès à la basse cour. Dans le pavillon sud-est, on se contenta d'abaisser les appuis de deux fenêtres existantes et on procéda au percement d'une fenêtre supplémentaire pour l'éclairage de la nouvelle cuisine. Il semble que dès l'origine aient existé les deux communs de la basse cour, isolés du logis par un fossé. Ils seront complétés au XVIIIe siècle, après 1711, par un autre bâtiment fermant la cour au sud. Vers l'est existe un parterre également isolé du logis par un canal. En 1725, ce parterre était formé de quinze compartiments carrés plantés d'arbres fruitiers, longé au sud d'une allée verte où se trouvaient des espaliers. Cette disposition se retrouve sur le cadastre de 1833. Elle ne fut modifiée que par l'adjonction d'un potager empiétant en partie sur l'allée verte, réalisée lors des travaux de 1860. Le Rocher-Portail possède une chapelle et un colombier. On voyait dans la chapelle un autel en pierre reposant sur deux colonnes et sur un massif triangulaire en maçonnerie. Il conserve également ses douves et une motte au bord de la Loysance.
Les bâtiments composant le château du Rocher Portail ferment de trois côtés une cour d'honneur que clôt vers l'ouest une balustrade en granite précédée d'une douve. La douve communique avec l'étang qui baigne l'aile nord du château. Le corps central du château est flanqué de deux ailes en équerre. Autour d'une cour de trente mètres sur trente et un sont disposés un logis principal au fond où se trouvent les salles, et deux ailes latérales, employées l'une en galerie, l'autre regroupant appartements et pièces de service. Le côté de l'entrée ne paraît pas avoir été clos à l'origine mais en terrasse, et simplement protégé par un fossé, bien que surveillé par deux canonnières. Quatre pavillons flanquent les angles, ceux situés de part et d'autre du logis qui renferment les chambres étant les plus imposants. Dans celui du nord-ouest se trouve la chapelle proche de la porte du logis, ouverte sur la galerie en rez-de-chaussée par où le maître des lieux peut aller sans passer par d'autres appartements que le sien. Le pavillon sud-ouest est occupé au rez-de-chaussée par une pièce à feu indépendante correspondant peut-être au logement du portier. Dans l'aile sud une porte charretière percée au centre de la façade permet d'accéder au château à partir de la basse-cour. Cette entrée secondaire forme un axe qui abouti à la travée centrale de la galerie. Les volumes des pavillons sont marqués par leurs hautes toitures. L'égout du toit règne pour l'ensemble du bâtiment à la même hauteur.
La façade principale est construite en pierre de taille, avec des baies à bandeau d'encadrement plat dont les piédroits se prolongent légèrement sous l'appui. Les lucarnes sont les plus imposantes du château avec un fronton courbe et une architrave bombée. Deux grands frontons semi-circulaires percés d'oculi marquent, aux deux extrémités de la façade, les doubles travées des escaliers. La corniche présente des modillons en point que l'on retrouve sur les faces latérales des pavillons est. Les façades de la partie est, vers l'extérieur, sont traitées plus simplement, justifiant le changement d'aspect des différents éléments décoratifs. Il semble qu'on ait utilisé une corniche d'un modèle plus ancien du côté ouest, faite de simples modillons en quart de rond. Les baies sont dépourvues de tout ornement, tout comme les lucarnes à simple fronton triangulaire. Les ailes nord et sud présentent des travées régulières qui s'organisent en symétrie de chaque côté de l'axe perpendiculaire marqué par la porte charretière et l'accès de la galerie. La façade sur cour de l'aile nord, celle de la galerie, est construite en grand appareil de pierre de taille. Cette galerie relie la chapelle munie d'une canonnière rectangulaire évasée au corps central du logis ; à l'étage elle ne contient qu'une longue pièce éclairée par de grandes baies. Le rez-de-chaussée est formé d'une galerie à arcades rythmée de pilastres ioniques. Les grandes baies de l'étage ont un encadrement utilisant un bandeau bombé, encadré de baguettes et reposant sur un appui saillant mouluré, également bombé. Le décor des lucarnes diffère par la présence d'encadrements à crossette. La corniche est d'un modèle original propre à cette façade. La travée centrale de l'aile sud avec le pont-levis forme un léger avant-corps.
Les façades ouest et nord du pavillon répondent exactement à celle du pavillon de la galerie. La façade sur cour de l'aile sud reprend les baies du corps central et les lucarnes correspondent à une variante plus moulurée de celles de la façade nord de la galerie. Uu état des lieux de 1711 permet de connaître la disposition intérieure du château. La distribution se fait par deux escaliers situés à chaque extrémité du corps central formant la liaison avec les pavillons. La façade sur cour est dissymétrique à cause des percements des salles. En effet, on a deux baies pour la grande salle et une seule pour la petite. Les deux salles du corps central se répètent sur deux niveaux et disparaissent dans le comble. La cuisine se trouvait à l'origine au sous-sol du pavillon nord-est, elle avait un accès direct vers l'extérieur à l'arrière du château. Un niveau de cave existait sous la galerie complété par une pièce de réserve sous le vestibule. Cette cuisine en sous-sol fut abandonnée lors des restaurations du XIXe siècle au profit de la grande pièce du rez-de-chaussée du pavillon sud-est. Les pavillons est renferment les appartements privés. On y retrouve l'association, chambre, garde-robe, latrines. Ces appartements sont distribués par l'escalier et occupent chacun un niveau. L'appartement principal est au premier étage du pavillon nord-est. La chambre commande la galerie. Cette galerie se termine par une pièce ouverte sur chacune des faces, aux percements parfaitement symétrique, qui correspond à un cabinet. Des vestiges de décors peints sur les ébrasements des fenêtres et de la cheminée confirment qu'il s'agit là d'une pièce particulièrement soignée comme un cabinet. Sa position à l'écart du logis, au-dessus de la chapelle en fait un lieu idéal de retrait. De plus, la garde-robe de la chambre est desservie par un escalier indépendant, indispensable pour le service de la chambre du maître. La distribution du pavillon sud-est reprend le schéma du pavillon nord-est avec deux appartements superposés. Le Rocher Portail conserve encore un décor peint du XVIIe siècle dans la galerie et le cabinet lui faisant suite. Dans les autres pièces les décors ont été repeints lors de la restauration du XIXe siècle.

Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; la grande avenue du château ; le jardin potager ; les façades et les toitures du pavillon du parc ; les douves ; l'étang et le parc : classement par arrêté du 27 septembre 1961. (1)

château du Rocher-Portail 35460 Saint-Brice-en-Coglès, propriété privée, ne se visite pas, visible de la route.

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     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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