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Château de la Rouerie à Saint-Ouen-la-Rouerie
 
 

 La Rouërie fut depuis l’époque médiévale la résidence d’une famille qui, par ses liens avec les seigneurs de Combourg et les ducs de Bretagne, a exercé une forte emprise sur l’histoire locale. On sait que le duc Conan III assista au mariage qui fit entrer la seigneurie dans les biens de Robert Tuffin en 1146. Parmi ses descendants se détache au XVIIIe siècle la figure exceptionnelle de Charles Armand Tuffin, marquis de la Rouërie (1756-1793). Né à Fougères, il s'embarqua pour les États Unis d'Amérique en 1777, à l’âge de 26 ans, et s'engagea dès son arrivée dans l'armée américaine. Sur décision du congrès, il commandera une légion de dragon qu'il créera lui-même avec des volontaires. Il prit une part active dans de nombreuses batailles aux cotés des insurgés, notamment Short hills où il capturera un détachement anglais. La fameuse bataille de Yorktown sonne le glas de la présence anglaise en Amérique et permet à La Rouërie, Washington aidé par Rochambeau et La Fayette de s'illustrer par le combat, en faisant capituler l'armée du général Cornwallis. Cette victoire marqua la fin de la guerre d'indépendance américaine. Décoré et élevé au grade de brigadier général de l'armée américaine par son ami George Washington lui-même. Le colonel Armand quitta Philadelphie pour la France en mai 1784. A son retour il se mit au service du roi Louis XVI et de la Bretagne. Promu colonel commandant un régiment de chasseurs, il fut élu délégué de la noblesse au parlement de Bretagne. La révolution naissante puis grondante le poussèrent à organiser une résistance: "la chouannerie bretonne"mais sa mort prématurée le 30 janvier 1793 brisa son destin. Le domaine tomba en déshérence et fut racheté sous la Restauration (1824) par la famille Barbier qui en est toujours propriétaire.
Aucun élément de l’ancien manoir ne semble avoir été conservé et l’homogénéité de l’édifice actuel ne fait pas deviner une construction conduite en réalité en trois grandes campagnes (XVIIe - XVIIIe - XIXe siècles). La partie gauche du château (sud-ouest) apparaît comme la plus ancienne et a sans doute été mise en place dans les premières décennies du XVIIe siècle comme le laisse penser un appui de fenêtre portant la date 1624 (il n’est pas exclu que ce logis ait été édifié sur les vestiges d’un édifice du XVe ou du XVIe siècle). Un siècle plus tard (vers 1730), on en allongea de manière conséquente le plan massé pour répondre, comme il était fréquent au XVIIIe siècle, aux nécessités de la vie provinciale (logement à la belle saison de la famille, des amis et d’une importante domesticité). Cette extension se fit dans l’alignement du bâtiment existant par l’élévation du corps central et de la partie droite (nord-est). Une aile en retour d’équerre fut développée à cette époque sur la façade postérieure. Outre la destruction de l’aile en retour et le remaniement de la façade correspondante, les interventions du début du XIXe siècle (1824) semblent avoir principalement porté sur le corps de logis central: les pilastres plats et le fronton ont sans doute été modifiés à cette époque, alors qu’un campanile était par ailleurs aménagé. Des dessins aujourd’hui conservés aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine laissent penser que l’architecte rennais Louis Richelot (1786-1855) a été associé à ces transformations.
Le château de la Rouërie est représentatif d’un grand nombre de châteaux du XVIIIe siècle dont la façade unifiée s’ordonne autour d’un corps central qui constitue l’axe de la composition. Sobre et élégante, la façade principale orientée au sud-est présente une ordonnance classique: développement horizontal rythmé en onze travées, équilibre des pleins et des vides, symétrie rigoureuse, animation de la partie médiane par un faux avant-corps couronné d’un ample fronton triangulaire supporté par deux pilastres en faible relief. A l’exception du bandeau mouluré qui sépare les deux niveaux d’habitation, les éléments de décor sont d’une grande sobriété: linteaux droits des percements, absence de modénature. Les hautes baies de l’étage ouvrent sur l’extérieur par un garde-corps de fer forgé du 19e siècle. L’axe du bâtiment est seulement souligné par le cintre de la porte d’entrée, l’arc segmentaire de la baie supérieure, les armoiries du fronton et un petit campanile placé au faîte du toit. Les murs sont élevés en moellons de schiste alors que le granite taillé a été réservé aux éléments les plus marquants de la composition: fronton, pilastres, encadrements des baies, chaînages d’angles, bandeau. La disparition de l'enduit du corps central et de l’aile droite est due à des travaux de restauration effectués en 1992.
On note à l’étage la présence d’une pierre intégrée à la maçonnerie portant les armoiries de la famille Tuffin de la Rouërie: "d’argent à la bande de sable chargée de trois croissants d’argent". L’élévation est couronnée d’une discrète corniche à modillons en bois qui assure la jonction avec le toit. Celui-ci se trouve animé par six lucarnes à frontons triangulaires alignées dans l’axe des travées. Deux oeils-de-bœuf situés à chacune des extrémités s’inscrivent dans le pan oblique formé par la croupe du toit, introduisant une variante décorative. Plus austère, la façade postérieure comporte en son centre un avant-corps qui abrite l’escalier. Les ouvertures, moins nombreuses, sont ordonnées en cinq travées dominées par des lucarnes similaires à celles de la façade principale. A l'intérieur, un important vestibule logé dans le corps central de la demeure abrite l’escalier en pierre à deux volées droites qui distribue l’étage. Rez-de-chaussée et étage sont à peu de choses près organisés de la même manière, comptant deux salles en enfilade organisées de part et d’autre de la cage d’escalier (une chambre occupe la partie située au dessus du vestibule d’entrée). La disposition initiale des pièces de l’étage semble avoir été modifiée au XIXe siècle par la mise en place de cloisons légères formant un couloir situé en façade postérieure ainsi que de petits cabinets de toilette attachés à chacune des chambres. De beaux lambris ainsi qu’un nombre important de cheminées des XVIIe et XVIIIe siècles sont à signaler.
Si la destruction de l’ancienne chapelle, du portail d’entrée (entre 1792 et 1813) et du colombier sont à déplorer, une partie des communs a été conservée. On retiendra particulièrement les écuries qui portent la date 1790 (et dont la construction est sans doute liée aux activités clandestines du marquis de la Rouërie) ainsi qu’un petit pavillon en brique coiffé d’un toit à l’impériale ayant pu servir de latrines ou de soue à cochons. L’ensemble est entouré d’un vaste parc dans lequel le marquis de la Rouërie fit planter quatre tulipiers rapportés de son séjour en Amérique. (1)

Éléments protégés MH : le château de la Rouerie ; les communs de 1790 ; la soue à cochons ; le parterre : inscription par arrêté du 7 août 1996.

château de la Rouerie 35460 Saint-Ouen-la-Rouerie, ouvert Avril, Mai, Juin, Septembre et Octobre uniquement pour les groupes de 15 personnes sur réservation. Juillet, Août parc ouvert au public du lundi au vendredi de 12h30 à 18h30, ouvert le dimanche de 14h30 à 18h30. Fermé le samedi. Tel. 02 99 18 01 02. A deux pas du Mont Saint Michel, le Château de la Rouerie est un lieu d’exception pour organiser mariages ou séminaires dans une magnifique salle de caractère, dans les anciennes écuries du XVIIe et XVIIIe siècle.

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  source de l'historique : https://inventaire.patrimoinebretagne.fr

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