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La Fosse-Hingant, est une
demeure chargée d'histoire, dont l'architecture conserve les traces. La
terre est connue depuis 1418 comme relevant de la seigneurie du
Plessix-Bertrand et l'on connaît parfaitement la succession des
propriétaires depuis cette date jusqu'à nos jours. Mais l'histoire de la
demeure en elle-même est fort peu documentée et a surtout été très peu
étudiée ; à part l'ancienne propriétaire, Mme de Dieuleveut, tous les
propriétaires depuis une trentaine d'années ont refusé toute visite de leur
demeure. Les éléments historiques connus et les photographies conservées
dans l'ancien dossier de recensement permettent cependant d'en retracer les
grandes lignes. Le logis actuel ne semble pas remonter au-delà des premières
années du XVIIIe siècle. Quelques auteurs avancent l'hypothèse du XVIIe
siècle : dans ce cas, il s'agirait des toutes dernières années du siècle
(l'utilisation du toit à croupe sur les pavillons pourrait confirmer cette
hypothèse). En effet, l'architecture du logis antérieur aux modifications du
XIXe siècle, telle qu'on peut essayer de la reconstituer, est tout à fait
représentative d'un modèle de malouinières de moyenne importance, tel qu'il
aboutit vers 1720-1730 : un corps central à deux niveaux plus combles et
trois ou cinq travées, flanqué de deux pavillons, séparant nettement la cour
au nord du jardin au sud. On sait en outre que la terre fut achetée en 1657
par Olivier Trublet, sieur des Champs, membre d'une des plus vieilles
familles de la bourgeoisie malouine, qui l'a transmise à son fils François,
commissaire général de la marine à Saint-Malo de 1732 à 1739, et qui a été
le premier à prendre le titre de sieur de la Fosse-Hingant : il semble
légitime de voir en lui le fondateur de la malouinière.
Après être passée par alliance à la famille Désilles, liée au complot de la
Rouërie, et après le drame auquel elle a laissé son nom, la Fosse-Hingant
est abandonnée, puis louée à un fermier avant d'être vendue en 1821 à
Emmanuel Hippolyte Le Joliff. La propriété subit alors une vaste campagne de
travaux : le corps central du logis est remodelé dans l'esprit des maisons
de la campagne toscane, il est complété par un avant-corps à deux tourelles
carrées, et remanié : percements de nouvelles fenêtres et modification des
ouvertures anciennes, sans cependant en modifier l'emplacement, ce qui donne
une façade assez déséquilibrée : l'avant-corps vient s'appuyer juste au bord
des fenêtres situées de part et d'autre. Le toit pourrait avoir été modifié,
mais seule une visite de la charpente permettrait d'en avoir la certitude.
Les quelques témoignages que l'on possède permettent de supposer l'existence
d'un décor intérieur homogène, datant de la Restauration, au moins au
rez-de-chaussée. La rénovation du logis est suivie par une modification de
la cour, agrandie et complétée par la construction du pavillon en forme de
temple néo-classique, à portique dorique, dont l'architecture originale est
un exemple unique dans la région de Saint-Malo. Les recherches n'ont pas
permis pour l'instant de connaître l'architecture auteur de ces travaux. En
définitive, si la Fosse-Hingant ne peut plus prétendre être représentative
de l'architecture des malouinières, elle semble en revanche être l'un des
rares exemples d'une architecture de la Restauration dans la région de
Saint-Malo, et un exemple assez complet si les décors intérieurs
correspondent bien à ce que nous supposons.
Éléments protégés MH : le logis, la chapelle, le "tempietto", la cour avec
ses murs de clôture : inscription par arrêté du 20 mars 1995. (1)
château de la Fosse Hingant 35350 Saint-Coulomb, propriété privée, ne se
visite pas.
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