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L'ancienne abbaye de La Vernusse, également dénommée
Grosbois, dut être créée en 1172. L'abbaye, sous le vocable de la Vierge,
était composée de chanoines augustins. Réformée au début du XVIIIe siècle,
elle fut donnée à des abbés commendataires. Au moment de la Révolution, elle
fut vendue comme bien national et acquise par M. Robin de La Cotardière qui
fit don à l'église de Poulaines des stalles du XVIe siècle. L'abbaye,
transformée en ferme, est acquise en 1819 par la famille Naudin, puis en
1920 par M. Heurtault de Saint-Christophe. Il ne reste aujourd'hui de
l'abbaye que deux parties: certains bâtiments conventuels avec l'église; le
cloître a totalement disparu, et le logis de l'abbé. La partie monastique,
originellement du XIle siècle, a subi de très profondes modifications au
cours des siècles, notamment au XVIIe siècle. Établie selon un plan en T,
elle comprend une aile construite selon un axe nord-sud. Celle-ci est
constituée de deux corps de bâtiments à un étage placés sous de hauts toits
à deux longs pans de tuiles où quelques lucarnes de pierre viennent éclairer
les combles. installée à l'équerre et transformée en grange, l'église
possède toujours sa charpente en berceau du XVIIe siècle. Quelques éléments
de décor subsistent ça et là, telle une porte au chambranle ornée d'un
boudin reposant sur des bases toriques ou une seconde placée sous un arc
plein cintre encadrée de deux pilastres supportant un fronton triangulaire.
À l'ouest de cet ensemble, se trouve ensuite le logis de l'abbé. De style
Renaissance, il fut achevé en 1553 par l'abbé Joachim de Racine qui signa
son œuvre par un épigraphe placé à droite de l'entrée: "Processi virorum
radlicis florida succo/Perpetuum servant cui mea tecta decus" j'ai
progressé, verdoyant (allusion aux aulnes ou "vergnes" de La Vernusse) par
la sève des hommes de Racine, mon toit lui garde un perpétuel honneur.
Imposant corps de logis quadrangulaire, il s'élève sur un étage. Coiffé d'un
très haut toit à croupes, un troisième niveau est installé dans les combles.
Au sommet de la façade, quatre lucarnes de pierre alignées sur les baies des
niveaux inférieurs prennent naissance au-dessus de la corniche. Ajourées
d'une demi-croisée où d'un œæil-de-bœuf, elles présentent un important
décor: pilastres, entablement et fronton triangulaire pour les unes, fronton
courbe et ailerons pour les autres. Sur les façades, les niveaux sont
soulignés par deux bandeaux régnant avec l'appui et le linteau des croisées
que soutiennent régulièrement des pilastres. Restauré au siècle dernier, le
logis a subi de nombreuses modifications internes. Il conserve cependant ses
cheminées et un bel escalier de pierre. Il est prolongé au sud d'une aile
plus tardive à niveau unique coiffé d'un toit à la Mansart. Sur ce dernier
se retrouvent des lucarnes proches par leur profil de celles situées sur les
extrémités du corps principal. (1)
logis de La Vernusse 36210 Bagneux, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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