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Improprement appelé Les Minimes, le château
fort de Bommiers est cité dès 1163. L'identité de son possesseur est alors
inconnue mais il s'agit vraisemblablement du père de Robert de Bommez,
sénéchal d'Issoudun et seigneur du lieu entre 1180 et 1210 environ. Ce
dernier sera chargé par Philippe Auguste d'attacher au roi ou d'acheter la
fidélité de barons du Berry. Après lui, ses descendants possèdent Bommiers
jusqu'à Thibaud le Grand, mort vers 1310. Constructeur au XIIe siècle, cette
famille aménage le château au XIIIe siècle et encore au début du XIVe
siècle. Elle débute également une liste de figures illustres et puissantes
présentes sur nombre de champs de bataille. En 1214, Robert II combat en
Flandre. Succédant à Jean de Roucy, son gendre (Louis II de Sancerre) est
tué à Crécy en 1346, Louis III devient maréchal puis connétable de France en
1402, Guichard II Dauphin est tué à Azincourt en 1415. Après un court
passage entre les mains des comtes de Boulogne et d'Auvergne, Bommiers
échoit en 1444 à Georges de La Trémoille. Ses successeurs réalisent encore
d'importants travaux sur le château au XVe siècle, tandis qu'ils poursuivent
la grandeur des précédentes familles. Ainsi Jacques, chambellan du roi,
participe avec Charles VIII à la conquête du royaume de Naples, puis avec
Louis XII à celle du duché de Milan avant de mourir en 1515 après Marignan.
Il avait fondé en 1511 à Bommiers le couvent des Minimes; l'actuel nom du
château provient de cette installation. Auparavant, en 1504, Bommiers avait
été érigé en baronnie. Après lui, son frère aîné, Louis II, vicomte de
Thouars, prince de Talmont, gouverneur de Bourgogne, surnommé le chevalier
sans reproche, est tué en 1525 à Pavie. La dernière héritière
Charlotte-Catherine donne Bommiers en 1610 à son fils, Henri II de Bourbon,
prince de Condé qui achète deux ans plus tard le duché-pairie de
Châteauroux. Bommiers y est alors incorporé et cesse d'être habité. Il est
dès lors aisé de l'occuper, ce que font les Frondeurs en 1650. L'acquisition
par Louis XV en 1736 des terres de Châteauroux marque l'abandon définitif de
la place et le début de son démantèlement. Elle est finalement vendue à la
Révolution comme bien national pour 15800 livres à Philippe Baucheron.
Le château est une énorme construction constituée de trois enceintes
séparées par de larges douves asséchées au XVIIe siècle. L'accès s'y faisait
par un pont-levis disparu installé entre deux tours à l'ouest. Il ouvrait
sur une basse-cour fortifiée, aujourd'hui transformée en ferme, où se tenait
l'ensemble des communs dont un pigeonnier installé dans la tour d'angle
encore debout. Ensuite un deuxième pont-levis dit de Saint-Denis, protégé
par un châtelet à deux tours en fer à cheval, ouvrait sur le grande cour du
château, longue de plus de cent mètres. Celle-ci est close d'une enceinte
polygonale percée d'archères à croisillons. Elle est encore défendue par des
casemates d'artillerie (fin XVIe siècle - début XVIIe siècle). Elle
renfermait de nombreux bâtiments dont le logis XVe siècle installé en fond
de cour; ses latrines sont encore visibles sur les fossés. S'y trouvaient
aussi le logis des gardes, la conciergerie, un jeu de paume, le pavillon et
la chapelle romane Saint-Denis. Cette dernière était desservie depuis le
milieu du XVIe siècle par les religieux des Minimes. Au nord, une chemise
ovoïde est flanquée de deux tours circulaires du XIIIe siècle. Construites
en bel appareil de pierre de taille, ces tours sont percées d'archères à
croisillons, tandis qu'en hauteur une ligne de corbeaux suggère la présence
d'un hourd. Enfin, à l'intérieur, se trouve un donjon cylindrique sur motte
du XIIe siècle d'un diamètre de 13,5 mètres chemisée par une enceinte de
quatre tours. Ce magnifique ensemble, sans aucun entretien et pourtant
inscrit MH, est menacé d'une dégradation très rapide. (1)
Éléments protégés MH : le château de Bommier (vestiges) : inscription par
arrêté du 22 mars 1930.
château de Bommiers 36120 Bommiers, situé au lieu-dit les Minimes, propriété
privée, ne se visite pas, vestiges.
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