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George Sand, dans son roman Les beaux messieurs de
Bois-Doré, décrit ainsi les dehors de Briantes: "Deux jolis petits ruisseaux
lui font une défense naturelle. L'Indre, qui coule à trois pas de là, reçoit
ses eaux courantes et les emmène le long d'une étroite vallée, coupée de
chemins creux... les buissons, les folles herbes, les genêts, les bruyères
et les châtaigniers vous enferment de toutes parts". Ensuite George Sand
décrit les bâtiments et les énumère tour à tour: "un pavillon tout neuf,
blanc, fluet, couvert d'ardoises, grand luxe dans un pays où on a tout au
plus de la tuile. Un autre pavillon déjà très ancien, mais bien restauré.
Une tour prismatique à porte ogivale, délicatement travaillée, surmontée
d'un clocheton à épis et girouette très élancée". Elle nous parle avec
précision de "l'unique escalier qui reliait le vieux logis et le logis neuf"
et nous décrit ainsi l'intérieur du château: "il y avait partout, sur les
dalles et sur les planchers, des tapis. d'Aubusson; les tentures
reproduisaient des dames fluettes et charmantes et de jolis petits messieurs
qu'à leur panetière et houlette il fallait bien reconnaître pour des
pastourelles et des bergers. Les noms des principaux personnages de l'Astrée
étaient d'ailleurs brodés dans l'herbe sous leurs pieds, et leurs belles
paroles leur sortaient de la bouche se croisant avec les réponses, non moins
belles, de leurs vis-à-vis". Jusqu'à quel point l'imagination de George Sand
a-t-elle transformé le décor de la vie de cette époque, il est difficile de
le savoir.
Le château a subi depuis des modifications. Des celliers voûtés ont été
transformés en cuisines, et l’ancienne cuisine est devenue la salle à
manger. Le plafond a retrouvé ses poutres apparentes. Au premier étage, le
salon de 64 m² de superficie était autrefois divisé en deux pièces qui
servaient de greniers au moment où l'édifice avait été converti en ferme. La
tour dans laquelle se trouve un large escalier en vis, haute de 35 mètres
environ, n'a subi aucun changement, seule la base de la porte d'entrée
(surmontée de l'accolade typique des XVe et XVIe siècles) a subi des
réparations. Les cheminées à hotte très simples du troisième étage sur la
façade sud sont anciennes: au deuxième, celle de la chambre dite Renaissance
date de la fin du XVIIIe siècle (Louis XVI), au moment où le château était
un rendez-vous de chasse du marquis de Villaines. Les deux fenêtres
supérieures du pavillon principal sont certainement, bien qu'assez simples,
du commencement du XVIe siècle. À l'extrémité sud-est du parc, le
pigeonnier, avec ses deux mille cinq cents boulins est peut-être le plus
beau de la région (XVe siècle). Au cours des XIIIe et XIVe siècles, la
seigneurie de Briantes appartint à une famille de Garet, puis de Malval,
alliée ensuite à celle de Cluis. Cette dernière garda le fief jusqu'en 1569.
À ce moment, Pierre-Philippe de Cluis légua Briantes à Jean de
Bourbon-Busset, seigneur de La Motte-Feuilly. En 1572, les barons de La
Châtre prennent possession de la terre, et, en 1589, un mariage la fit
passer à Jacques Le Groing, marquis de Treignat. Mais, une nouvelle union de
Marie-Agnès de La Châtre amena Gaspard de May à Briantes. Saisi en 1740, le
château devint la possession de Nicolas-Pardoux de Villaines. La famille y
demeura jusqu'à la Révolution. Les biens furent vendus et le château
transformé en exploitation agricole. Acquis par Madame Douet de Villesanges,
née Godefroy, la propriété passa à M. Pierre Malval qui, en 1910, la céda à
Adrien Blanchet, membre de l'Institut et numismate réputé, c'est lui qui, en
1946, fournit l'excellente description ci-dessus à H. Soulange-Bodin pour
Les châteaux du Berri. (1)
château de Briantes
36400 Briantes, propriété privée, ne se visite pas.
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