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Le Landais est un lieu retiré, au creux de la forêt, avec son abondante
fontaine (Font-Stable), son étang et ses premiers bâtiments, lorsqu'il est
cité pour la première fois en 1115, à l'occasion d'une donation consentie
par le seigneur d'Argy à Ramburge et ses sœurs, un groupe de moniales qui
restèrent peu de temps. En effet, le premier monastère d'hommes est colonisé
vers 1129 par les cisterciens de l'Aumône (dans le diocèse de Blois), dès
1137, il est en mesure de donner naissance à une abbaye-fille, Barzelle. Au
sein de l'Ordre, l'abbé du Landais jouissait d'une certaine autorité
puisqu'il fut envoyé à Rome en 1227 pour plaider la cause cistercienne en
compagnie des abbés de La Ferté, de Clairvaux et de Trois-Fontaines.
Aujourd'hui, on ne peut que déplorer la quasi-disparition de cette abbaye de
plan cistercien typique, dans des dimensions assez semblables à celles de
Noirlac. De la vaste abbatiale, reconstruite entièrement dans la première
moitié du XIIIe siècle, il ne reste que l'imposant massif oriental: les murs
du chœur qui était à chevet plat, les deux chapelles du transept sud voûtées
d'ogives, et les ruines des chapelles nord. La sacristie, réduite à une
travée, est surmontée d'une petite salle voûtée qui ouvrait sur le dortoir
des moines. Il est permis de penser que celle-ci fut d'abord la chambre de
l'abbé avant de devenir le "trésor", c'est-à-dire la salle des archives du
monastère. À quelques dizaines de mètres de là subsiste une partie du mur
gouttereau de l'abbatiale, incluse dans la ruine d'une maison du XIXe
siècle. Au-delà de l'emplacement où s'élevait le cloître, est conservée
l'ancienne aile des convers, à un étage, couverte d'une haute toiture de
tuiles, transformée au XVIIe siècle en logis abbatial et prolongée au siècle
suivant par un bâtiment plus bas, construit là où se trouvaient les cuisines
du monastère. "La qualité de la construction, la remarquable mouluration
accompagnant les chapiteaux et les culots qui subsistent dans les chapelles
et dans le chœur, étudiés, tracés, sculptés avec une élégance et une sûreté
admirables, témoignent d'une maîtrise qui dénote des professionnels très au
faîte de leur art et de leur évolution" (Benjamin Mouton). Ces vestiges
exceptionnels, épargnés par le vandalisme, permettent d'imaginer ce que fut
l'abbaye du Landais avant sa destruction dans la première moitié du XIXe
siècle. Vendue comme bien national, dépecée, transformée en carrière comme
beaucoup de ses sœurs, vouée aux usages agricoles, ce fut seulement à partir
de 1968 qu'a commencé pour elle une réhabilitation respectueuse de son passé
prestigieux. (1)
château du Landais 36110 Levroux, propriété privée, ne se visite pas.
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