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L'origine du château est incertaine. Aucune
mention n'est attestée avant 1300. Pourtant La Prune ou La Prugne était
possédée au siècle précédent par la famille de La Failhe car, au début du
XIVe siècle, Radegonde de La Failhe, épouse de Raoul Pot, seigneur de
Camproy, en hérite de son frère. Raoul débute une lignée qui détient La
Prune jusqu'à la mort de René en 1502. De petite noblesse, les Pot,
originaires de la Marche, deviennent à la fin du XIVe siècle une des plus
puissantes maisons du royaume. Avec Régnier, une branche se fixe en
Bourgogne où un descendant, Philippe, est chambellan des ducs puis
gouverneur de la province pour Louis XI à la fin du XVe siècle. Régnier,
lui-même au service des ducs, voit sa terre confisquée par Charles VI en
1417. Elle est rétrocédée avant 1436 à son fils, Jacques. L'inventaire
dressé pour la circonstance révèle que l'édifice possède sa forme actuelle.
Anne, sœur de René et épouse de Guillaume de Montmorency, transmet le
château, devenu La Prune-au-Pot à son fils, François qui le vend en 1532.
Son frère, Anne, connétable de France, le rachète en 1537. Son gendre, Henri
de Luxembourg, prince de Tingry, s'en défait en 1613. Désormais, le château
qui n'est plus habité va sans cesse être échangé. De Pierre Bourdin, il
passe à Maximilien de Béthune (le grand Sully) en 1614, puis à Henri II de
Bourbon, duc de Châteauroux, lequel rattache La Prune au duché en 1621. Son
fils, le Grand Condé, le laisse à son frère, Armand de Bourbon, prince de
Conti (1661). En 1677 les fils de ce dernier le cèdent à Henri-Jules de
Bourbon, leur cousin. Son petit-fils, Louis, comte de Clermont vend en 1736
le duché à Louis XV; La Prune entre alors dans le domaine royal. Sa vente en
1750 par adjudication à Antoine Gentil de Villarnoux, garde du corps du roi
dans la compagnie de Villarnoux, le fait passer dans cette dernière maison
jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L'édifice a fait l'objet de travaux de sauvetage et d'une très importante
restauration. Malgré la proximité escarpée de la vallée de la Creuse, La
Prune est un château de plaine. Ses seules défenses reposent sur la largeur
de ces douves (dix mètres environ) et sur la puissance de son enceinte
polygonale haute de douze mètres flanquée de quatre tours; celle du Pilloer
a disparu. Insuffisantes en nombre, les tours ne peuvent cependant
surveiller l'ensemble des abords et les angles morts. Aussi, un chemin de
ronde sommital permet de défendre la base des murs par une ligne
ininterrompue de mâchicoulis. L'accès à la place, ménagé au centre d'une
courtine, se faisait par un double pont-levis à flèches retombant sur deux
piles. Aux extrémités, les tours de la Fontaine et Colin possèdent chacune
cinq niveaux de salles accessibles depuis la cour par un escalier en vis
situé dans une tour circulaire ou hexagonale, en demi hors œuvre. Chaque
salle possède une cheminée et une fenêtre quadrangulaire. La tour de la
Fontaine renferme encore à sa base une fontaine où, selon la légende, les
demoiselles venaient découvrir le visage de leur futur mari. Enfin, elle
porte à son sommet quatre gargouilles. Au milieu de la courtine opposée, la
tour Quarrée (douze mètres sur dix mètres) présente vers l'extérieur des
angles arrondis. Entièrement dévouée à la résidence, elle est percée de
nombreuses baies. Certaines ont été refaites en 1898 quand la tour, dont la
hauteur fut abaissée, est aménagée en habitation. Le chantier revient sans
doute à Régnier Pot à la fin du XIVe siècle. Après 1360, les grands du
royaume entreprennent d'importantes constructions. Affirmation de puissance,
les édifices ont alors surtout un aspect résidentiel tout en conservant les
attributs de forteresse. En même temps réapparaît le type de la tour-maison,
dont la tour Quarrée est un exemple. La Prune, qui ne surveille par ailleurs
aucun axe de circulation, est donc une construction d'apparat et de
prestige, l'ostentation du pouvoir d'un personnage en pleine ascension. (1)
Éléments protégés MH : les ruines du château de la Prune au Pot :
inscription par arrêté du 16 mai 1972.
château de
la Prune au Pot 36200 Ceaulmont, lieu-dit la Prune, tél. 04 73 87 90
38,vestiges ouverts au public toute l'année. Depuis 1984, il reprend vie
grâce aux chantiers organisés par l'Association de Sauvegarde de la
Prune-au-Pot et l'Association Chantier Histoire et Architecture Médiévale.
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