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Dans un méandre du Fouzon,
marquant la limite du Berry, le château de Fins (ou Feins) relevait du
domaine royal d'Issoudun. Au XIIIe siècle, ce fief appartient à la famille
Rabeau. De 1400 à 1577 environ, il est aux mains de La Broce, famille
probablement d'origine italienne dont le nom est francisé en de Brosse. Pour
les remercier de leur fidélité, Charles VII érige le fief en baronnie ce qui
n'empêche pas le roi d'engager quelque temps plus tard une expédition
punitive contre le nouveau baron afin de mettre terme à une querelle de
pâturages avec l'intendant du baron de Graçay. Jusqu'en 1659, date de
l'acquisition de Fins par les de La Marche, le château change maintes fois
de mains. Il passe ainsi de Claude de Vilaines, à Jacques Gibon, des
Béthoulat aux Mérigot. En 1770, il est acquis par René de L'Estang,
procureur du roi au bailliage d'issoudun. Arthur de L'Estang, capitaine des
gardes mobiles de l'Indre, conseiller général de 1872 à 1894 en hérite.
Celui-ci restaure profondément le château construit aux XVe et XVIe siècles.
Depuis la fin du XIXe siècle, la propriété est passée successivement du
comte de Châteauneuf-Randon, aux familles Bellaigue, Pelzer et Morel.
Le château est constitué de deux corps de bâtiment orientés selon un axe
différent. Malgré une façade de style XVIIIe siècle, l'aile nord-est semble
s'élever sur des murs plus anciens. Régulièrement renforcée par des
contreforts à retraites successives, l'aile comporte un étage sommé de
combles habités installés sous un toit à croupes. L'autre aile, présentant
une élévation identique, est d'une physionomie plus complexe. La façade
ouest est encadrée sur ses extrémités de deux tours circulaires coiffées
d'un cône d'ardoise. l'axe central au niveau duquel prend place la porte
principale est couronné au sommet de la façade par une grande lucarne.
Couronnée d'un fronton courbe et agrémentée d’ailerons, elle est encadrée de
chaque côté par trois lucarnes d'importance et de décor moindres. La face
donnant vers la rivière présente en son centre un pavillon carré hors œuvre.
Un escalier en fer à cheval à une volée monte à une porte ornée d'un
entablement et d'un fronton. Entre un grand œil-de-bœuf et la corniche à
modillons est encore percée une petite baie quadrangulaire, tandis qu'au
sommet se tient une petite lucarne. Le pavillon est accosté de part et
d'autre par deux constructions, l'une est couverte d'une terrasse à
balustrade tandis que l'autre est couronnée d'un fronton brisé d'où émerge
une imposante lucarne, elle-même sommée d'un fronton courbe que soutiennent
des pilastres. Au-delà de l'ensemble se dressent également un pigeonnier
octogonal couvert d'un toit pyramidal et une chapelle dont la fondation
pourrait remonter à l'époque mérovingienne. Il fut en effet découvert à
proximité deux sarcophages de cette époque. Quant à l'édifice actuel, il
n'est pas antérieur aux de La Broce lesquels ont apposé leurs armes sous
l'arc en accolade de la fenêtre ouest: "burelé d'argent et de sable de dix
pièces". (1)
château de Fins 36210 Dun le Poelier, propriété privée, tel. 02 54 40 75 06,
propose la location d'un gîte confortable dans une annexe.
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