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Le nom d'Ouince, où Oinz, selon
l'orthographe ancienne, évoquerait un ruisseau en langue celtique. C'est
effectivement au milieu d'une zone humide et marécageuse que se dressent les
restes du château d'Oince, dont les premiers éléments semblent dater du XIVe
siècle. Ses possesseurs nous en sont connus à partir de 1461 en la personne
d'Olivier Guérin, seigneur d'Ouinze, dont la petite-fille épousa François d'Aloigny.
La seigneurie passa au XVIIe siècle par mariage aux familles Barbe puis
Mangin. Le 21 septembre 1700, Antoine Mangin, d'une famille possessionnée en
Poitou, épousa Marie Barbe et le même jour son frère François épousa
Gillette Barbe. La seigneurie d'Ouince revint dès lors aux Mangin, dont
plusieurs membres participèrent aux guerres de l'Indépendance américaine, de
la Révolution et de l'Empire. Les Mangin conservèrent Ouince jusqu'au milieu
du XIXe siècle. La propriété passe à la fin du XIXe siècle à la famille
Lejay de Bellefond.
On y accède par une longue cour orientée ouest-est et bordée au nord comme
au Sud par des bâtiments dont certains, au nord, ont pu appartenir au XVIIIe
siècle à des communs et dont les autres, au sud, ont été construits en 1902.
Les premiers, couverts en tuiles plates, constituent aujourd'hui des
dépendances de l'exploitation agricol ; les seconds, couverts en ardoises,
comprennent la maison d'habitation et divers communs modernes. Le fond de la
cour est barré, dans le sens nord-sud, par une assez longue bâtisse au toit
de tuiles plates qui borne la perspective vers l'Est et qui peut remonter à
la fin du XVIIIe siècle. En son temps, elle constituait au moins pour partie
la maison d'habitation et a dû conserver cette destination jusqu'aux
constructions du début du XXe siècle. En regardant ce bâtiment, on trouve à
main gauche, donc au nord, une fuye de plan quadrangulaire assez bien
conservée extérieurement avec un toit de tuiles à quatre pans encore en
place, et à main droite, donc au Sud, une grosse tour médiévale de forme
cylindrique avec un toit conique en ardoises et qui semble avoir tenu lieu
de donjon. Au delà de cette tour, c'est-à-dire encore plus au Sud, des pans
de mur dont certains ont appartenu à l'oeuvre médiévale, se dressent sur
trois des côtés d'une autre cour ayant formé la baillie du château primitif
mais leur état de délabrement les rend difficilement interprétables. Le tout
est complètement abandonné depuis un an, ouvert à tous les vents et voué à
la ruine si rien n'est fait pour sauver l'essentiel, notamment le donjon.
Derrière l'ensemble monumental constitué par la fuye, la longue bâtisse du
XVIIIe siècle, la tour et les murs ruinés s'étend une vaste aire
trapézoïdale cernée sur trois côtés par des fossés de drainage. Il semble
que ce terrain n'ait jamais été entouré de courtines maçonnées; en tout cas
nous n'en avons nulle trace. Au sud-ouest, des douves emplies d'eau
contournent l'ancien château médiéval presque jusqu'au donjon. A l'origine,
elles devaient se continuer sur le front ouest pour rejoindre la portion de
douves qui subsiste près de la fuye, au Nord, et qui est encore en eau.
Quant au vaste terrain trapézoïdal, son actuelle végétation est une flore
aquatique. Il n'a donc jamais servi de potager et, tout au plus, constituait
un assez médiocre pacage. Son état actuel résulte d'ailleurs de
terrassements artificiels et un étang aurait, dans cette hypothèse, existé à
son emplacement jusqu'à une époque assez récente: au Moyen Age, il aurait
alors fait suite, vers l'Est, à l'ensemble fortifié comme dans certains
manoirs de Sologne. En dehors de cet ensemble, nous n'avons décelé aucun
vestige datable du Moyen Age. Il est en outre vraisemblable qu'à partir de
l'époque classique on a effectué d'importants remblaiements pour construire,
en deux temps, la fuye carrée puis le bâtiment d'habitation qui barre le
fond de la cour principale. (1)
château d'Oince 36500
Sainte-Gemme (La Garenne d'Oince), propriété privée, ne se visite pas.
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