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Le château situé sur un éperon naturel dominant la
vallée du Gourdon occupe un emplacement stratégique, certainement antérieur
à l'édifice actuel. Le nom du lieu ne provient pas comme l'affirme la
légende, d'une alliance provisoire entre Richard Cœur de Lion et Philippe
Auguste, le saint patron de l'Angleterre et le lys de France; légende
contredite par la toponymie latine (Oblicius, le o devenu article comme dans
Oblincum, Le Blanco). À la fin du XIVe siècle, le fief relève de la
seigneurie de Crevant: la fille d'Archambault, Antoinette épouse en 1440
Jusseaume Bertrand qui devient alors seigneur de Lys-Saint-Georges. Sous le
règne de Louis XII le domaine revient à leur héritier, Gilbert Bertrand,
capitaine des archers du duc d'Orléans, puis à partir de 1498, gouverneur du
Berry. C'est à lui que le roi confia Ludovic Le More fait prisonnier à
Milan, et enfermé au château d'où il tenta de s'échapper, avant d'être
repris. Le château érigé en châtellenie dès 1502, doit sa réputation
militaire à son occupation jusqu'à la Révolution par des garnisons et des
régiments. En 1737, Paul-François de Bertrand, auteur d'un meurtre, se
réfugie en Espagne, le domaine étant, à la suite d'une saisie judiciaire,
acheté par les familles du Breuil du Bost, puis par les Maussabré dont les
descendants le possèdent encore. La saisie judiciaire, complétée par un
procès-verbal du 3 fructidor de l'An II, donne une description de l'édifice,
déclaré indestructible à la Révolution à cause de son importance. Deux
dessins des années 1840, antérieurs aux restaurations du XIXe siècle,
montrent l'état d'origine du château et du logis construit vers 1500 par
Gilbert Bertrand.
Le château neuf réutilise le site et l'implantation d'une forteresse
médiévale avec remploi de maçonneries anciennes. L'enceinte de plan
complexe, flanquée de onze tours circulaires pourvues de bouches
d'artillerie, protégeait un "donjon" de plan ovoïde que la tradition date du
XIle siècle, alors qu'il n'est qu'une survivance gothique tardive de la
maîtresse-tour dominant les autres bâtiments. Les pièces ménagées à chaque
étage et au-dessus du chemin de ronde, desservies par un escalier en vis de
fond en comble, rappellent les dispositions du pseudo-donjon d'Argay.
L'aspect militaire de cette haute tour était encore accentué par le fossé
qui l'entourait, accessible par un pont-levis et par l'entrée principale,
formée d'une épaisse courtine percée de portes charretière et piétonne,
encadrées de deux tours réunies par une coursière. Le logis situé au
nord-ouest de la cour présente un plan irrégulier qui suit le tracé de
l'enceinte contre lequel il s'appuie. Il date, comme l'ensemble des
constructions, des premières années du XVIe siècle, mais sa restauration
effectuée par Alfred Dauvergne entre 1877 et 1887, a modifié l'agencement
des façades, même si les dispositions d'ensemble ont été respectées.
Des dessins des années 1840 montrent un logis d'une grande simplicité, élevé
sur deux niveaux et un comble desservi par une grosse tour circulaire hors
œuvre qui surmonte les toits, car elle est pourvue d'une chambre haute. Le
décor très sobre des croisées et des lucarnes, à pinacles et crochets,
souligne, s'il en était besoin, la simplicité d'une demeure issue de la
tradition sévère du règne de Louis XI (Le Plessis-Bourré, Langeais, Le
Plessis-les-Tours). Seule la porte de l'escalier, à l'origine entrée
principale du logis, porte un décor plus raffiné avec un arc en accolade à
haut fleuron, cantonnée de pinacles à crochets, qui illustre à cette date la
vogue encore très vivace du style gothique flamboyant. Par sa simplicité, Le
Lys-Saint-Georges est très retardataire si on le compare aux constructions
contemporaines (Le Verger, Blois, Argy et Meillant) qui affichent un luxe
ornemental que l'on pouvait attendre ici de la part d'un commanditaire de
haut rang. Un des charmes du Lys-Saint-Georges est, outre le merveilleux
panorama que l'on y découvre sur le cœur de la "vallée Noire", son jardin
clos de murs où les allées orthogonales distribuent les diverses fonctions,
dans la tradition des jardins médiévaux: bordures de buis, arbres fruitiers,
rosiers, fleurs vivaces et annuelles, légumes, plantes aromatiques. (1)
Éléments protégés MH : le donjon ; les restes de l'enceinte (tours et
courtines) ; la porterie : inscription par arrêté du 9 mai 1969.
château de Lys Saint Georges 36230 Lys-Saint-Georges, tél. 02 54 30 81
51, ce château est privé, il ne se visite pas, l'accès est libre jusqu'à la
poterne, ce qui permet de découvrir sa façade et d'apprécier un panorama
paysager donnant sur la vallée du Gourdon.
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