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La fondation du prieuré remonte au moins à l'année 1228,
date à laquelle Geoffroy IV, baron de Preuilly, donna à l'abbaye de
Saint-Savin-sur-Gartempe, une partie des terres qu'il possédait à Martizay.
Les prieurs de Notz furent de simples moines délégués par l'abbé de
Saint-Savin pour diriger le prieuré; leurs noms nous sont connus à partir du
XVe siècle. Deux d'entre eux appartenaient à une famille noble de la région,
frère Jean du Genest (1440-1490) puis son successeur, frère Étienne du
Genest. Le domaine proprement dit devait être d'une trentaine d'hectares
mais le prieur devait gérer au total environ 180 hectares, puisque d'autres
terres, environ 150 hectares, étaient exploitées par des "tenanciers". Au
XVIe siècle, Notz devient un prieuré simple en commende et passe aux mains
de la famille tourangelle Voyer d'Argenson, qui conservera la propriété
jusqu'en 1730. Le premier prieur de cette famille fut Claude de Voyer
d'Argenson. Le 20 octobre 1790, le Directoire du district du Blanc fit
vendre le prieuré comme bien national à François-Armand Gatelois pour 34000
livres. De 1791 à 1829, six propriétaires se succédèrent à Notz. Les
constructions sont rassemblées autour d'une cour centrale, seul l'aspect
défensif a disparu au fil du temps. Une partie des bâtiments agricoles fut
remaniée en 1838 comme l'indique une date gravée sur la clef de voûte d'une
porte. De la même époque datent les grandes portes en plein cintre des
remises et les fenêtres en demi-lune des écuries et des étables.
Au nord de la cour, un colombier-porche donne sur l'allée permettant
d'accéder au château, qui semble dater du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Le
corps de bâtiment est un édifice en équerre remodelé dans l'esprit du XVIIIe
siècle. Un peu au nord subsiste la belle chapelle Saint-Antoine remontant
aux XIIIe et XVe siècles. Elle a probablement servi au culte jusqu'à la
veille de la Révolution, mais au XIXe siècle elle est transformée en
cellier. Les deux pignons et les deux murs latéraux ont été surélevés. Le
clocheton qui dominait la toiture a été démoli. A l'intérieur, les murs, les
arcs et les voûtes sont ornés de peintures murales, se détachant sur un
quadrillage ocre rouge qui simule des joints de pierre ou de brique. Elles
ont été exécutées sans doute vers 1500. Elles représentent le Christ en
majesté entouré du tétramorphe, la décollation d'un martyr, Saint-Georges
terrassant le dragon. La peinture représentant Saint-Christophe peut dater
du XVe siècle. La propriété, achetée par François Soubrier au début du XXe
siècle, fut restaurée et embellie par son fils Jean-Louis (1907-1997),
infatigable fondateur de l'association Maisons Paysannes de France et grand
défenseur du patrimoine rural de France. (1)
Éléments protégés MH : l'ancienne chapelle y compris les peintures murales
qu'elle renferme : classement par arrêté du 10 février 1987.
château de Notz l'Abbé 36220 Martizay, propriété privée, ne se visite
pas.
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