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Plaincourault est le siège d'une commanderie
militaire, membre de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
(puis à l'Ordre de Malte) fondée dans la seconde moitié du XIIe siècle
jusqu'à la Révolution française. La "maison" (domus) hospitalière de
Plaincourault (Plaincoral) figure dans un titre de la commanderie en 1185
(Don Fonteneau). L'établissement est réuni au grand prieuré d'Aquitaine
(avec celui du Blizon à Saint-Michel-en-Brenne) en 1470. Au plus tard au
début du XVIIe siècle, les lieux n'abritent plus d'Hospitaliers; le domaine
ayant été affermé. Le procès-verbal d'une visite réalisée par un dignitaire
de l'ordre évoque des bâtiments en mauvais état en 1625. "L'ancien château,
la cour, les étables et écuries", le colombier, la chapelle sont mis en
vente, en 1793, comme Biens nationaux. Les bâtiments sont en ruines au
milieu du XIXe siècle. Sur le dessin d'Isidore Meyer publié dans les
Esquisses pittoresques de l'Indre (1854), on distingue le corps principal de
bâtiment pourvu de deux tours d'angle sans toitures; le colombier, également
en ruines, est visible. Le traitement des encadrements de certaines entrées
et baies date l'ancien bâtiment du XVe siècle (ou du début du XVIe siècle).
Certaines baies moulurées pourraient toutefois avoir été posées (neuves)
lors de la reconstruction de l'habitation principale. En effet, celle-ci a
été bâtie sur les mêmes fondations que le château en 1872 (selon les
matrices cadastrales).
Un volume (cuisine, dépendance domestique) est ajouté au mur-pignon ouest
vers 1924 (information orale). La "grange aux dîmes", évoquée par une
tradition locale, et les anciennes servitudes ont complètement disparu suite
à ce remaniement de la propriété. Les communs actuels ont vraisemblablement
été construits dans le troisième quart du XIXe siècle (au moment de la
reconstruction du château). Parmi les blocs en réemploi dans la maison
figure l'inscription insérée dans le mur près de la tour nord (élévation
nord): "L'an de l'incarnation nostre signeur mil deus cens quatre vins et XI
fist faire ceste sale frere Guys de Caveron, chevaliers de l'ospital pries
por lui". Une tradition rapporte l'existence d'un pont qui aurait relié les
deux rives de l'Anglin, au pied du château des Hospitaliers. Il en
subsistait des piles au début du XXe siècle. Les textes (connus)
n'évoqueraient toutefois pas cet ouvrage de franchissement. La chapelle est
un monument historique classé. Elle est la propriété du syndicat mixte du
Parc naturel régional de la Brenne depuis 1989.
La demeure, implantée sur une légère pente et orientée est-ouest, est
enduite et à un étage carré (avec étage de soubassement). Elle se compose
d'un corps principal de bâtiment à travées doté de trois tours circulaires;
deux aux angles de l'élévation sud, la dernière au centre du mur opposé. Un
volume, en rez-de-chaussée à comble à surcroît, s'appuie sur le mur-pignon
ouest. La toiture du corps de logis, en ardoise, est à longs pans et à
pignons couverts; celles des tours sud, coniques; nord, en pavillon
(imparfait). La toiture de l'aile ouest de la maison (cuisine) possède quant
à elle une croupe. L'élévation sud, surplombant la vallée de l'Anglin,
montre notamment deux travées de fenêtres (certaines à meneaux). Les tours
sont percées de fenêtres moulurées (en cavet) à traverses. La porte d'entrée
principale, dans la tour d'escalier nord, est décorée d'une accolade ornée
d'un motif sculpté, et encadrée de petites colonnettes cannelées surmontées
de pinacles. A côté de cette entrée, une inscription du XIIIe siècle est
insérée dans le mur gouttereau. Les communs sont implantés au nord-ouest.
Ils sont enduits et à toitures, en ardoise, à longs pans et à pignons
couverts. Une pompe à eau (à roue) se trouve dans le jardin.
La chapelle seigneuriale est indépendante du château de Plaincourault et
s'élève en dehors de la propriété. C'est un édifice du XIIe siècle, complet,
hormis la flèche de style poitevin aujourd'hui détruite. Intérieurement, la
nef est couverte en berceau brisé. Les travées sont séparées par des
doubleaux brisés reposant sur des colonnes à chapiteaux sculptés. Un choeur
plus étroit précède une abside circulaire, voûtée en cul de four. Toute la
surface est recouverte de fresques du XIIe siècle. Au centre, Dieu et le
Tétramorphe. En-dessous, une crucifixion et une descente de croix, Adam et
Eve et un sujet effacé, des personnages paraissant être des seigneurs et une
scène de la vie de Saint-Eloi. Dans la voûte, un renard joue du violon
devant un coq. Le Christ, la crucifixion et Adam et Eve paraissent dater de
la fin du XIIe siècle. La descente de Croix et la légende de Saint-Eloi sont
du XIVe siècle. Les personnages paraissent du XVe siècle et le reste des
peintures, y compris l'appareil décoratif, a été remanié à diverses époques,
du XIIe au XVe siècle.
Éléments protégés MH : la chapelle : classement par arrêté du 14 janvier
1944. (1)
château de Plaincourault 36220 Mérigny, tel.
02 54 37 80 79, les salles du rez-de-chaussée, restaurées, peuvent être
proposées pour des événements familiaux, le parc pourrait servir de lieu de
tournage de films...
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