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Le visiteur qui pénètre pour la première fois à L'Ébeaupina l'impression de
remonter le temps. Le nom lui-même évoque la prononciation que les vieux
paysans berrichons, il y a encore quelques décennies, donnaient à
l'aubépine. Au milieu de son bocage s'élève le manoir, dont la chance est de
n'avoir, au cours des siècles, subi aucune restauration mais d'avoir
toujours bénéficié d'un entretien respectueux du passé. Une inscription sur
le fronton donne la date de 1807 qui est celle de la reconstruction sur les
bases de l'ancien logis. Il semble que le maître d'ouvrage ou les artisans
aient été singulièrement en retard sur les modes de leur temps, car le
bâtiment, tant dans son aspect extérieur que dans sa décoration intérieure,
évoque plutôt le XVIIe siècle. De plan rectangulaire allongé (quarante
mètres), élevé d'un étage, il est percé de huit travées irrégulièrement
disposées, dont les ouvertures ont toutes conservé leurs fenêtres à petits
bois et leurs verres anciens. Il est surmonté d'un beau toit à brisis en
tuiles, qui pourrait être massif s'il n'était égayé de lucarnes et
d'amusantes girouettes anciennes représentant des scènes domestiques, motifs
qui se retrouvent sur les toits des communs. Cette toiture fut sans doute
construite par un charpentier inexpérimenté car elle a subi un affaissement
important, qui est surprenant s'il est vu latéralement mais qui, s'étant
produit sur toute la longueur du bâtiment, ne nuit pas à l'équilibre
apparent. Les deux façades, qui ont conservé leur enduit en mortier de chaux
d'origine, sont pratiquement similaires. La façade sud, qui est agrémentée
d'une vénérable glycine, donne sur un jardin d'une sympathique exubérance.
Au nord, dans une disposition classique, les communs, dominés par un
pigeonnier carré surmonté de son lanternon, s'ordonnent autour d'une vaste
cour rectangulaire. L'Ébeaupin, qui n'était qu'une simple métairie jusqu'au
début du XVIIIe siècle, appartint toujours à des familles de la bourgeoisie
locale: Collinet, Brissaut, La Davidière, Bourdin, Faguet. Le dernier
propriétaire, Joseph Thibault, descendant de la famille Faguet qui possédait
L'Ébeaupin depuis 1802, fut un érudit local et constitua un remarquable
fonds documentaire sur la Brenne et la Touraine berrichonne qui fut légué à
sa mort en 1980 à diverses archives et bibliothèques de la région. (1)
Éléments protégés MH : l'allée d'arrivée sud, prenant sur la RD n° 21 ; les
murs de clôture, les piliers et les grilles ; la maison de maître, en
totalité ; le pigeonnier, en totalité ; les façades et les toitures de la
maison dite "du colon" ou "du fermier" et des constructions qui lui sont
accolées ; les façades et la toiture du petit pavillon situé derrière la
maison dite "du colon" ou "du fermier" ; les façades et les toitures de tous
les bâtiments d'exploitation ; le puits du jardin : inscription par arrêté
du 18 mars 2014.
château de l'Ebeaupin 36290
Mézières-en-Brenne, propriété privée, ne se visite pas.
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