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Palluau, situé sur un plateau calcaire
au-dessus de la vallée de l'Indre, est à la fin du XIe siècle à la limite du
comté d'Anjou et du royaume de France, ce qui justifie à cette date la
construction d'une forteresse reconstruite au siècle suivant par Philippe
Auguste, lors de la guerre contre les Plantagenêts. Le roi de France,
vainqueur du combat fit flotter sa bannière en haut du donjon. À partir de
1365 la seigneurie appartient aux Tranchelion, mais le château démantelé
pendant la guerre de Cent Ans, n'est relevé qu'après le milieu du XVe siècle
par Guillaume du même nom: il reconstruit un logis entre le donjon du XIIe
siècle et la tour Sainte-Ménéhoulde, proche de la collégiale. Son frère
Richard poursuit les travaux en édifiant un autre bâtiment, à gauche, vers
1500, et reconstruit en même temps le chœur de la collégiale. Par la suite,
le château mal entretenu est endommagé, lors des guerres de Religion, et il
faut attendre son rachat en 1606 par Antoine de Buade de Frontenac, maître
d'hôtel de Marie de Médicis et capitaine de plusieurs châteaux royaux, pour
que soient entrepris d'importants travaux. Avec sa belle-fille Anne
Phelippeaux, il s'installe à Palluau en 1624 qu'il agrandit selon un plan
régulier autour de la cour, constructions qui ont partiellement disparu. Au
XVIIIe siècle, l'édifice abandonné sert de métairie, puis entre la
restauration et 1910 il appartient aux de Vélard qui entreprennent une
importante campagne de restaurations de style néogothique. Leurs
descendants, les d'Augustin, conservent le château jusqu'à la Seconde Guerre
mondiale.
Le site castral qui domine le village est isolé au sud et à l'ouest par la
dénivellation naturelle et, à l'est par un fossé artificiel, taluté.
Jusqu'au XIXe siècle l'accès était celui du château médiéval, remplacé par
un pont dormant qui enjambe le fossé, ouvert sur un parc à l'anglaise. On
pénètre dans la cour par un châtelet du XVe siècle précédé d'une
fausse-braie, qui constitue avec les bases de l'enceinte, les tours arasées
et la collégiale Sainte-Ménéhoulde (devenue église paroissiale) les seuls
vestiges du château reconstruit après la guerre de Cent Ans. Les corps de
logis édifiés au début du XVIe siècle par la famille Tranchelion adoptent le
style et les distributions des demeures seigneuriales contemporaines: les
grandes croisées gothiques, les deux escaliers en vis dans des tours hors
œuvre, illustrent le raffinement du gothique flamboyant. La distribution des
appartements, situés au premier étage est complétée par des tourelles en
encorbellement qui abritaient les cabinets et garde-robes. Ces deux logis,
largement ouverts sur la cour par des croisées gothiques, et appuyés contre
l'enceinte médiévale flanquée de tours, sont le type du château de cette
région, où l'aspect extérieur de la forteresse est maintenu comme un
symbole. Une nouveauté apparaît cependant, mais sans doute plus récente avec
le pavillon qui cantonne le corps gauche et abrite un escalier droit rampe
sur rampe donnant accès à une salle haute voûtée, seule concession à
l'italianisme, inspirée des grands châteaux de la Loire. L'aile sud et la
galerie, construites au début du XVIIe siècle pour donner un aspect régulier
à la cour, ont été détruites un siècle plus tard pour ouvrir la cour sur le
large panorama du val et relier le château au parc créé par la famille de
velard. Au même moment le décor intérieur a été refait et les pièces
principales pourvues de lambris néogothiques et de cheminées à armoiries. La
chapelle, elle aussi restaurée, conserve un ensemble de peintures murales
datées de 1634 qui représentent la vie du Christ et de la Vierge, signées
Antonius, auteur des peintures de la salle basse de la tour dite "Philippe
Auguste". Ces œuvres inspirées de l'art flamand, par le traitement de la
flore et des paysages, datent vraisemblablement des travaux effectués par
Antoine de Buade de Frontenac au cours de la première moitié du XVIIe
siècle. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ainsi que les
parois décorées de peintures murales de la chapelle et de la tour Ouest :
classement par arrêté du 4 mai 1944.
château de Palluau 36500 Palluau-sur-Indre, tél. 02 54 38 54 57, ouvert au
public sur rendez-vous, le château se découvre depuis la route nationale
143, de Tours à Châteauroux.
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