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L'histoire du château de Poiriers est étroitement
liée à celle du Mée-Menou, tout proche, depuis le XVIIe siècle, lors du
mariage de Charlotte de Menou en 1647 avec le comte Antoine de Montbel. Au
XVIe siècle, le petit fief de Poiriers appartient à une famille
périgourdine, les Lostenges qui le vendent à la famille de Menou au siècle
suivant. Les Montbel atteignent au XVIIIe siècle, une position importante
grâce à leurs charges auprès de la famille royale: le comte de Montbel est
précepteur des fils de Louis XV et son épouse dame d'honneur de
Marie-Antoinette. Par lettres patentes d'avril 1770, la terre de Palluau,
comprenant Poiriers, est érigée en comté sous le nom de Montbel, mais
Palluau gardera son nom et c'est Poiriers qui prendra progressivement celui
de ses seigneurs. En 1854, Luce de Montbel épouse le comte Arthur de La
Rochefoucauld dont les descendants, qui adjoignent à leur nom celui de
Montbel en 1922, conserveront le château de Montbel jusqu'en 1976. Il ne
subsiste aucun vestige du premier château de Poiriers, reconstruit par Jules
Henry de Montbel à partir de 1728 et agrandi par ses successeurs jusqu'au
début du XXe siècle avec l'addition des deux ailes selon le plan original du
XVIIIe siècle qui n'avait pu être mené à bien.
Le parti général de l'édifice correspond bien aux constructions de cette
période, où la rigueur classique à la française est adoucie par les
innovations de la Régence. Il comporte un corps principal cantonné de
courtes ailes et s'élève sur deux niveaux d'une grande sobriété avec des
fenêtres à arc segmentaire et des lucarnes à fronton triangulaire; la seule
animation de cette composition un peu sévère réside dans l'avant-corps
central, en faible saillie, surmonté d'un grand fronton trianqgulaire
éclairé d'un œil-de-bœuf. Ce plan d'ensemble et ces façades s'inspirent des
châteaux et des hôtels parisiens contemporains dont on retrouve aussi
l'influence dans la distribution intérieure avec un grand vestibule central
et un escalier qui desservent les appartements et salles disposés selon une
double profondeur. À partir de 1930, la famille de La Rochefoucauld
entreprend d'autres restaurations, les plus importantes concernant l'aile
droite, ouverte côté parc par de larges baies surbaissées et le
réaménagement des pièces du premier étage. À l'extérieur, l'acquisition en
1890 du château du Mée permet de réunir les deux parcs totalement réaménagés
par les paysagistes Henri et Achille Duchesne qui créent du côté de l'entrée
de Montbel un jardin à la française et à l'arrière un grand parc à
l'anglaise. Ces aménagements récents, loin de dénaturer le bâtiment et son
environnement, sont au contraire une superbe remise en valeur de
Poiriers-Montbel, l'un des rares châteaux de cette période dans le Bas-Berry.
Dans le parc subsiste une grotte construite sur le lieu des apparitions de
la Vierge à Estelle Faguette, domestique des La Rochefoucauld, en 1876. (1)
château de Montbel, route Départementale 15, 36180 Pellevoisin, propriété
privée, ne se visite pas.
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