|
Sur un escarpement de la rive droite de la
Bouzanne, commandant un gué sur cette rivière, en amont du château de La
Chaise, le château du Broutet se découvre progressivement: tout d'abord, au
nord, à une centaine de mètres de la maison, un beau pigeonnier du XVIe
siècle, puis, plus bas, une petite tour dans le mur qui ceinture la
propriété, on parvient enfin au corps de logis de forme sensiblement carrée,
prolongé d'une petite tour au nord, puis en diagonale du bâtiment, d'une
plus grosse tour au sud, surélevée au début du XXe siècle. Cette partie,
construite sur l'emplacement d'un logis ancien cité au XIVe siècle, date du
XVIe siècle. Le château fut remanié par l'architecte Alfred Dauvergne à la
fin du XIXe siècle, on ajouta alors vers le sud-ouest un bâtiment avec
tourelle d'escalier qui remplace une aile basse et chapelle. Enfin, au début
du XXe siècle, de nouveaux agrandissements vinrent compléter l'ensemble. Le
nom de Broutet est probablement un diminutif de Breuil où petit bois. On
désignait ce lieu Brothuilh ou Brotuel en 1366, en 1538 il devient Brouteul,
puis Grand Broutheil en 1619. De fait, le site est encore très verdoyant, la
végétation active laisse pourtant apercevoir en amont du château les restes
d'un pont construit au début du siècle, voici peu d'années encore,
utilisable. Il enjambait la rivière auprès d'un ancien moulin de basse
chute. En 1356, "l'hostel du Brotuel" relevait du seigneur de Prunget qui
reconnaissait à son vassal droit de "chasse d'un faucon, et de deux lévriers
et quatre chiens par toute la terre de Prunqdé". Jean de Laique est
propriétaire en 1366; Claude du Bost est seigneur en 1480, puis Mathieu de
Laage, écuyer, seigneur du Grand-Broutay et de Perajoux, fait foi et hommage
en 1620.
La propriété du Broutet demeure dans la famille de Laage pendant plusieurs
générations, jusqu'à l'acquisition par Claude de La Cour qui vendit la
propriété en 1761 à M. Michel Patureau de Leffe, conseiller du roi, greffier
en chef de l'élection générale de Châteauroux. Son fils, Jean-Baptiste
Patureau du Broutay (1746-1823), homme de lettres, philosophe épicurien,
demeure le plus connu des propriétaires du Broutet, d'autant qu'il a célébré
son château en trente-trois strophes d'octosyllabes et qu'il a rédigé sa
propre épitaphe, qu'on peut encore déchiffrer sur l'obélisque monolithe,
fiché sur une éminence au milieu des bois, à quelque distance au nord-est du
château. On prétend qu'il se fit enterrer debout, visage tourné vers les
cuisines de sa maison afin d'en voir toujours fumer la cheminée. Il épouse
Hélène Royon, il avait eu précédemment une fille naturelle reconnue en 1792,
Jeanne Patureau du Broutay, mariée au baron Henry Devaux, conseiller d'État,
puis à Antoine Huard du Plessis. Sans descendance, cette dernière légua Le
Broutet en 1852 à son neveu Paul-Joseph Rue, ancien notaire à Châteauroux.
Son petit-fils, le peintre Paul Rue, vendit en 1903 au vicomte Exelmans qui
venait d'épouser mademoiselle Simone Balsan. Vendue récemment à une
descendante d'Auguste Balsan, la propriété bénéficie depuis lors d'une
magnifique campagne de restauration. (1)
château du Grand Broutet 36200 Tendu, situé au lieu-dit-le Broutay,
propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Indre" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|