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La place du Général Bertrand
occupe, au centre du bourg, l'emplacement de l’ancienne motte de Vatan,
entièrement détruite au XIXe siècle. Cette motte, qui figurait encore sur le
cadastre de 1827, avait une ou deux basses cours dans lesquelles s’est
développée le village. Les fossés de la motte ont disparu depuis longtemps,
pris sous les constructions du bourg. Le château de Vatan est mentionné au
Xe siècle, époque où Ébrard du Four en est seigneur. Au XIe siècle, la
châtellenie dépendait de la principauté d’Issoudun et de Déols. À la fin du
XIIe siècle, lors de l’extension du comté de Blois, Vatan fut rattaché à
Saint-Aignan. La "grosse mote" est encore citée vers 1420. Elle est située
entre deux bras de la rivière du Pozon, utilisée pour alimenter ses fossés
en eau. Sur ce cours d’eau se trouvait le moulin de la ville. À la fin du
Moyen Âge, un nouveau château, mentionné en 1420, a été construit à la
périphérie sud-est du bourg médiéval. Il est sur une plate-forme
trapézoïdale entouré d’un fossé. Il fut détruit en 1611 par le maréchal de
La Châtre. À côté du "vieux castel médiéval plus ou moins restauré", le
marquis de Meinières édifia, avant le milieu du XVIIe siècle, un nouveau
logis seigneurial. Ces deux corps de bâtiments sont visibles sur un plan de
Vatan établi en 1774.
En face des écuries était l’entrée principale du château, protégée par deux
tours engagées dans un grand corps de logis. Il y avait une deuxième entrée.
L'ensemble fut vendu au titre des biens nationaux en 1790. Le château fut
détruit, à l’exception des écuries, vers 1800. Vers 1460, les fossés et les
pêcheries du bourg figurent dans un aveu de Jacquette du Peschin. Au XVIe
siècle, la ville est donnée pour une "ville bien close, environnée de murs,
portes, pont-levis et fossés". En 1803, il reste des éléments des murailles.
Dans le bourg, l’église paroissiale Saint-Christophe, intra-muros, à
disparu. La collégiale Saint-Laurian, une des plus anciennes églises du
Berry, reconstruite en 1005, a été pillée durant les guerres de Religion.
Elle a été reconstruite, et remplit les fonctions paroissiales depuis la
disparition de Saint-Christophe. L'église Saint-Laurent, en dehors de
l’enceinte et proche du château, sert de paroisse au château et au faubourg
voisin. La ville conserve en outre des halles et plusieurs maisons
anciennes, bâties entre le XVe et le XVIIIe siècle, dont La Chantrerie,
construite en 1638. Outre les vestiges de remparts dominant de profonds
fossés, il reste très peu de chose du château si ce n’est les écuries du
XVIIe siècle, converties en habitation.
En 1611, le sieur du Magny, à la
tête d'une rébellion ayant pour toile de fond, une affaire de faux-saunage,
était arrêté en même temps que son suzerain Florimond du Puy, seigneur de
Vatan et pendu sur le champ. Plus tard, Louis de Noblet, seigneur du Magny,
fait aveu et dénombrement à Robert Aubéry, seigneur de Vatan. Au XVIIIe
siècle, la famille Gaudreffroy qui compte plusieurs notables, possède la
seigneurie. Le domaine est détenu en 1829, par la fille de Jacques
Gaudeffroy, Adélaïde, épouse de Jules Baucheron de Lecherolle. Leurs deux
filles Joséphine, épouse de Yonnel d'Aussigny et Marie Claire, épouse du
marquis Chalvet de Rochemonteix, en héritent. La propriété passe à la fille
de ces derniers, épouse du comte Jules Boselli. Il est vendu, en 1932, à la
famille Levasseur, qui le détient encore aujourd'hui.
Le château du Magny fut construit en deux campagnes qui sont assez aisément
repérables. Le corps de bâtiment central et la mince tour carrée qui flanque
un angle de sa façade datent du XIXe siècle. Le premier est une construction
quadrangulaire comptant deux niveaux percés chacun de trois baies. Il est
coiffé d'un haut toit à croupes. La tour comprend trois niveaux dont le
dernier est éclairé par une lucarne pendante surmontée d'un fronton
triangulaire. De chaque côté, mais placées selon une orientation différente,
sont accolées deux ailes. Leurs toits à la Mansart mariant tuiles et
ardoises témoignent pour ces parties une plus grande ancienneté, le XVIIIe
siècle. (1)
château du Magny 36150 Saint-Florentin,
propriété privée, ne se visite pas.
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