|
Établi sur un coteau, le château de La Moustière est un rare exemple
d'architecture du XVIIIe siècle dans le Bas-Berry. Il fut construit vers
1745 en pierre de Luçay dans le plus pur style de l'époque pour Louis-Joseph
Le Prestre de Neubourg, receveur-général des Finances de la généralité de
Caen, par le contrôleur des bâtiments du roi, Joseph-Abel Couture l'Aîné.
Cet architecte a également construit la façade de l'aile ouest du château de
Valençay et construit Saint-Senoch près de Loches. La Moustière partage
d'ailleurs avec ce dernier édifice un certain nombre de détails décoratifs
absolument identiques, tels les œils-de-bœuf des pavillons, les clefs des
linteaux des fenêtres ou les guirlandes encadrant la porte. Il n'a depuis
subi aucune modification. La seigneurie de La Moustière avec la terre d'Entraigues,
est acquise en 1780 par M. Godeau de La Houssaye, secrétaire du roi, elle
passe à ses descendants, les Grenouillet-Godeau d'Entraigues qui la
possèdent toujours. Seules quelques restaurations furent effectuées par la
famille d'Entraigues au lendemain de la Première Guerre mondiale. Malgré son
nom, aucune preuve ne peut attribuer au lieu une origine monastique. Il
succéda néanmoins à une première construction du XVe siècle dont il ne reste
qu'une tour transformée en pigeonnier, inclus dans l'exploitation agricole.
À cette époque, le fief est possession de la famille de Montjouan. La
dernière héritière, Aimée de Montjouan, le transmet à la fin du XVIe siècle
à son mari Louis d'Orléans, gouverneur de Villeneuve-le-Roi. Ce personnage
n'a aucune parenté avec la famille royale, mais descend des anciens vicomtes
d'Orléans. Son arrière-petite-fille le porte ensuite (1666) à son mari
Philippe de Vélard, seigneur de Paudby.
Au XVIIIe siècle, Louise-Charlotte de Vélard épouse Edmond Le Prestre mais
c'est finalement le frère de celui-ci, Louis-Joseph, qui l'acquiert, le fait
construire et le conserve jusqu'à sa mort en 1773. Il revient alors à son
neveu Michel-Edmond qui le vend en 1780 avec la seigneurie d'Entraigues à
Alexandre-François Godeau de La Houssaye dont les descendants le possèdent
toujours. La Moustière est constituée d'un grand corps de bâtiment
rectangulaire à un étage sous un niveau de combles. Il est coiffé d'un toit
à la Mansart rompu au niveau de l'avant-corps central en faible saillie par
un fronton triangulaire percé d'un œil-de-bœuf et cantonné de deux lucarnes.
Chaque extrémité de la façade est flanquée d'un pavillon saillant à deux
fenêtres par niveau et à la toiture percée d'un œil-de-bœuf. L'ensemble
s'achève par deux petits corps de bâtiments bas placés en léger retrait,
couverts également de toits à brisis percés d'une lucarne. La décoration est
principalement constituée de vases en pierre placés au sommet des angles
dont les assises sont fortement soulignées par les guirlandes du fronton et
de la porte d'entrée, les clefs sculptées des encadrements, et surtout par
les chaînes qui accentuent une simplicité toute classique. La cour d'honneur
placée en avant de la façade principale est encadrée de communs aux
ouvertures en anse de panier. L'un d'eux abrite la chapelle datée de 1748.
(1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château, des communs
(y compris la chapelle) et de la fuye : inscription par arrêté du 29
novembre 1974.
château de La Moustière 36600
Vicq-sur-Nahon, tél. 02 54 40 31 90, ouvert au public, du 1er avril ou 30
septembre tous les jours de 14h à 19h, visite des extérieurs uniquement.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
Licence photos©webmaster B-E : les photos ci-dessous sont interdites à la
publication sur Internet, pour un autre usage nous contacter.
source des photos par satellite :
https://www.google.fr/maps
A voir sur cette page "châteaux
de l'Indre" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|