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Les restes
d'une villa romaine qui se trou vent dans le voisinage du château nous
prouvent l'antiquité d'Azay (dans les anciens textes, Asiacum, Azagum).
C'était d'ailleurs une simple bourgade, et une charte du cartulaire de
Cormery nous apprend que, vers 1030, la petite église, "ecclesiola" était
déserte et servait de repaire aux bêtes fauves. C'est encore cette église,
remaniée à toutes les époques, qui sert aujourd'hui de paroisse. Dans sa
façade romane, une longue fenêtre en tiers point du XIIIe siècle s'ouvre
sous le pignon dont le petit appareil réticulé, encadré par des triangles,
comme à Gravant, près de Chinon, peut remonter au IXe ou au Xe siècle, mais
on y a incrusté après coup quatorze statuettes du XIe siècle. De bonne
heure, Azay, qui commandait le passage de l'Indre sur la route de Tours à
Chinon, avait été fortifié. Parmi les seigneurs, nous voyons figurer Eudes
II, comte de Tours, Geoffroy Martel, comte d'Anjou, Ridel d'Azay en 1119,
qui a laissé son nom au village. Henri II, roi d'Angleterre, dépouilla cette
famille, et réunit la terre d'Azay à sa couronne, mais Philippe Auguste,
ayant confisqué les domaines de Jean sans Terre rend Azay à la famille Ridel.
Plus tard, dans la liste des seigneurs d'Azay, nous remarquerons le nom du
maréchal Jean Le Meingre de Boucicaut, puis celui de Jean III, comte de
Sancerre, fils de Louis II, connétable de France. Lorsque Jean sans Peur
s'était emparé de la ville de Tours, en 1417, il s'empressa de mettre à Azay
une garnison bourguignonne. L'année suivante, Charles VII, se rendant de
Chinon à Tours, fut insulté par les soldats, qui, faisant allusion aux
massacres récents de la capitale, le traitèrent, lui et son escorte, de
restes des petits pâtés de Paris. Justice immédiate fut faite. La place fut
prise. Le capitaine et les 354 hommes qui composaient la garnison furent
exécutés. Le village fut incendié, et garda jusqu'au XVIe siècle le nom d'Azay-le-Brùlé.
La place avait trop d'importance pour la sécurité de la route entre le
château de Chinon et la bonne ville de Tours, pour que le roi ne la fit pas
fortifier à nouveau, dès qu'il en eut chassé ses ennemis. De fait, les
habitants eux-mêmes allèrent au-devant de ses désirs et secondés par Jehan
de Montgomery, écuyer d'écurie du roi, seigneur d'Azay, lui adressèrent une
supplique, exposant que la ville avait "autrefoiz esté brullée, et, comme de
tout, destruicte pour occasion de la guerre, et telement que lesdiz
habitants dudict lieu ou la pluspart d'iceulx délaissèrent ledict lieu et
s'en alèrent demeurer autre part, et est ledict lieu demeuré presque
inhabité, et ladicte terre de petite revenue, et, pour ce, lesdits supplians,
afin a que ledit lieu se peust remestre sus, et lesdits homme et subjiez
avoir leur retraite audit lieu pour eulx et leurs biens, ils feroient
voulentiers fortiffier et emparer ledit lieu d'Azay, s'il nous plaisoit leur
donner sur ce noz eongïé et licences".. Ils n'eurent pas besoin de tortiller
bien longtemps leurs bonnets, à la façon des paysans. Licence leur fut
accordée de se fortifier par lettres patentes datées d'avril 1442. Un peu
plus tard, la seigneurie d'Azay-le-Rideau appartenait à un membre de
l'illustre famille de Bueil, Jacques de Bueil, comte de Sancerre, échanson
des rois Charles VIII et Louis XII. Quelle était, à cette époque,
l'importance du château? Nous l'ignorons. Toutefois il existe encore, comme
nous le verrons, les vestiges du XVe siècle qui proviennent sans doute du
château de Jacques de Bueil. Ce qui est certain, c'est que le château d'Azay
n'entra dans l'histoire artistique que lorsque, ayant été acquis, le 5 août
1504, par Antoine Lebès ou Lesbahy, sieur des Fontaines et dame Renée
Didaillon, leur fille eût épousé, en 1518 le richissime Gilles Berthelot.
Les Berthelot sont une de ces familles de Mécènes, auxquelles on doit une
grande partie de l'éclat de la Renaissance en Berry et en Touraine. Gilles
Berthelot lui-même était un puissant financier, proche parent des Briçonnet,
des Ruzé, des Fumée, des Beaune-Semblançay. Maître des comptes, puis
trésorier de France et maire de Tours, il conçut tout de suite de grands
projets, et ce qui restait du château des Ridel ou tout au moins des de
Bueil, lui parut indigne de sa fortune. Tout d'abord, il sollicita du roi la
permission de se fortifier. "A cause de grand passage, dit la supplique, qui
y est continuellement, se trouvent et peuvent trouver, de jour et nuyt,
plusieurs mauvais garsons, larrons publiques, espieurs de chemins, et autres
gens ce vaccabuns, mal vivans, qui font souventes foys de grans noises,
débatz, pilleries, larrecins, bastures, oultiaiges, multres et plusieurs
aultres maulx et inconveniens, à l'occasion que cedit bourg n'est cloz ni
fermé de portes et murs, et peuvent les dessusdits retirer après qu'ilz ont
délinqué dedans les grans foretz de Chinon et autres boys". On voit bien que
les défenses d'Azay n'étaient pas, en dépit de, l'autorisation de 1442 fort
redoutables. Ce qui est caractéristique, c'est que l'on ne songe plus, dès
lors, à se garantir que contre les traîniers et les voleurs de grands
chemins. Quoi qu'il en soit, Gilles Beithelot se mit à l'ouvrage,
Monseigneur Chevalier, qui a eu la bonne fortune de pouvoir compulser les
archives de M. le marquis de Biencourt, nous a donné de curieux
renseignements sur les travaux. C'est la femme de Gilles Berthelot, Philippe
Lesbahy (ou Lebès), qui prit en mains la direction.
Cette terre, ainsi qu'on l'a vu, était d'ailleurs son apport, et il se peut
que la construction eût été entreprise déjà par son père. En passant il faut
remarquer l'influence des femmes sur les architectures de la Renaissance.
Une parente de Philippe Lesbahy assumait un rôle semblable à Chenonceaux.
Les comptes nous apprennent que, du 12 juin au mois d'août 1518, une troupe
de 110 à 120 manoeuvres travaillaient jour et nuit à creuser, les
fondations, à planter les pilotis, et à épuiser les eaux. A cette dernière
fin, "un pompeur" avait été envoyé d'Angers. Un certain Denis Guillourt
avait sous ses ordres de dix à quatorze ouvriers maçons. Monseigneur
Chevalier ne croit pas que ce Guillourt puisse être qualifié d'architecte.
D'ailleurs ces premiers travaux n'avaient rien d'artistique. Un second
registre des comptes, qui va du 17 janvier 1519 à fin août, nous apprend que
les travaux n'étaient déjà plus exécutés à la journée, mais à "l'entre-prise".
Un marchand de Tours, nommé Etienne Turmeau, se charge, moyennant un forfait
de 400 livres de vider les eaux et les terres et d'étancher les fondations.
Le maître maçon Etienne Rousseau reçoit pour la seule main-d'oeuvre 539
livres; or il avait sous ses ordres 16 ouvriers maçons et les matériaux lui
étaient fournis rendus à pied d'oeuvre. Le maçon-sculpteur, Pierre Maupoint,
marchande pour 100 livres la taille et la façon des deux culs-de-lampe des
tourelles. Tous les travaux de charpente sont confiés à Jacquet Thoreau.
Enfin, le menuisier, venu spécialement de Paris, s'appelait Thierry. Etienne
Rousseau doit-il être considéré comme l'architecte, au sens moderne du mot?
C'était l'opinion de Monseigneur Chevalier. Mais M. Charles de Grandmaison,
non moins qualifié, émettait des doutes. Y avait-il, derrière notre maître
maçon, quelque "deviseur de plans ou archilecteur", dont Etienne Rousseau,
simple entrepreneur, n'a fait qu'exécuter les conceptions?
Nous avons vu, notamment à Chambord, des exemples qui prouvent que cela
n'aurait rien eu d'anormal. Ni les textes jusqu'ici publiés, ni l'examen des
architectures, dont la silhouette est bien française, mais dont la
décoration est italienne et dont la conception est d'ailleurs si nouvelle,
ne nous apportent d'argument concluant et vraiment scientifique. Nous ne
voyons aucune raison sérieuse d'imaginer, sinon dans la décoration, une
intervention étrangère. Ce qui n'est pas discutable, c'est que le résultat
fut un des plus parfaits chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'architecture; si
parfait, que c'est à peine si l'on peut regretter que Gilles Berthelot n'ait
pu achever son oeuvre. En effet, la disgrâce de Semblançay lui fit craindre
pour lui-même le gibet de Montfaucon. Il alla finir ses jours à Cambrai, qui
était alors hors du royaume en 1529. Son beau château d'Azay fut donné à un
certain Antoine Raffin, dit Potton, capitaine de cent hommes d'armes de la
garde du roi, gouverneur de Cherbourg. Ensuite se succèdent plusieurs
propriétaires, parmi lesquels François Raffin, Artus de Cossé, comte de
Gonnor, maréchal de France, plusieurs membres de la famille de Saint-Gelais
de Lusignan, Louis-Alexandre de Vassé, enfin Henri de Beringhen, seigneur d'Armainvilliers
et de Grez. C'était un loyal gentilhomme, auquel Richelieu fit payer d'un
dur exil son obstination à ne pas se dessaisir, même en faveur de
l'ombrageux ministre, d'un secret confié par le roi. Mais ce qui nous
intéresse surtout, c'est qu'il entreprit à Azay les seuls importants travaux
que l'on puisse relever depuis Gilles Berthelot. Il fit aménager et décorer
la chambre dite du roi, parce que la tradition veut que François 1er, Louis
XIII et Louis XIV y eussent séjourné, et il construisit les communs. Il
mourut en 1692.
Le XVIIIe siècle vit passer à Azay plusieurs seigneurs du nom de Vassé. Un
membre de cette famille vendit la seigneurie d'Azay au marquis Charles de
Biencourt, maréchal des camps et armées du roi, le 27 septembre 1791. Le
dernier marquis de Biencourt fit exécuter d'importantes restaurations. En
1845, une vénérable tour, qui datait peut-être d'Hugues Ridel, fit place à
une tour "conforme au style du château". En 1856, il fit remplacer une toute
petite tourelle en cul-de-lampe de l'angle nord-est, par une tour pareille
aux autres tours angulaires. Il "rétablit les baies et les croisées dans le
style primitif", il répara le grand escalier, ainsi que les pendentifs et
les médaillons des voûtes. Enfin c'est de la même époque que date le perron
qui se trouve à l'est sur la façade extérieure. Dans les jours sombres de
1870, il s'en fallut de peu qu'Azay-le-Rideau ne devînt, une seconde fois,
Azay le-Brûlé. Le prince Frédéric-Charles y était descendu avec sa suite, et
s'y était livré à de fort répugnantes ripailles. Un jour, le lustre vint à
tomber sur la salle du festin. Le prince allemand crut à un attentat et
menaça de tout brûler. Quelque tentation qu'il pût avoir d'exercer ses
talents de vandale, on parvint à le dissuader. Les Allemands laissèrent,
toutefois les traces les plus malpropres de leur passage. Le marquis de
Biencourt, pour effacer cet affreux souvenir, fit brûler tout ce qui leur
avait servi, jusqu'à ses voitures. En 1899, le marquis dut vendre son
domaine. Azay fut occupé quelque temps par une pension pour jeunes
étrangers, qui s'intitulait, non sans emphase, "Université d'Azay-le-Rideau".
Enfin il fut une fois encore vendu à un M. Artaud, qui céda à son tour, en
1905, à l'Etat, pour 200.000 francs, un domaine amputé d'une partie du parc
. Mais le château lui-même est devenu un musée de la Renaissance. Il a été
restauré avec goût par M. J. Hardion, architecte des monuments historiques
et ses destinées sont maintenant assurées.
Le château d'Azay-le-Rideau, construit en partie sur pilotis, s'avance
jusque dans le lit de la rivière de l'Indre, dont l'eau se déverse dans les
douves, s'étalant, en amont, en un étang dont la surface réfléchit la masse
blanche et dentelée des architectures. On sait quel parti la Renaissance a
tiré, à Chenonceaux, à Chambord, à Fontainebleau, etc, de ces miroirs
naturels. Ce souci de la beauté extérieure, dont les eaux doublaient
ingénieusement l'agrément, est alors chose tout à fait nouvelle. Les
superbes façades ne se cachent plus jalousement à l'intérieur d'une cour.
Elles s'offrent hardiment aux curieux. Azay se compose d'un grand corps de
logis ayant sa façade principale au nord, avec une aile en retour dans la
même direction. Il est cantonné, à chaque angle, d'une tourelle en
encorbellement, sauf au nord, où une tour de construction moderne "conforme
au style du château" a remplacé la vieille tour féodale. Dans la partie du
bâtiment qui rejoint cette tour, on voit encore une travée de petites
fenêtres du XVe siècle, et un escalier à vis fort endommagé, curieux
vestiges de l'ancien château. Si Gilles Berthelot avait terminé son oeuvre,
eût-il fermé la cour intérieure par une seconde aile en retour symétrique à
celle de l'Ouest et par une galerie à arcades? La chose aurait été conforme
aux habitudes de l'époque, et il est fort heureux que les architectes du
temps de Viollet-le-Duc ne s'en soient pas avisé. Car le château y eût perdu
une grande partie de sa grâce. A l'origine, sans aucun doute, ce ne fut
qu'un donjon défendu de toutes parts par la rivière. Il n'en est pas moins
vrai que, dans la construction de Gilles Berthelot, les défenses féodales ne
sont plus qu'un souvenir. Les robustes tours sont devenues de gracieuses
tourelles; le chemin de ronde reposant sur des mâchicoulis n'est plus qu'un
ornement, le plus charmant du monde; enfin nous avons vu le parti décoratif
que l'on a su tirer des fossés. Cette défense minuscule est suffisante
contre les vagabonds.
Tous ces éléments, adaptés par un artiste de génie, sont empruntés, en
somme, à la tradition française gothique. Mais voyez, avec quel goût de la
symétrie, ces fenêtres sont superposées sur trois étages à droite et à
gauche d'une travée centrale plus large et magnifiquement décorée. Les
lucarnes disposées le long du chemin de ronde sont également ornées selon un
système qui est un compromis entre le dessin général gothique et les
éléments de la décoration italienne. Ceux-ci dominent d'une façon encore
plus complète autour des doubles fenêtres superposées au-dessus des portes
cintrées accouplées de la façade principale. Cet ensemble se termine en un
gable monumental, ouvragé comme ceux des lucarnes, et n'est pas sans
rappeler la silhouette des riches pignons à ressauts que l'on voit dans les
Flandres. Au premier et au dernier étage, l'allège des fenêtres est ornée de
l'hermine et de la salamandre, au milieu des flammes, avec cette devise:
Nutrisco et extinguo. Les étages sont reliés entre eux par des colonnettes,
et par des niches veuves de statuettes, dont le dais, richement décoré,
porte cette autre devise: "Ung seul désir". Au fronton, on distinguait,
avant les restaurations, trois écussons avec les lettres: F. C. (François et
Claude). Les pilastres et les archivoltes, qui complètent l'ornementation de
cette magnifique entrée sont, de plus, fleuris d'arabesques dont l'origine
n'est pas douteuse, et l'on se rappelle qu'il y avait, vers cette époque-là,
à Tours, des artistes réputés, les Juste, les Jérôme de Fiesole, dont il est
difficile de ne pas reconnaître ici au moins l'inspiration. Enfin, les
pilastres du rez-de-chaussée sont marqués des initiales des constructeurs:
P. et G. (Philippe et Gilles). La porte de l'aile en retour est ornée, plus
simplement, d'arabesques, de médaillons et d'un beau fronton. Du côté du
midi, la travée centrale est décorée par une grande lucarne à croisée
cantonnée de deux baies étroites, le tout prenant naissance plus haut que
les autres lucarnes, et faisant comme une sorte de motif triomphal composé
d'un grand gable et de deux autres plus petits, reliés ensemble par des
balustres et des volutes faisant arcs boutants.
La façade de l'ouest, sur l'étang, présente cinq travées de trois étages. Au
rez-de-chaussée, une petite porte à fronton décoré, aujourd'hui en partie
murée, s'ouvrait jadis sur un pont-levis, et correspond à un corridor voûté
de caissons' irréguliers avec de fines clefs pendantes et de petits culots
historiés. Ce qui est bien d'importation italienne, c'est l'escalier à rampe
droite, qui s'ouvre sur la façade principale, remplaçant l'escalier en vis
de Saint-Gilles de la période gothique. Des voûtes rampantes, à caissons
ornés de médaillons, jadis peints et dorés, lui font une décoration
somptueuse que nous retrouvons dans son état primitif à partir du premier
étage. Outre cela, dans l'aménagement intérieur, nous aurons peu de choses à
signaler. Remarquons toutefois, dans la cuisine, ou plutôt salle des gardes,
un curieux puits, avec une conduite pour déverser l'eau et le treuil qui
servait à la puiser. Tout cela, dissimulé en contre bas, au commencement du
siècle dernier, quand le sol fut rehaussé, et cette salle transformée en
salle à manger, a été découvert par M. Hardion en 1909. Voici un coin
pittoresque. La large voûte d'ogives reposant sur des culots a été refaite
en 1907. Le musée de la Renaissance n'est pas encore des plus riches. Il
faut donc espérer que la somptuosité du cadre provoquera la générosité des
donateurs. Nous signalerons seulement dans le vestibule les beaux épis en
plomb du XVIe siècle, provenant de la toiture du château. Dans la salle des
fêtes, dont on remarquera le plafond à solives, de belles tapisseries
représentant l'histoire de Constantin, d'après Rubens. Dans une salle du
rez-de-chaussée un remarquable buste en terre cuite du XVIe siècle, de
l'école française, trouvé à Orléans, une faïence de l'atelier des Délia
Robbia, un curieux panneau, représentant Gabrielle d'Estrée au bain et ses
enfants, etc.
Dans le parc, se cache dans la verdure une petite chapelle de deux travées
voûtée en ogives. La façade est moderne; mais l'intérieur est de la
Renaissance, comme le prouve la surélévation de la route qui eut lieu au
siècle dernier. C'est alors que M. de Biencourt a changé la douve en un
vaste étang. La cour d'honneur était précédée, connue à Villandry, si
ingénieusement reconstitué, par M. le docteur Carvalho, d'une basse-cour
entre deux canaux dont celui de l'Est existe encore, et d'une avant-cour en
hémicycle séparée de la précédente par les communs. Enfin les communs,
édifiés par M. de Beringhen, se composent de deux corps de logis avec
pavillon à droite et à gauche de la grille d'entrée. Les toitures ont
conservé de beaux épis du XVIIe siècle. Nous nous sommes efforcé de dégager
les caractères les plus intéressants de ce château, et d'en résumer
l'histoire. Quant au charme de cette oeuvre d'art, il faudrait la plume d'un
poète pour essayer de l'exprimer. Nous voudrions cependant tenter de définir
la place importante qui lui appartient, dans l'histoire de l'art français.
L'originalité d'Azay est de réunir, en un ensemble harmonieux et nouveau,
deux éléments en apparence contradictoires: le caractère de l'art médiéval
et la libre fantaisie. Il dessine sur le ciel des silhouettes mouvementées
de tours, de clochers. L'angle aigu est son moyen d'expression préféré. La
Renaissance classique, au contraire, a le goût de la discipline et de la
symétrie, des ordonnances régulières, des lignes droites, des profils
horizontaux. L'architecte gothique ne perd jamais de vue les buts de défense
militaire. L'architecte moderne recherche avant tout le confort. Or
Azay-le-Rideau est encore un château gothique par sa silhouette, tout en
étant déjà une demeure moderne par son aménagement pratique. On ne saurait
le rapprocher que de l'aile nord de Chenonceaux, construite à la même
époque, par un parent de Gilles Berthelot, et qui offre avec Azay tant de
caractères communs, que l'on serait tenté de se demander si ces deux
châteaux ne furent pas conçus par le même architecte. (1)
Éléments protégés MH : le château d'Azay le Rideau avec son parc et ses
dépendances : classement par journal officiel du 18 avril 1914. (2)
château d'Azay le Rideau 37190 Azay-le-Rideau, tél : 02 47 45 68 68,
ouvert au public d'octobre à mars de 10h à 12h30 et 14h à 17h30, en avril,
juin et septembre de 9h30 à 18h et en juillet et août de 9h30 à 19h dernier
accès 45 mn avant la fermeture. Fermé les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre.
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