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L'établissement d'une tribu germanique, les Poppo, au
IXe siècle, serait à l'origine du nom de Monpoupon (Mons Poppo). Une charte
de l'abbaye de Villeloin, datée de 1228, cite Montpoupon comme siège d'une
châtellenie relevant de Montrichard et appartenant à Richard de Beaumont. On
ne connaît pas la disposition de ce château primitif, mais la grosse tour
cylindrique qui se dresse à l’angle nord-ouest de l’actuel corps de logis
correspond au donjon. Celui-ci, élevé en moellons, au XIIIe ou au XIVe
siècle sur une base peut-être plus ancienne, a été remanié au XVe siècle
avec le percement de croisées. De cette époque date également le chemin de
ronde dont les mâchicoulis en pierre de taille portent un décor de petits
arceaux brisés. Vers 1320, Philippe de Prie était seigneur de Montpoupon:
cette famille reste en possession du château jusqu'en 1650. Durant la guerre
de Cent Ans la forteresse est incendiée et, vers 1460, Antoine de Prie et
Madeleine d'Amboise font relever la muraille d'enceinte. A l’occasion de
travaux réalisés en 1920, sont apparues des traces de remaniements
importants qui auraient eu lieu au XVe siècle: traces d’incendie, fenêtres
masquées ou coupées par des étages suggèrent une reconstruction au moins
partielle du corps de logis. En 1484, Louis de Prie rend hommage au roi pour
sa seigneurie de Montpoupon. Les Prie, fidèles aux Valois, reçoivent des
charges importantes, notamment Aymar de Prie, grand maître des arbalétriers
en 1523. C’est lui qui fait construire le châtelet d’entrée vers 1515,
d'après la tradition, et avant 1527, date de sa mort. A l'angle nord-est du
corps de logis, un corps de bâtiment accosté à la tour d'escalier est
construit au XVIe siècle. Dans la salle à manger, le plafond peint commandé
à la fin du XVIIe siècle par Françoise de Saint-Gelais de Luzignan, fut
découvert également en 1920.
En 1763, Nicolas Tristan, capitaine au régiment de Richelieu, achète le
château et ses dépendances (son fils Nicolas Marie Tristan devient le
premier maire d'Orléans de 1789 à 1794.) La terre de Montpoupon comprend à
cette époque 420 hectares d'un seul tenant. Les Tristan font démolir la tour
d'escalier en vis du corps de logis, modifient les fenêtres à meneaux et
font installer des plafonds sous les poutres polychromes du XVe siècle. La
chapelle, détruite en 1793, s’élevait entre l’ouvrage d’entrée et la tour
d’angle. Les murs d'enceinte, vraisemblablement démantelés à la Révolution,
ont été partiellement remontés au XIXe siècle, tels qu'on les voit de nos
jours. Le 8 octobre 1836, Lancelot Granier de Farville acquiert la terre de
Montpoupon. Vers 1840, il fait dévier la route d'Espagne qui passe ainsi
devant le châtelet d'entrée et fait construire les grands communs actuels,
qui englobent un colombier préexistant. En 1857, les anciens bâtiments de la
basse-cour sont démolis lors de l'acquisition de Montpoupon par la famille
de La Motte Saint-Pierre. A partir de 1872, Émile Léon de La Motte
Saint-Pierre (maire de Céré pendant 36 ans) entreprend la restauration du
château et le reboisement de sa propriété. En 1873, il fonde l'équipage
cynégétique de Montpoupon. Le domaine compte alors 770 hectares et
s’agrandit jusqu’à 1000 hectares en 1928, dont 880 d'un seul tenant. En
1920, une partie des souterrains est déblayée à mi-hauteur. De nos jours le
château est ouvert à la visite et abrite un musée de la vénerie. Le parc
constitue un site classé depuis 1944.
Le site est implanté au confluent de deux vallées déterminées par les
ruisseaux de l’Aigremont et du Moulin Brouillon, qui forment un petit éperon
boisé à la pointe duquel se dresse le château. La haute cour est précédée
d'un châtelet d'entrée. Celui-ci est constitué d'une tour carrée en pierre
de taille, à double porte charretière et piétonne, haute de deux étages et
flanquée de deux tourelles d’angles aux toits coniques. En façade, deux
croisées superposées sont ornées d’un décor de pilastres, chapiteaux et
agrafes caractéristiques de la première Renaissance. Sous la première
figurent les armes des De Prie "De gueules à trois tierces feuilles d’or",
tandis que celle du comble est surmontée d’un fronton trapézoïdal orné d’un
médaillon timbré d’un profil de chevalier. Côté nord, une tourelle d’angle
polygonale hors-œuvre renferme l’escalier en vis qui dessert l’étage et le
comble. L'angle nord-ouest de l’actuel corps de logis est cantonné d'une
grosse tour cylindrique qui correspond au donjon de la forteresse primitive.
Ce donjon, élevé en moellons, a été remanié au XVe siècle avec le percement
de croisées et est couronné par un chemin de ronde dont les mâchicoulis en
pierre de taille portent un décor de petits arceaux brisés. Au sud de
l'enceinte subsiste une ancienne tour circulaire en moellons, d’où partent
les vestiges des murs qui la reliaient au châtelet et au logis. Dans la
cour, le puits provient d'un monastère. (1)
Éléments protégés MH : le château et ses dépendances: inscription par arrêté
du 1er mai 1930. Les façades et toitures du châtelet et de la tour dite Le
Donjon: classement par arrêté du 28 janvier 1966.
château de Montpoupon 37460 Céré la Ronde, tél. 02 47 94 21 15, visite
libre, un dépliant édité en 5 langues est remis à l'entrée aux visiteurs
pour la visite. Février, mars, octobre et novembre jusqu'au 21 décembre
inclus : W-E et jours fériés de 10h à 12h et 14h à 16h, vacances scolaires
de février et Toussaint tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 16h Avril à
septembre tous les jours de 10h à 12h et 14h à 18h (heure d'admission à la
dernière visite).
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