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Au XIe siècle, les comtes de
Blois et d'Anjou s'affrontent. Dans ce contexte un château primitif est
construit à Château-Renault sur l'éperon rocheux dominant le confluent de la
Brenne et du Gault, lieu d'un grand intérêt stratégique. Édifié, selon les
sources, par Geoffroy Guicher ou Geoffroy de Château-Gontier qui aurait
donné le nom de Castrum Reginaldi en l'honneur de son fils prénommé Renaud.
A la fin du XIIe siècle la châtellenie de Château-Renault entre par mariage
dans les possessions des comtes de Blois (famille de Champagne, puis de
Châtillon). Guy de Châtillon vend en 1391 la terre de Château-Renault à
Louis de France, duc de Touraine et d'Orléans, frère de Charles VI. Son
fils, Charles, duc d'Orléans et de Milan, comte de Blois et de Beaumont,
vend la châtellenie à Jean de Daillon en 1442, avant de la lui racheter et
de la revendre en 1449 à Jean, bâtard d’Orléans, comte de Dunois et de
Longueville. A la fin du XVIe siècle, la châtellenie passe par mariage dans
la famille de Gondy. Elle est cédée à Albert Rousselet, au profit duquel,
elle est érigée en marquisat en 1620.
La famille Rousselet, à laquelle appartient François-Louis Rousselet
(1637-1716) vice-amiral de la marine royale et maréchal de France, reste
propriétaire du marquisat jusqu'au milieu du XVIIIe siècle époque à laquelle
il passe par mariage dans la famille d'Estaing. Le château est ensuite la
propriété des filles de Marie Sophie Rousselet et de Charles Henri
d'Estaing: Sophie Gabrielle d'Estaing, épouse de Louis de Barrairon, et
Marie Catherine Louise d'Estaing, épouse de Charles Belland. En 1822, le
château passe par héritage à la famille Calmon. Un incendie détruit une
partie du château en 1907. En 1947, la municipalité envisage l'acquisition
de l'édifice pour y installer la mairie. M. Calmon, propriétaire du château,
propose alors de donner le logis et la donation devient effective en 1948.
Les services municipaux s'y installent en 1962. En 1982, la municipalité
acquiert les communs, le donjon et le parc restés jusque-là propriété de la
famille Calmon. Un nouvel incendie d'origine criminel touche le château en
juillet 1991 et détruit notamment une partie des archives et un tableau
d'André Bauchant.
Le site du château s'est développé sur un plateau rocheux au confluent de la
Brenne et du Gault. On pénètre sur la terrasse par l'est, en franchissant
une porte fortifiée. Au nord de la cour, se développent les communs. Le
logis seigneurial occupant l'angle sud-ouest est construit à l'aplomb du
coteau. L'aile qui prolongeait le logis nord-ouest, détruite par un
incendie, où se trouvait la chapelle primitive, a été conservée à l'état de
ruine. Le parc et le donjon sont situés au nord des communs. Le donjon,
contemporain de la tour du Brandon à Athée-sur-Cher (37) et de la tour de
César à Châtillon-sur-Indre (36), est construit sur un tertre artificiel
circulaire, ceint d'un mur de soutènement à contreforts. Haut d'une
vingtaine de mètres, le donjon cylindrique présente une élévation légèrement
conique. Il est construit en moellon (tuffeau, grès, silex) et pierre de
taille pour l'encadrement des baies. Au premier étage, le diamètre intérieur
est de neuf mètres et les murs ont une épaisseur de trois mètres.
L'accès au donjon se faisait grâce à une petite porte située au premier
étage côté sud qui devait être accessible depuis l'extérieur par une
passerelle placée sur la crête du talus d'enceinte. Cette porte montre des
montants externes, sommés de consoles moulurées portant un linteau en
bâtière. L'arrière-voussure de cette baie a conservé un lattis recouvert
d'enduit. A l'intérieur, il était divisé en cinq niveaux. Des bandeaux en
pierre en légère saillie devaient servir à renforcer sa solidité. Malgré
cela, une partie de l'édifice, côté nord, s'est effondrée à la limite du
XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Le premier étage possède une petite baie en
plein cintre mais n'était pas doté de cheminée. Le deuxième étage possède
les vestiges d'une cheminée, trois baies en plein cintre, et une ouverture
ogivale qui semble être la porte d'accès d'un couloir ménagé dans
l'épaisseur du mur. Le troisième étage est percé de deux baies dont une à
arc brisé et comporte une cheminée. Le dernier étage est presque totalement
détruit. (1)
Éléments protégés MH : le donjon du XIIe siècle : inscription par arrêté du
12 octobre 1942. Le château et ses dépendances (à l'exception de son annexe
ouest), y compris la porte du XVIIe siècle remontée dans cette annexe :
inscription par arrêté du 16 septembre 1949.
château de Château-Renault 37110 Château-Renault, propriété privée, ne se
visite pas.
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source des photos :
https://inventaire.patrimoine.centre val de
loire
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