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Château de la Côte à Reugny
 
 

        La Couste ou La Côte est un ancien fief qui dépendait pour partie de la châtellenie de Reugny et pour partie de la baronnie de Rochecorbon. D'après l'arpentage réalisé en 1767, la séparation des deux fiefs "est prise précisément par le milieu de la porte du jardin potager et passe en ligne droite par la cheminée de la cuisine et va aboutir sur la route de Reugny à la Croix Blanche". Le plus ancien seigneur connu est Jean Marcirion, qui rend aveu de la terre en 1480. Au début du XVIe siècle, le château appartient à Jean de La Rue, secrétaire du roi, puis à sa veuve Perrine Le Fuzelier et à leur fils Marc de La Rue, maître des requêtes à la chambre des comptes de Bretagne, maire de Tours en 1535. C'est à ce dernier que la construction du château est généralement attribuée, vers 1530. A l'intérieur du vestibule se trouve un bas-relief représentant le dieu Pan et la nymphe Syrinx que Jeanson date précisément de 1526. L'observation des inscriptions en bas à gauche de ce bas-relief semble plutôt indiquer la date de 1521 accompagnée d'une signature (non identifiée).
Le château se compose d'un corps de logis rectangulaire au sud et de deux ailes placées en retour d'équerre au nord-ouest et au nord-est. Le corps de logis sud, élevé d'un étage carré et d'un étage de comble, est construit en moellon enduit et pierre de taille. Le toit à longs pans est couvert d'ardoise et les pignons sont découverts. La façade sud est composée de trois travées dans lesquelles s'inscrivent les différentes baies. Seules les trois lucarnes interrompant l'avant-toit et éclairant l'étage de comble ont conservé leurs caractéristiques Renaissance: fenêtre à traverse (baie centrale) et fenêtres à meneau et croisillon (baies latérales), toutes trois accostées de pilastres et surmontées de frontons encadrés de candélabres et couronnés de coquilles Saint-Jacques. Les deux fenêtres du rez-de-chaussée et de l'étage sur le pignon sud étaient elles aussi à meneau et croisillon à l'origine. Une corniche en pierre de taille et trois niches (dont une murée) ornent la façade. L'angle sud-ouest est occupé par une tour carrée de deux étages carrés, en pierre de taille, couverte d'un toit en pavillon. Un cordon en pierre de taille marque la séparation entre les étages.
Le rez-de-chaussée est occupé par un passage voûté reliant la cour sud et la cour nord. L'angle sud-est est occupé par une tourelle en pierre de taille couverte d'un toit en poivrière en ardoise qui reposait à l'origine sur un encorbellement. Les séparations entre les différents niveaux sont marquées par deux cordons en pierre de taille. Une corniche en pierre de taille couronne la tourelle. La charpente est à chevrons-portant-fermes. Une aile rectangulaire, haute d'un étage carré et d'un étage de comble est placée en retour d'équerre au nord-ouest. Construite en moellon enduit et pierre de taille, elle est couverte d'un toit à longs pans et noue en ardoise. Le pignon nord est découvert. Trois baies inscrites dans une travée sur le pignon nord éclairent les étages. Elles sont toutes accostées de pilastres mais celle du rez-de-chaussée a été modifiée (suppression du meneau et croisillon). Deux cordons marquent la séparation des niveaux. Une niche semblable à celles de la façade sud figure sur le pignon nord au-dessus de l'évacuation d'une pierre d'évier. La charpente de cette aile comprend onze fermes, dont neuf complètes et deux autres s'adaptant au versant de la charpente du logis sud. Le contreventement est assuré par deux décharges en croix de Saint-André entre faîtage et sous-faîtage.
Une autre aile rectangulaire à un étage carré et étage de comble, en moellon enduit et pierre de taille et couverte d'un toit à longs pans en ardoise est placée en retour d'équerre au nord-est. Sur le mur Est trois baies inscrites dans une travée sont elles aussi accostées de pilastres (rez-de-chaussée et comble) et ont fait l'objet de modifications (suppression des meneaux et croisillons au rez-de-chaussée et étage). Une corniche en pierre de taille couronnant ce mur gouttereau est interrompu par une lucarne surmontée d'un fronton encadré de candélabres et couronné d'une coquille Saint-Jacques. Cette seconde aile se termine par une tour d'angle carrée, construite en moellon enduit et pierre de taille, couverte d'un toit en pavillon en ardoise. Une cave semble se trouver sous cette tour. Un autre bâtiment rectangulaire, placé en retrait par rapport à la façade Est, prolonge cette aile vers le nord. Ce bâtiment qui à l'origine était un rez-de-chaussée couvert d'un comble a fait l'objet d'une augmentation (ajout d'un étage). Il est construit en moellon enduit et pierre de taille et couvert d'un toit à longs pans en ardoise. Le pignon nord est découvert. La distribution des étages est assurée par un escalier en vis en pierre installé dans une tour carrée hors-oeuvre au nord du corps de logis principal.
La tour est construite en moellon enduit et pierre de taille et couronnée d'une corniche en pierre de taille. Le toit actuel est un toit à longs pans, à une croupe et à noue mais devait à l'origine être un toit en pavillon: l'observation de la charpente du château montre que la corniche en pierre ceinture totalement la tour. Les ailes en retour d'équerre du corps de logis sud semblent postérieures: l'aile ouest venant s'appuyer sur le pignon et l'aile est, s'appuyant lui-même en partie sur la tour d'escalier cachant partiellement le linteau de la porte d'entrée sur la cour au nord. Pour affiner la datation de cet édifice, les charpentes du corps de logis principal sud et des ailes est et ouest ont fait l'objet de prélèvements afin de les dater par dendrochronologie. Sept échantillons ont été prélevés: quatre sur la charpente ouest, deux sur la charpente sud et un sur la charpente est, ces deux dernières étant difficilement accessibles. L'analyse de ces prélèvements a permis de déterminer que la charpente sud a été mise en place entre 1500 et 1510 (la dégradation des aubiers et un rythme de croissance particulièrement faible ne permettent pas d'être plus précis) et que les charpentes est et ouest ont été mises en place en 1528. Le corps de logis sud aurait donc été édifié par Jean de La Rue ou sa veuve, puis agrandi et remanié par leur fils.
Pour Ranjard, la famille Forget aurait acquis le château dès 1535. Il semble cependant que cette famille ne soit devenue propriétaire du château que dans la seconde moitié du XVIe siècle puisqu'une plaque, rappelant diverses fondations et donations, conservée dans l'église de Reugny, datée de 1555, mentionne Marc de La Rue comme seigneur de la Côte à cette date. Cinq familles se succèdent entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle: du Closeau (1654), Rouillé (1669), de Châtelain (1711), de Réal (1717), de La Martellière (1719). En 1760, Nicolas Chaban, administrateur des postes et relais de France, seigneur de Valmer, acquiert le domaine. Il appartient ensuite à sa soeur Marie, épouse de Jacques Valleteau de Chabrefy, en 1763, puis à leur fils Thomas Valleteau de Chabrefy, lieutenant général du bailliage et siège présidial de Tours, mort en 1792. Les deux fils de ce dernier, Thomas et Jérôme, se partagent sa succession : Valmer (Chançay) revient à Thomas et La Côte revient à Jérôme, puis en 1876, à la fille de ce dernier, femme du baron de Pitteurs. Albert Ier, roi de Belgique, y aurait séjourné à plusieurs reprises.
L'ensemble du château a fait l'objet de quelques modifications au XIXe siècle. Les baies du rez-de-chaussée et de l'étage ont été modifiées (suppression des meneaux et croisillons, agrandissement de l'entrée) comme en témoigne une lithographie de Victor Petit (1818-1871) montrant l'état antérieur. Un étage a été ajouté à l'aile la plus au nord en 1847. Les niches visibles à l'étage de la façade sud du corps de logis sud et sur le pignon nord du rez-de-chaussée de l'aile ouest, qui accueillent deux blasons depuis la fin du XIXe siècle, ne peuvent être datées avec précision (XVIe siècle ou ajout dans la première moitié du XIXe siècle). Une troisième, à gauche de l'entrée, a été murée dans la seconde moitié du XIXe siècle. D'après Vacquier, les armes de Thomas Bohier placées dans plusieurs niches ont été rapportées au XIXe siècle pour rappeler qu'il aurait eu un délai d'option sur le château. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, le château appartient à M. Besnier, industriel à Château-Renault, qui fait creuser l'étang dans les années 1970. Plusieurs caves troglodytiques, situées dans le coteau à l'ouest, ont servi de carrières de pierre avant d'être réutilisées comme boulangerie, cuisine, porcherie, bûcher... Trois fours à pain et deux cheminées sont encore présents aujourd'hui. Une cheminée présente des corbeaux semblant dater du XVIe siècle.
Dans la cour nord se trouve un puits circulaire en pierre de taille sculptée est protégé par un abri reposant sur quatre poteaux couvert d'un toit en pavillon qui daterait du XVIe siècle. Trois tourelles bâties en pierre de taille et couvertes de toits coniques en ardoise sont situées aux angles sud-est et nord-est des jardins, à proximité de l'ancien portail nord. Le portail nord se compose d'une porte charretière et d'une porte piétonnière. Une meurtrière est visible sur la muraille à l'ouest de cette ancienne entrée. Le portail sud, construit en pierre de taille, se compose d'une porte charretière en plein cintre et d'une porte piétonnière. L'ensemble est surmonté d'un fronton galbé au centre duquel se trouve une pierre rectangulaire où figure un arbre qui pouvait être encadré de blasons. Ce portail aurait été édifié à la fin du XVIIIe siècle par la famille Valleteau de Chabrefy, dont les armes familiales auraient été bûchées à la Révolution. Cependant, le procès-verbal d'éventilation de 1712 mentionne la présence des deux portails dès cette époque: "grandes portes pour entrer ès cours dudit lieu du côté du bourg de Reugny renfermée de murailles" et "un grand portail pour entrer auxdites cours du côté de la fuie". Si la famille Valleteau de Chabrefy a fait construire le portail, il ne peut s'agir que d'une reconstruction. Par ailleurs, il se pourrait que cette reconstruction soit plus tardive, le fronton du portail actuel portant la date de 1811.
La date de construction de la chapelle n'est pas connue avec certitude, mais l'arpentage général des terres de La Côte réalisé en 1597 indique à cette époque la présence de "deux chapelles". La deuxième chapelle, à nouveau mentionnée en 1666, mais n'étant plus utilisée en 1669, était située dans un bâtiment non localisé relevant de Rochecorbon. D'après les blasons présents sur les clés de voûtes appartenant aux familles de la Rue et le Fuzelier, la chapelle aurait été bâtie au début du XVIe siècle et serait contemporaine du château. De plan rectangulaire, elle est édifiée à l'extrémité nord de la terrasse du château. Construite en pierre de taille, elle présente un toit à longs pans en ardoise et des pignons découverts. Une corniche en pierre de taille est présente sur le mur gouttereau sud et six contreforts permettent de renforcer la stabilité de l'édifice. Deux baies en tiers point éclairent le chevet plat et le mur gouttereau sud. L'accès à la chapelle s'effectue grâce à une porte à linteau mouluré en anse de panier ouverte dans le mur sud. A l'intérieur, l'espace est divisé en deux travées couvertes de voûtes sexpartites dont les retombées d'ogives reposent sur des culots. Les deux clés de voûtes polychromes sont composées d'un médaillon ceint d'une couronne végétale accueillant en son centre un blason. La verrière de la baie sud a aujourd'hui disparu. (1)

Éléments protégés MH : le château (sauf parties classées) : inscription par arrêté du 1er mars 1930. Les façades et les toitures du château, la chapelle, les terrasses : classement par arrêté du 14 février 1989. Le pigeonnier et le portail: inscription par arrêté du 14 février 1989.

château de la Côte 37380 Reugny, propriété privée, ne se visite pas, bien visible de la route.

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source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps
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Château de la Côte à Reugny  Château de la Côte à Reugny  

 

 
 


(1)  
  source de l'historique : https://inventaire.patrimoine.centre val de loire
(2)      source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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