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La Vallière (Valleria dans une charte de
1236) est un fief relevant de la châtellenie de Rochecorbon à foi et hommage
lige. Le plus ancien seigneur connu est Jacques de La Vallière, écuyer, cité
dans un aveu de 1451. En 1542, suite à une saisie sur les héritiers de René
Morin, La Vallière est adjugée à Laurent Le Blanc, écuyer originaire du
Bourbonnais, maire de Tours en 1558-1559. A sa mort en 1589, c'est son fils
Jean, écuyer, conseiller du roi, général de ses finances en Languedoc,
maître d'hôtel ordinaire de la reine-mère puis du roi, premier président au
bureau des finances de Tours, puis maire de cette ville en 1575-1576 et 1589
qui hérite du fief. Il achète en 1591 la terre de Reugny. Mort sans
descendant en 1621, sa veuve Charlotte Adam, laisse La Vallière en 1626 à
son beau-frère Laurent II Le Blanc. Le fils de celui-ci, Jean, obtient de
Louis XIII en 1635 le droit de s'appeler La Baume Le Blanc, la branche ainée
étant éteinte et la terre de La Baume détenue par un autre seigneur. Jean et
son épouse Françoise Beauvau eurent de nombreux enfants parmi lesquels l'ainé
Laurent III de La Baume Le Blanc, obtient, en 1649, l'érection de La
Vallière en châtellenie regroupant les fiefs de La Vallière, Boissay,
Orfeuille, Le Puy, et une partie de Vaux et Montperthuy. Il est le père de
Françoise Louise de La Baume Le Blanc, dite Mademoiselle de La Vallière, en
faveur de laquelle est constitué en 1667 un duché-pairie composé des terres
de Vaujours, Saint-Christophe, Châteaux, Courcelles et La Vallière. A sa
mort en 1710, le château passe aux mains de sa fille Marie-Anne de Bourbon,
princesse de Conti, fille naturelle et légitimée de Louis XIV, et les terres
à son frère Jean-François de La Baume Le Blanc, capitaine lieutenant de
cavalerie légère, gouverneur de la forteresse d'Amboise.
Le château de La Vallière reste dans la famille la Baume le Blanc et leurs
descendants (du Crussol d'Uzès, Rougé) jusqu'en 1872 date à laquelle le
château est vendu à Madame Charlier de Gerson. Le château appartient ensuite
successivement aux familles de Montessuy, Manjot de Dammartin, Millon de la
Verteville, Bazin de Jessey et Lecerf. De la forteresse médiévale le château
a conservé son portail d'entrée encadré de deux tours circulaires remanié
dans le dernier quart du XVIe siècle par Jean Le Blanc, le seigneur de
Rochecorbon ayant autorisé ce dernier à faire clore à fossés et pont-levis
sa maison de La Vallière en 1578. La tour, située à l'ouest de l'entrée,
servait de pigeonnier. Une autre tour située à l'est de l'entrée, abritant
une chapelle, est mentionnée comme "démolie depuis 18 ans" en 1782. Le
château aurait été reconstruit par Laurent Le Blanc, puis son fils Jean dans
la seconde moitié du XVIe siècle. La tour d'escalier pourrait avoir été
initialement une tour hors-oeuvre avant que les deux pavillons au nord et au
sud de la tour ne soient ajoutés dans la seconde moitié du XVIe siècle. En
1847, une annexe servant de cuisine est construite au sud du logis. L'aile
prolongeant le logis vers le nord, construite en harmonie avec le style du
château, date de 1885. Au nord-ouest de la cour principale, on trouve un
bâtiment du XVIIe siècle ayant servi de logis du garde composé de deux
chambres et cellier. Au nord-est, un autre bâtiment est construit au XVIIe
siècle, abritant une chambre et une écurie, il est agrandi vers le sud en
1875. Placé en retour d'équerre vers le nord et donnant sur la basse-cour,
se situe un bâtiment du XVIIe siècle ayant servi d'écurie et de grange. Au
nord de la basse-cour, se trouve un bâtiment ayant abrité un fenil datant du
XVIIe siècle, et une porcherie et un chenil du XIXe siècle. La grange ayant
abrité le pressoir daterait du XVe ou XVIe siècle. Situé à l'est du
pressoir, un dernier bâtiment abritant une chambre et un cabinet du XVIIe
siècle.
L'entrée est composée de deux tours cylindriques de taille inégale reliées
par une courtine en pierre de taille à bossage. Elle a conservé ses deux
portes (charretière et piétonne) en plein cintre et certains éléments
défensifs primitifs (courtines, mâchicoulis, rainures de deux ponts-levis).
La tour ouest servant de pigeonnier est construite en moellon enduit et
pierre de taille recouverte d'un toit en poivrière en tuile plate surmonté
d'un clocheton à toiture octogonale en ardoise. La tourelle est, située à
l'intérieur de la cour, est construite en moellon enduit et pierre de taille
est couverte d'un toit en poivrière en ardoise. Elle était à l'origine
adossée à une tour circulaire de même dimension que celle de l'ouest,
aujourd'hui disparue mais dont on voit encore les traces (forme, ouvertures
bouchées, meurtrières) qui aurait servi de chapelle. Le château consiste en
un bâtiment rectangulaire, construit en moellon enduit et pierre de taille
couvert d'un toit à longs pans et croupes en ardoise, auquel sont accolés à
l'est une tour d'escalier rectangulaire et deux petits pavillons. La façade
ouest a conservé plusieurs baies à meneau et croisillon et à traverse. Un
cordon marque la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage. Une
corniche en pierre s'interrompt au niveau de deux baies des combles, ce qui
indique que les baies du premier étage étaient surmontées d'un couronnement
ou d'une lucarne interrompant l'avant-toit de dimension supérieure aux
lucarnes actuelles.
A l'est, la tour d'escalier qui s'élance au-dessus du corps de logis est
construite en moellon enduit et pierre de taille et couverte d'un dôme en
ardoise. Son sommet est éclairé grâce à une lucarne à fronton brisé encadrée
de pilastres reposant sur des consoles. Les pavillons sont également
construits en moellon enduit et pierre de taille et couverts de toits
élancés en ardoise dotés d'une lucarne à fronton brisé, encadrée de
pilastres cannelés à chapiteau ionique. Le rez-de-chaussée du pavillon sud
est occupé par une galerie à trois arcades, constituant un porche abritant
l'entrée principale du logis. Une cave voûtée est située sous le pavillon
nord. Sous les arcades, la porte d'entrée en plein cintre, dont le claveau
central représente une tête de lion, est encadrée de pilastres à chapiteau
dorique et surmontée d'une frise à triglyphes et métopes interrompue par une
table de pierre. L'ensemble est couronné d'un fronton courbe brisé décoré de
motifs végétaux au milieu duquel sont placées un blason dont les armes sont
effacées (buchées).
A l'intérieur, deux cheminées du rez-de-chaussée ont été restaurées par
Christian Millon de la Verteville, propriétaire entre 1921 et 1948, qui a
fait représenté sur l'une la devise des la Baume le Blanc "Ad principem ut
ad ignem" ("Près du prince comme près du feu") et un portrait de Louise de
la Vallière et sur l'autre la devise des Millon "Tantum pro liliis"
(Seulement pour les lys) et leurs armes "De sinople, à la tour d'argent,
maçonnée de sable, ouverte et ajourée de gueules, enflammée du même, à deux
épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir derrière tour". A l'étage,
une cheminée porte la devise "Ad principem ut ad ignem", l'inscription
"Amour indissolu" et les lettres "JBCA" entrelacées pour Jean le Blanc et
Charlotte Adam, propriétaires à la fin du XVIe siècle. Une autre cheminée
conserve un ensemble de trois décors peints de la seconde moitié du XVIe
siècle. Adossé au sud, se trouve un petit bâtiment en rez-de-chaussée ayant
servi de cuisine. Un corps de logis rectangulaire, en rez-de-chaussée et
étage de comble, construit en moellon enduit et pierre de taille et couvert
d'un toit à longs pans en ardoise, prolonge le château vers le nord.
Postérieur de plusieurs siècles au logis principal, il s'intègre
harmonieusement à ce dernier grâce à la présence d'un cordon séparant le
rez-de-chaussée de l'étage et de lucarnes à fronton brisé.
Au nord du château, une galerie relie le château au logis du garde fermant
la cour au nord-ouest. Ce logis est composé d'un bâtiment en rez-de-chaussée
et étage de comble en moellon enduit couvert d'un toit à long pans en
ardoise à un pignon découvert. Le comble est éclairé par deux lucarnes
interrompant l'avant-toit en pierre à fronton triangulaire côtés sud et
nord. L'entrée en plein cintre est encadrée de deux pilastres doriques
surmontés d'un fronton triangulaire. Fermant la cour principale au nord-est,
un autre bâtiment, en moellon enduit et couvert d'ardoise, a servi de
chambre et d'écurie. Placé en retour d'équerre au nord de ce dernier, un
autre bâtiment donnant sur la basse-cour servait d'écurie et grange. Au
nord-ouest de la basse-cour, un bâtiment en moellon enduit et couvert d'un
toit à longs pans en tuiles abritait un fenil, un chenil et une porcherie.
Au-delà de la basse-cour vers le nord, se trouve une grange qui servait de
pressoir construite en moellon enduit et couverte d'un toit à longs pans en
tuiles descendant très bas. La porte d'entrée en plein cintre placée dans le
mur pignon est protégée par un escalier droit, donnant accès au grenier. A
l'est de ce bâtiment, un dernier bâtiment en moellon enduit couvert de
tuiles était composé d'une chambre à cheminée et d'un cabinet. (1)
Éléments protégés MH : la porte fortifiée ; les façades et les toitures du
château, de la tour et de l'ancienne fuye encadrant la porte, du bâtiment en
équerre par rapport au château, du petit bâtiment parallèle au Nord-Est, de
la grange ; la partie subsistante du mur d'enceinte à l'Est : inscription
par arrêté du 26 mai 1977
château de la Vallière
37380 Reugny, tel. 02 47 52 94 10, ouvert au public en semaine d'août à
septembre.
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Crédit photos : Guilmetayer
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