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Le château primitif occupait la motte située
à l'Est du plateau, au bord de la falaise. Siège de la seigneurie d'Orthe,
le château fut reconstruit entre 1020 et 1025, à peu près au moment de
l'érection en vicomté pour Garsie Arnaud. Détruit vers 1244 (ou 1254) par
les Béarnais, il fut remplacé par le château actuel. Son existence est
attestée vers 1100 dans un acte du cartulaire de Sorde. Au XVIe siècle, il
est appelé "Tour d’En Garsie" du nom des premiers vicomtes. Vers 1880, des
vestiges du donjon subsistaient sur la motte. Ovale, tronconique, celle-ci
mesure environ 180 mètres de circonférence et 8 mètres de haut ; sa
plate-forme sommitale, actuellement rectangulaire, a été arasée d'environ
trois mètres. Le donjon actuel fut construit dans la deuxième moitié du
XIIIe siècle par Aumus de Cognac, veuve du vicomte Loup-Raymond assassiné en
1244 (ou 1254 ) par les partisans des Béarnais qui ravagèrent le château ;
en 1397, le donjon est appelé "Tour de Na Aumus". Donjon probablement
aménagé par Louis 1er en 1441 (croisées et cheminées), qui fit démolir en
1443 le bâtiment ouest du château (suite au siège des Français en 1442 )
puis par son fils Pierre après 1504. Vers 1500, le vicomte Pierre disait le
château "fort et ancien... de grand édifice, expois de murailles a façon de
grand deffence, avec ses fossés imbatables que d’ung cousté tant seulement",
mais ses vassaux faisaient remarquer qu’il à été "démoli et abattu par
autorité du Roi". D’après la Chronique antique, le vicomte Adrien aurait
fait démonter en 1540 une grande bâtisse et une tour ronde pour construire à
Peyrehorade. En 1569, les troupes de Montgomery envahissent le château et
l’incendient ; ils pillent la chapelle mais le "donjon neuf" avec la
"galerie et la salle" sont indemnes. En 1570-1571, on a démoli l'aile nord
et la grosse tour ronde attenante à l'est, dite Tout Salinayre et en 1577,
Adrien d’Aspremont vend à la ville de Bayonne des pierres provenant du
château. En 1578, un inventaire du mobilier "Serré en la maîtresse tour
neuve d’Aspremont" montre que le donjon d’Aspremont n'était pas encore
abandonné au profit du château de Montréal. Château signalé en ruine sur la
carte de Cassini. Au cours du XIX siècle, le donjon subit diverses
destructions : toiture, mur sud jusqu’au niveau du premier étage, faisant
ainsi disparaître les croisées ornées de "colonnettes prismatiques" et de
choux frisés, cheminées à colonnes. Dans les années 1950-1960, à la suite
d'une tempête, le pignon Est s'effondra.
Sur la rive droite des Gaves, le château, assis sur la partie orientale d’un
vaste plateau orienté ouest-est, domine d'environ 70 mètres la ville de
Peyrehorade. La forteresse qui comportait plusieurs bâtiments actuellement
détruits, occupait une plate-forme de 140 mètres (nord-nud) sur 160 mètres (ouest-est),
coupée du plateau à l'ouest par un fossé (15 mètres de large environ)
aujourd’hui comblé (chemin) ; à l'ouest du fossé, une barbacane occupe un
espace de 280 m x 60 m ; à l'Ouest de la maison voisine des murs envahis de
broussailles (vestige d’une tour carrée) pourraient avoir fait partie de
défenses avancées du seul côté accessible. Au nord, sur la pente, un champ
clos trapézoïdal. Au sud, une lice rectangulaire abritait l’église
Notre-Dame bâtie contre le mur du château. L'ensemble n’est accessible que
par l'ouest. Séparé de la motte primitive par un fossé et actuellement
comblé, le donjon occupe une butte de quatre à cinq mètres de haut qui
semble artificielle. Il est de plan rectangulaire, muni vers l'ouest (côté
exposé aux attaques) d’une sorte d’éperon massif à quatre pans. Le mur Est
se terminait autrefois en pignon. La tour devait comporter trois étages
carrés séparés par des planchers soutenus par deux rangées de corbeaux
partiellement conservés. Il n’y avait qu’une seule grande pièce par étage.
Dans la partie sud-ouest de l’éperon, escalier à deux volées couvertes de
voûtes de brique en berceau rampant ; la seconde volée est oblique par
rapport à la première ; celle-ci part d’un niveau nettement plus élevé que
le sol de la pièce du rez-de-chaussée ; la seconde aboutit à la hauteur du
premier étage. Dans la partie nord-ouest de l’éperon, latrines de plan
circulaire. Contre le mur Est de chaque pièce se trouvait une cheminée.
Parement extérieur des murs (la fourrure est en moellons) fait de blocs
d'assez petites dimensions et peu réguliers, sauf pour la partie occidentale
plus soignée avec des chaînes aux angles. Six archères visibles ; deux dans
le mur sud, trois dans les pans sud-ouest de l'éperon, une dans un des pans
nord-ouest. Celles du mur sud ont, l’une, une ouverture extérieure de 0,20 m
de largeur et 0,35 m de hauteur, l’autre, une ouverture de 0,15 m de largeur
et 0,70 m de hauteur. Celles de i’éperon ont à peu près les mêmes dimensions
que cette dernière. Elles sont toutes fortement ébrasées vers l’intérieur
avec arrière-voussure de briques. Les archères de la partie sud-ouest de
l'éperon sont desservies par l'escalier ; celle de la partie nord-ouest se
trouve dans les latrines. Contre l'élévation Est jusqu’au niveau du premier
étage, sont visibles des traces d’arrachement de murs qui constituaient,
entre le donjon et le fossé de la motte, une sorte de vestibule dont les
traces étaient encore visibles en 1880. Une photographie prise vers 1910 de
l'élévation Nord montre au niveau du dernier étage des consoles en
encorbellement qui devaient soutenir un chemin de ronde...
château fort d'Aspremont
40300 Peyrehorade, propriété publique, propriété privée, vestiges.
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