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Le site fut très anciennement habité, en
tout cas certainement depuis la moitié du XIIe siècle, comme l’indique une
donation faite au prieuré de Montrion tout proche, par le sieur de Bousseuil
en 1150. Il y a peu de renseignements sur les propriétaires jusqu’à
l'apparition d’une famille protestante bien implantée en Blaisois: les
Drouin ou Drouyn. Ils sont seigneurs de La Varenne ou encore de La Borde sur
Pontlevoy. En 1712, ils abjurent le protestantisme et sont qualifiés de
seigneurs de Vareilles et de Bousseuil. Jérôme Drouin de Vareille épouse à
Sainte-Solenne à Blois, le 15 avril 1737, Françoise Picault de Rochecorbon,
d’une riche famille tourangelle, dont la dot va servir à mettre le manoir au
goût du jour. Leur fille Louise Eustachie épouse également à Blois,
Guillaume-Valentin de Belot, d’une famille blaisoise, propriétaire également
de L’Alleu à Pontlevoy. Leur petite fille, héritière de Bousseuil, avait
épousé un monsieur Moreau de Bellaing, originaire du Nord, dont un neveu
achètera le château de Bousseuil au XIXe siècle. Il le revend à la fin du
siècle à jacques-Geoffroy-d’Assy, né à La Ravinière, dont la famille,
originaire de Barcy en Seine-et-Marne, a été anoblie en 1731 par charge de
conseiller secrétaire du Roy. Là encore, un riche mariage avec mademoiselle
Le Vasseur de Bambecque lui permet de se parer d’un titre de vicomte et de
travailler sur Bousseuil. Son fils Robert, époux de Jeanne de Goësbriant,
grande famille bretonne, n’a pas d’enfant et vend, en 1975, Bousseuil à un
architecte, M. Denis qui depuis presque quarante ans s’attache à restaurer
cette demeure.
Le château de Bousseuil est agréablement situé au milieu d'un parc, du XIIe
siècle, il ne reste qu’une tour transformée plus tard en pigeonnier. On a vu
que de riches mariages ont largement contribué à modifier le manoir initial
au cours des siècles, cependant il est aisé de lire encore les différentes
strates de construction. Ici le corps de bâtiment remontant à la fin du XVe
siècle, comme aux Bellyvières, ne présente qu’une seule "pièce à feux" aux
deux niveaux, mais, plus original, l'escalier en vis est inclus dans la
construction et ne se distingue que par la charpente du toit. Au XVIIe
siècle, on a effectué des doublages des bâtiments, au nord et au sud de la
tourelle d’escalier, et des reprises dans les toits et les lucarnes. La
partie sud se transforme aussi au siècle suivant. Les Geoffroy-d’Assy vont
faire appel à l’architecte blésois, Arsène de Lafargue, pour modifier encore
la partie sud, ajouter à l’extrémité un gros pavillon latéral de quatre
travées sur deux étages et reconstruire la chapelle à l’extrémité nord. Elle
semble avoir existé, mais était-elle à cet emplacement exact ? Elle est en
tout cas bien orientée. (1)
château de Bousseuil 41120 Cellettes, propriété privée, ne se visite pas.
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